HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Publicola

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] Οὕτω δὲ περὶ ταῦτα δημοτικὸς γενόμενος νομοθέτης καὶ μέτριος, ἐν τῷ μετρίῳ τὴν τιμωρίαν ὑπερέτεινεν. ἔγραψε γὰρ νόμον ἄνευ κρίσεως κτείνειν διδόντα τὸν βουλόμενον τυραννεῖν, κτείναντα δὲ φόνου καθαρὸν ἐποίησεν, εἰ παράσχοιτο τοῦ ἀδικήματος τοὺς ἐλέγχους. ἐπεὶ γὰρ οὐ δυνατὸν ἐπιχειροῦντα τηλικούτοις λαθεῖν ἅπαντας, οὐκ ἀδύνατον δὲ τὸ μὴ λαθόντα τοῦ κριθῆναι φθάσαι κρείττονα γενόμενον, ἣν ἀναιρεῖ τὸ ἀδίκημα κρίσιν προλαβεῖν ἔδωκε τῷ δυναμένῳ κατὰ τοῦ ἀδικοῦντος. Ἐπῃνέθη δὲ καὶ διὰ τὸν ταμιευτικὸν νόμον. ἐπεὶ γὰρ ἔδει χρήματα πρὸς τὸν πόλεμον εἰσενεγκεῖν ἀπὸ τῶν οὐσιῶν τοὺς πολίτας, οὔτ´ αὐτὸς ἅψασθαι τῆς οἰκονομίας οὔτε τοὺς φίλους ἐᾶσαι βουλόμενος, οὔθ´ ὅλως εἰς οἶκον ἰδιώτου παρελθεῖν δημόσια χρήματα, ταμιεῖον μὲν ἀπέδειξε τὸν τοῦ Κρόνου ναόν, μέχρι νῦν χρώμενοι διατελοῦσι, ταμίας δὲ τῷ δήμῳ δύο τῶν νέων ἔδωκεν ἀποδεῖξαι· καὶ ἀπεδείχθησαν οἱ πρῶτοι Πούπλιος Οὐετούριος καὶ Μινούκιος Μᾶρκος, καὶ χρήματα συνήχθη πολλά· τρισκαίδεκα γὰρ ἀπεγράψαντο μυριάδες, ὀρφανοῖς παισὶ καὶ χήραις γυναιξὶν ἀνεθείσης τῆς εἰσφορᾶς. Ταῦτα δὲ διοικήσας, ἀπέδειξεν ἑαυτῷ συνάρχοντα τὸν Λουκρητίας πατέρα Λουκρήτιον, τῆς ἡγεμονικωτέρας ἐξιστάμενος ὄντι πρεσβυτέρῳ τάξεως παρέδωκε τοὺς καλουμένους φάσκης· καὶ τοῦτο διέμεινεν εἰς ἡμᾶς τὸ πρεσβεῖον ἀπ´ ἐκείνου τοῖς γεραιτέροις φυλαττόμενον. ἐπεὶ δ´ ὀλίγαις ἡμέραις ὕστερον ἐτελεύτησεν Λουκρήτιος, πάλιν ἀρχαιρεσιῶν γενομένων ᾑρέθη Μᾶρκος Ὁράτιος, καὶ συνῆρχε τῷ Ποπλικόλᾳ τὸν ὑπολειπόμενον χρόνον τοῦ ἐνιαυτοῦ. [12] XII. En prenant ces mesures, Publicola fut un législateur démocrate et modéré; pourtant, sa modération habituelle ne l'empêcha pas de déployer, quand il le fallut, une extrême sévérité. Il porta une loi permettant de tuer sans jugement celui qui voudrait exercer la tyrannie, et il déclara le meurtrier innocent, si celui-ci faisait la preuve du tort de la victime. Il ne se pouvait pas, en effet, qu'un aussi grand attentat fût ignoré de tout le monde, mais il se pouvait que le séditieux découvert devançât la justice, s'il était le plus fort. En conséquence, Publicola permit d'anticiper sur l'arrêt que le succès du complot aurait d'avance annulé. Il reçut aussi des éloges pour sa loi sur l'organisation financière. Comme les citoyens devaient contribuer aux frais de la guerre sur leur fortune personnelle, il ne voulut pas se mêler lui-même du maniement des fonds, ni permettre à ses amis de le faire; et, pour éviter absolument que l'argent de l'État fût déposé chez un particulier, il fit du temple de Saturne le Trésor public, destination que cet immeuble garde encore. Il remit au peuple l'élection de deux questeurs, pris dans la jeunesse. Les premiers désignés furent P. Véturius et M. Minucius, et l'on recueillit beaucoup d'argent; car le chiffre des contribuables s'élevait à 130.000, les jeunes orphelins et les veuves étant exempts d'impôt. Ces dispositions prises, Publicola se donna pour collègue le père de Lucrèce, Lucrétius, auquel, comme à son aîné, il céda la première place et l'usage des faisceaux; ce privilège de l'âge s'est aussi maintenu jusqu'à nous. Lucrétius étant mort peu de jours après, il y eut une nouvelle élection. M. Horatius fut nommé, et exerça le pouvoir avec Publicola le reste de l'année.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006