| [11] Ὑπατείαν μὲν γὰρ ἔδωκε μετιέναι καὶ παραγγέλλειν
 τοῖς βουλομένοις· πρὸ δὲ τῆς καταστάσεως τοῦ
 συνάρχοντος οὐκ εἰδὼς τὸν γενησόμενον, ἀλλὰ δεδιὼς
 ἀντίπραξιν ὑπὸ φθόνου τινὸς ἢ ἀγνοίας, ἐχρήσατο τῇ
 μοναρχίᾳ πρὸς τὰ κάλλιστα καὶ μέγιστα τῶν πολιτευμάτων.
 πρῶτον μὲν γὰρ ἀνεπλήρωσε τὴν βουλὴν ὀλιγανδροῦσαν·
 ἐτεθνήκεσαν γὰρ οἱ μὲν ὑπὸ Ταρκυνίου
 πρότερον, οἱ δ´ ἔναγχος ἐν τῇ μάχῃ. τοὺς δ´ ἐγγραφέντας
 ὑπ´ αὐτοῦ λέγουσιν ἑκατὸν καὶ ἑξήκοντα τέσσαρας γενέσθαι.
 μετὰ δὲ ταῦτα νόμους ἔγραψεν, ὧν μάλιστα μὲν
 ἰσχυροὺς ἐποίησε τοὺς πολλοὺς ὁ τὸν δῆμον ἀπὸ τῶν
 ὑπάτων τῷ φεύγοντι δίκην ἐπικαλεῖσθαι διδούς· δεύτερος
 ὁ τοὺς ἀρχὴν ἀναλαβόντας, ἣν ὁ δῆμος οὐκ ἔδωκεν,
 ἀποθνῄσκειν κελεύων· τρίτος δὲ μετὰ τούτους, ὃς ἐβοήθησε
 τοῖς πένησιν, ᾧ τὰ τέλη τῶν πολιτῶν ἀφεῖλε καὶ
 προθυμότερον ἅπτεσθαι τῶν ἐργασιῶν ἐποίησεν ἅπαντας.
 ὁ δὲ γραφεὶς κατὰ τῶν ἀπειθούντων τοῖς ὑπάτοις
 οὐχ ἧττον ἔδοξε δημοτικὸς εἶναι καὶ πρὸς τῶν πολλῶν
 μᾶλλον ἢ δυνατῶν γεγράφθαι. ζημίαν γὰρ ἀπειθείας
 ἔταξε βοῶν πέντε καὶ δυεῖν προβάτων ἀξίαν. ἦν δὲ τιμὴ
 προβάτου μὲν ὀβολοὶ δέκα, βοὸς δ´ ἑκατόν, 
οὔπω νομίσματι χρωμένων πολλῷ τότε Ῥωμαίων, ἀλλὰ 
προβατείαις καὶ κτηνοτροφίαις εὐθενούντων. διὸ καὶ τὰς οὐσίας 
ἄχρι νῦν ἀπὸ τῶν προβάτων πεκούλια καλοῦσι, καὶ τῶν 
νομισμάτων τοῖς παλαιοτάτοις βοῦν ἐνεχάραττον ἢ πρόβατον
 ἢ σῦν. ἐτίθεντο δὲ καὶ παισὶν αὑτῶν Συΐλλους καὶ Βουβούλκους 
καὶ Καπραρίους ὀνόματα καὶ Πορκίους, κάπρας μὲν τὰς αἶγας, 
πόρκους δὲ τοὺς χοίρους ὀνομάζοντες.
 
 | [11] XI. Il donna le droit de briguer le consulat et d'y 
poser sa candidature à qui le voudrait; mais, avant la 
désignation de son futur collègue, craignant de la part 
de celui-ci une opposition dictée par la jalousie ou l'ignorance, 
il profita du temps où il gouvernait seul pour 
établir les plus belles et les plus grandes institutions. Il 
commença par compléter le Sénat, réduit alors à peu de 
membres; car les autres étaient morts, soit du temps de 
Tarquin, soit dans le dernier combat. Les nouveaux 
sénateurs qu'il porta sur la liste étaient, dit-on, au 
nombre de cent soixante-quatre. Ensuite, il fit des lois. 
Celle qui fortifia surtout le pouvoir du grand nombre 
permettait au citoyen poursuivi devant la justice d'en 
appeler des consuls au peuple. Une deuxième loi prescrivait 
de mettre à mort ceux qui se seraient emparés d'une 
magistrature sans que le peuple la leur eût concédée; 
une troisième portait secours aux indigents, qu'elle 
exemptait des charges imposées aux autres citoyens et 
disposait de la sorte à embrasser les divers métiers avec
plus d'ardeur. La loi contre ceux qui désobéissaient aux 
consuls parut être aussi favorable au peuple et avoir 
en vue l'intérêt de la majorité plutôt que celui des 
hommes influents. Elle fixait l'amende pour rébellion 
à la valeur de cinq boeufs et de deux moutons. Le prix d'un 
mouton était alors de dix oboles; et celui d'un boeuf, de cent. 
Les Romains de ce temps-là ne faisaient pas un 
grand usage de la monnaie, car leur richesse venait de la 
pâture et de l'élevage; aussi les ressources individuelles, 
encore aujourd'hui, sont-elles désignées par le terme de 
pécule, qui vient de "pecus", petit bétail; et l'on gravait, 
sur les plus anciennes des monnaies, un boeuf, un mouton 
ou un porc. Les Romains donnaient aussi à leurs enfants 
les noms de Suilius, de Bubulcus, de Caprarius et de 
Porcius, les deux derniers, dérivés de "capra", chèvre, et 
de "porcus", porc.
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