HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] Γιγνομένης δὲ τῆς ἐφόδου, παρῆν Αἰμίλιος καὶ κατελάμβανεν ἤδη τοὺς ἐν τοῖς ἀγήμασι Μακεδόνας ἄκρας τὰς σαρίσας προσερηρεικότας τοῖς θυρεοῖς τῶν Ῥωμαίων καὶ μὴ προσιεμένους εἰς ἐφικτὸν αὐτῶν τὰς μαχαίρας. ἐπεὶ δὲ καὶ τῶν ἄλλων Μακεδόνων τάς τε πέλτας ἐξ ὤμου περισπασάντων καὶ ταῖς σαρίσαις ἀφ´ ἑνὸς συνθήματος κλιθείσαις ὑποστάντων τοὺς θυρεοφόρους εἶδε τήν τε ῥώμην τοῦ συνασπισμοῦ καὶ τὴν τραχύτητα τῆς προβολῆς, ἔκπληξις αὐτὸν ἔσχε καὶ δέος, ὡς οὐδὲν ἰδόντα πώποτε θέαμα φοβερώτερον, καὶ πολλάκις ὕστερον ἐμέμνητο τοῦ πάθους ἐκείνου καὶ τῆς ὄψεως. τότε δὲ πρὸς τοὺς μαχομένους ἐπιδεικνύμενος ἵλεω καὶ φαιδρὸν ἑαυτόν, ἄνευ κράνους καὶ θώρακος ἵππῳ παρήλαυνεν. δὲ τῶν Μακεδόνων βασιλεύς, ὥς φησι Πολύβιος, τῆς μάχης ἀρχὴν λαμβανούσης ἀποδειλιάσας εἰς πόλιν ἀφιππάσατο, σκηψάμενος Ἡρακλεῖ θύσειν, δειλὰ παρὰ δειλῶν ἱερὰ μὴ δεχομένῳ μηδ´ εὐχὰς ἀθεμίτους ἐπιτελοῦντι. θεμιτὸν γὰρ οὐκ ἔστιν οὔτε τὸν μὴ βάλλοντα κατευστοχεῖν, οὔτε τὸν μὴ μένοντα κρατεῖν, οὔθ´ ὅλως τὸν ἄπρακτον εὐπραγεῖν, οὔτε τὸν κακὸν εὐδαιμονεῖν. ἀλλὰ ταῖς Αἰμιλίου παρῆν εὐχαῖς θεός· εὔχετο γὰρ κράτος πολέμου καὶ νίκην δόρυ κρατῶν, καὶ μαχόμενος παρεκάλει σύμμαχον τὸν θεόν. οὐ μὴν ἀλλὰ Ποσειδώνιός τις, ἐν ἐκείνοις τοῖς χρόνοις καὶ ταῖς πράξεσι γεγονέναι λέγων, ἱστορίαν δὲ γεγραφὼς περὶ Περσέως ἐν πλείοσι βιβλίοις, φησὶν αὐτὸν οὐχ ὑπὸ δειλίας οὐδὲ τὴν θυσίαν ποιησάμενον αἰτίαν ἀπελθεῖν, ἀλλὰ τῇ προτεραίᾳ τῆς μάχης τυχεῖν λελακτισμένον ὑφ´ ἵππου τὸ σκέλος, ἐν δὲ τῇ μάχῃ, καίπερ ἔχοντα δυσχρήστως καὶ κωλυόμενον ὑπὸ τῶν φίλων, ἵππον αὑτῷ κελεῦσαι τῶν φορέων προσαγαγεῖν καὶ περιβάντα συμμεῖξαι τοῖς ἐπὶ τῆς φάλαγγος ἀθωράκιστον· φερομένων δὲ παντοδαπῶν ἑκατέρωθεν βελῶν, παλτὸν ἐμπεσεῖν ὁλοσίδηρον αὐτῷ, καὶ τῇ μὲν ἀκμῇ μὴ θιγεῖν, ἀλλὰ πλάγιον παρὰ τὴν ἀριστερὰν πλευρὰν παραδραμεῖν, ῥύμῃ δὲ τῆς παρόδου τόν τε χιτῶνα διακόψαι καὶ τὴν σάρκα φοινίξαι τυφλῷ μώλωπι, πολὺν χρόνον διαφυλάξαντι τὸν τύπον. ταῦτα μὲν οὖν Ποσειδώνιος ὑπὲρ τοῦ Περσέως ἀπολογεῖται. [19] Pendant l’attaque, Paul-Émile arriva et s’aperçut que déjà les Macédoniens des corps d’élite avaient appuyé la pointe de leurs sarisses contre les boucliers des Romains, leur ôtant ainsi la faculté de combattre à l’épée. Mais quand les autres Macédoniens, eux aussi, firent, vivement couler leurs boucliers de l’épaule, et, sur un seul signal, inclinèrent leurs piques pour tenir en respect les Romains, il vit la solidité de cette haie de boucliers et la dureté du choc des piques. Alors l’abattement et la crainte le saisirent ; car il n’avait encore jamais rien vu de plus terrible ; et souvent, par la suite, il se ressouvint de son émotion devant ce spectacle. Mais à ce moment-là, devant les combattants, il se montra calme et même gai. Il parcourut leurs rangs à cheval, sans casque ni cuirasse. Le Roi de Macédoine, lui, Polybe l’affirme, prit peur dès le début du combat ; et, faisant tourner bride à son cheval, il s’enfuit vers la ville sous couleur de faire un sacrifice à Héraclès, qui n’accepte pas les lâches sacrifices offerts par des lâches, et n’exauce pas les voeux illicites. Car il n’est pas permis que, sans tirer, on atteigne le but, que, sans tenir ferme, on soit victorieux, ni, en somme, que le paresseux réussisse ou que le faible ait du succès. Au contraire les prières de Paul-Émile furent favorisées par la divinité ; car, s’il demandait l’avantage et la victoire, c’était les armes à la main, et, combattant lui-même, il s’adressait à Dieu comme à un allié. Cependant un certain Posidonios qui vécut, dit-il, dans ce temps-là et fut mêlé à ces événements, affirme, dans son Histoire de Persée en plusieurs volumes, que ce Prince n’a pas quitté le champ de bataille par lâcheté et que le sacrifice ne fut point un simple prétexte. La veille du combat, il aurait été blessé, à la jambe, d’un coup de pied de cheval. Il prit part au combat en dépit de cette incommodité et des efforts de ses amis pour le retenir. Il se fit amener un de ses chevaux de selle, le monta et vint se mêler, sans cuirasse, aux hommes de la phalange. Comme des projectiles de toute sorte tombaient sur lui de chaque côté, un javelot tout en fer l’atteignit, sans le toucher, il est vrai, de la pointe, mais en passant obliquement le long de son flanc gauche. Ce contact impétueux déchira sa tunique et ensanglanta sa chair d’une meurtrissure peu visible, et dont toutefois il porta longtemps la marque. Voilà donc la défense que Posidonios présente pour Persée.


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Dernière mise à jour : 24/08/2005