HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Publicola

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Ἀλλὰ δι´ ἐκεῖνα μᾶλλον ἤχθοντο τῷ Οὐαλερίῳ καὶ προσέκρουον, ὅτι Βροῦτος μέν, ὃν πατέρα τῆς ἐλευθερίας ἐνόμιζεν δῆμος, οὐκ ἠξίωσε μόνος ἄρχειν, ἀλλὰ καὶ πρῶτον αὑτῷ συνάρχοντα προσείλετο καὶ δεύτερον· ‘οὑτοσὶ δ´’, ἔφασαν, ‘εἰς ἑαυτὸν ἅπαντα συνενεγκάμενος, οὐκ ἔστι τῆς Βρούτου κληρονόμος ὑπατείας μηδὲν αὐτῷ προσηκούσης, ἀλλὰ τῆς Ταρκυνίου τυραννίδος. καίτοι τί δεῖ λόγῳ μὲν Βροῦτον ἐγκωμιάζειν, ἔργῳ δὲ μιμεῖσθαι Ταρκύνιον, ὑπὸ ῥάβδοις ὁμοῦ πάσαις καὶ πελέκεσι κατιόντα μόνον ἐξ οἰκίας τοσαύτης τὸ μέγεθος, ὅσην οὐ καθεῖλε τὴν τοῦ βασιλέως;’ καὶ γὰρ ὄντως Οὐαλέριος ᾤκει τραγικώτερον ὑπὲρ τὴν καλουμένην Οὐελίαν οἰκίαν ἐπικρεμαμένην τῇ ἀγορᾷ καὶ καθορῶσαν ἐξ ὕψους ἅπαντα, δυσπρόσοδον δὲ πελάσαι καὶ χαλεπὴν ἔξωθεν, ὥστε καταβαίνοντος αὐτοῦ τὸ σχῆμα μετέωρον εἶναι καὶ βασιλικὸν τῆς προπομπῆς τὸν ὄγκον. ὅσον οὖν ἐν ἀρχῇ καὶ πράγμασι μεγάλοις ἀγαθὸν ἦν ἔχειν ὦτα παρρησίαν ἀντὶ κολακείας προσιέμενα καὶ λόγους ἀληθεῖς, ἔδειξεν. ἀκούσας γὰρ ὅτι τοῖς πολλοῖς ἁμαρτάνειν ἐδόκει τῶν φίλων διεξιόντων, οὐκ ἐφιλονίκησεν οὐδ´ ἠγανάκτησεν, ἀλλὰ ταχὺ πολλοὺς συναγαγὼν τεχνίτας, ἔτι νυκτὸς οὔσης κατέβαλε τὴν οἰκίαν καὶ κατέσκαψεν εἰς ἔδαφος πᾶσαν, ὥστε μεθ´ ἡμέραν τοὺς Ῥωμαίους ὁρῶντας καὶ συνισταμένους, τοῦ μὲν ἀνδρὸς ἀγαπᾶν καὶ θαυμάζειν τὴν μεγαλοφροσύνην, ἄχθεσθαι δὲ τῆς οἰκίας καὶ ποθεῖν τὸ μέγεθος καὶ τὸ κάλλος, ὥσπερ ἀνθρώπου διὰ φθόνον οὐ δικαίως καταλελυμένης, τοῦ δ´ ἄρχοντος ὥσπερ ἀνεστίου παρ´ ἑτέροις οἰκοῦντος. ἐδέχοντο γὰρ οἱ φίλοι τὸν Οὐαλέριον, ἄχρι οὗ τόπον ἔδωκεν δῆμος αὐτῷ καὶ κατεσκεύασεν οἰκίαν ἐκείνης μετριωτέραν, ὅπου νῦν ἱερόν ἐστιν Οὐίκας Πότας ὀνομαζόμενον. βουλόμενος δὲ μὴ μόνον ἑαυτόν, ἀλλὰ καὶ τὴν ἀρχὴν ἀντὶ φοβερᾶς χειροήθη καὶ προσφιλῆ ποιεῖν τοῖς πολλοῖς, τούς τε πελέκεις ἀπέλυσε τῶν ῥάβδων, αὐτάς τε τὰς ῥάβδους εἰς ἐκκλησίαν παριὼν ὑφῆκε τῷ δήμῳ καὶ κατέκλινε, μέγα ποιῶν τὸ πρόσχημα τῆς δημοκρατίας. καὶ τοῦτο μέχρι νῦν διαφυλάττουσιν οἱ ἄρχοντες. ἐλάνθανε δὲ τοὺς πολλοὺς οὐχ ἑαυτὸν ὡς ᾤοντο ποιῶν ταπεινόν, ἀλλὰ τὸν φθόνον τῇ μετριότητι ταύτῃ καθαιρῶν καὶ κολούων, ἑαυτῷ δὲ προστιθεὶς τοσοῦτον μέγεθος δυνάμεως, ὅσον ἀφαιρεῖν ἐδόκει τῆς ἐξουσίας, ὑποδυομένου μεθ´ ἡδονῆς αὐτῷ τοῦ δήμου καὶ φέροντος ἑκουσίως, ὥστε καὶ Ποπλικόλαν ἀνηγόρευσεν αὐτόν· σημαίνει δὲ τοὔνομα δημοκηδῆ· καὶ τοῦτο μᾶλλον ἴσχυσε τῶν ἀρχαίων ὀνομάτων, καὶ ἡμεῖς χρησόμεθα, τὸν λοιπὸν βίον τοῦ ἀνδρὸς ἱστοροῦντες. [10] X. Voici d'autres raisons qui indisposèrent plutôt le peuple et lui donnèrent de l'humeur contre Valérius. Brutus, que l'on regardait comme le père de la liberté, n'avait pas voulu gouverner seul, et il s'était choisi successivement deux collègues : « Celui-ci, disait-on, qui prend tous les pouvoirs pour lui, n'est pas l'héritier du consulat de Brutus, magistrature avec laquelle il n'a rien à voir, mais de la tyrannie de Tarquin. Comment peut-il louer Brutus en paroles et imiter, en action, Tarquin, lui qui s'avance seul, escorté de tous les faisceaux réunis et de toutes les haches, en sortant d'une maison plus grande que celle du Roi, renversée naguère par lui? » De fait, Valérius habitait, dans le quartier de Vélie, une maison d'aspect théâtral, qui surplombait le Forum et regardait tout de son haut. Elle était, au dehors, d'accès difficile et pénible; ainsi, quand il en descendait, il avait l'air de marcher dans les nuées, et le faste de son cortège était royal. En l'occasion il montra combien, dans l'exercice de la souveraineté et le maniement des grandes affaires, il était bon d'avoir des oreilles ouvertes à la franchise et à la vérité plutôt qu'à la flatterie. Car, apprenant par les récits de ses amis que la majorité le jugeait en faute, au lieu de discuter et de se fâcher, il réunit en hâte un grand nombre d'ouvriers, quand il faisait encore nuit, démolit sa maison et la nivela totalement. Ainsi, dès le lendemain, les citoyens qui, remarquant ce vide, accoururent sur place, apprécièrent et admirèrent la grandeur d'âme de Valérius; mais ils étaient peinés et déploraient la ruine d'une maison si vaste et si belle, injustement abattue par l'envie. Ils s'affligèrent de voir le consul, comme un individu sans feu ni lieu, habiter chez autrui. Car les amis de Valérius l'accueillaient chez eux, jusqu'au jour où le peuple lui concéda un emplacement et lui fit bâtir une maison, plus modeste que la première, à l'endroit qu'occupe maintenant le temple de Vica Pota. Valérius voulant donner, non seulement à sa personne, mais à sa magistrature, un aspect débonnaire, et lui attirer les sympathies du grand nombre, fit ôter les haches des faisceaux; et ces faisceaux même, quand il paraissait dans l'assemblée, il les faisait abaisser et incliner devant le peuple, pour rendre à la démocratie un hommage signalé; cette coutume est encore observée de nos jours par les magistrats. La plupart des citoyens ne s'aperçurent pas que, loin de se diminuer comme ils le croyaient, le consul supprimait et anéantissait l'envie par cette modération, augmentant sa puissance dans la mesure exacte où il paraissait s'ôter la liberté; car le peuple se soumettait avec plaisir à son autorité et la supportait volontiers. Aussi lui donna-t-on le surnom de Publicola, qui signifie ami du peuple. Cette appellation éclipsa ses anciens noms, et c'est aussi d'elle que nous nous servirons dans la suite de son histoire.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006