HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lysandre

Chapitre 29

  Chapitre 29

[29] τῷ δὲ Παυσανίᾳ τὸ πάθος ἀγγέλλεται καθ' ὁδὸν ἐκ Πλαταιῶν εἰς Θεσπιὰς πορευομένῳ· καὶ συνταξάμενος ἧκε πρὸς τὸν Ἁλίαρτον. ἧκε δὲ καὶ Θρασύβουλος ἐκ Θηβῶν ἄγων τοὺς Ἀθηναίους. βουλευομένου δὲ τοῦ Παυσανίου τοὺς νεκροὺς ὑποσπόνδους ἀπαιτεῖν, δυσφοροῦντες οἱ πρεσβύτεροι τῶν Σπαρτιατῶν αὐτοί τε καθ' ἑαυτοὺς ἠγανάκτουν, καὶ τῷ βασιλεῖ προσιόντες ἐμαρτύραντο μὴ διὰ σπονδῶν ἀναιρεῖσθαι Λύσανδρον, ἀλλὰ δι' ὅπλων περὶ τοῦ σώματος ἀγωνισαμένους καὶ νικήσαντας οὕτω τὸν ἄνδρα θάπτειν, ἡττωμένοις δὲ καλὸν ἐνταῦθα κεῖσθαι μετὰ τοῦ στρατηγοῦ. (2) ταῦτα τῶν πρεσβυτέρων λεγόντων ὁρῶν Παυσανίας μέγα μὲν ἔργον ὑπερβαλέσθαι μάχῃ τοὺς Θηβαίους ἄρτι κεκρατηκότας, ἐγγὺς δὲ τῶν τειχῶν τὸ σῶμα τοῦ Λυσάνδρου παραπεπτωκός, ὥστε χαλεπὴν ἄνευ σπονδῶν καὶ νικῶσιν εἶναι τὴν ἀναίρεσιν, ἔπεμψε κήρυκα καὶ σπεισάμενος ἀπήγαγε τὴν δύναμιν ὀπίσω. (3) τὸν δὲ Λύσανδρον πρῶτον κομίζοντες ὑπὲρ τοὺς ὅρους ἐγένοντο τῆς Βοιωτίας ἐν φίλῃ καὶ συμμαχίδι χώρᾳ τῇ Πανοπέων κατέθεσαν, οὗ νῦν τὸ μνημεῖόν ἐστι παρὰ τὴν ὁδὸν εἰς Χαιρώνειαν ἐκ Δελφῶν πορευομένοις. ἐνταῦθα δὴ τῆς στρατιᾶς καταυλισαμένης λέγεταί τινα τῶν Φωκέων ἑτέρῳ μὴ παρατυχόντι τὸν ἀγῶνα διηγούμενον, εἰπεῖν ὡς οἱ πολέμιοι προσπέσοιεν αὐτοῖς τοῦ Λυσάνδρου τὸν Ὁπλίτην ἤδη διαβεβηκότος. (4) θαυμάσαντα δὲ Σπαρτιάτην ἄνδρα τοῦ Λυσάνδρου φίλον ἐρέσθαι τίνα λέγοι τὸν Ὁπλίτην· οὐ γὰρ εἰδέναι τοὔνομα· “καὶ μὴν ἐκεῖ γε,” φάναι, “τοὺς πρώτους ἡμῶν οἱ πολέμιοι κατέβαλον. τὸ γὰρ παρὰ τὴν πόλιν ῥεῖθρον Ὁπλίτην καλοῦσιν.” ἀκούσαντα δὲ τὸν Σπαρτιάτην ἐκδακρῦσαι καὶ εἰπεῖν ὡς ἄφευκτόν ἐστιν ἀνθρώπῳ τὸ πεπρωμένον. (5) ἦν γάρ, ὡς ἔοικε, τῷ Λυσάνδρῳ δεδομένος χρησμὸς οὕτως ἔχων· ὁπλίτην κελάδοντα φυλάξασθαί σε κελεύω γῆς τε δράκονθ' υἱὸν δόλιον κατόπισθεν ἰόντα. τινὲς δὲ τὸν Ὁπλίτην οὐ πρὸς Ἁλιάρτῳ ῥεῖν λέγουσιν, ἀλλὰ πρὸς Κορώνειαν χειμάρρουν εἶναι τῷ Φιλάρῳ ποταμῷ συμφερόμενον παρὰ τὴν πόλιν, ὃν πάλαι μὲν Ὁπλίαν, νῦν δὲ Ἰσόμαντον προσαγορεύουσιν. (6) δὲ ἀποκτείνας τὸν Λύσανδρον Ἁλιάρτιος ἀνὴρ ὄνομα Νεόχωρος ἐπίσημον εἶχε τῆς ἀσπίδος δράκοντα· καὶ τοῦτο σημαίνειν χρησμὸς εἰκάζετο. λέγεται δὲ καὶ Θηβαίοις ὑπὸ τὸν Πελοποννησιακὸν πόλεμον ἐν Ἰσμηνίῳ γενέσθαι χρησμὸν ἅμα τήν τε πρὸς Δηλίῳ μάχην καὶ τὴν πρὸς Ἁλιάρτῳ ταύτην ἐκείνης ὕστερον ἔτει τριακοστῷ γενομένην προμηνύοντα. (7) ἦν δὲ τοιοῦτος· ἐσχατιὰν πεφύλαξο λύκους καμάκεσσι δοκεύων καὶ λόφον Ὀρχαλίδην, ὃν ἀλώπηξ οὔποτε λείπει. τὸν μὲν οὖν περὶ Δήλιον τόπον ἐσχατιὰν προσεῖπε, καθ' ὃν Βοιωτία τῇ Ἀττικῇ σύνορός ἐστιν, Ὀρχαλίδην δὲ λόφον, ὃν νῦν Ἀλώπεκον καλοῦσιν, ἐν τοῖς πρὸς τὸν Ἑλικῶνα μέρεσι τοῦ Ἁλιάρτου κείμενον. [29] Pausanias était sur le chemin de Platée à Thespies, lorsqu'il apprit cette défaite. Aussitôt il se mit en bataille, et, marchant droit à Haliarte, il arriva en même temps que Thrasybule s'y rendait de Thèbes avec ses Athéniens. Pausanias proposa de demander une trêve aux ennemis, pour enlever les morts : mais les plus anciens des Spartiates, indignés de cette proposition, allèrent en murmurant trouver le roi, et protestèrent qu'ils ne se détermineraient jamais à demander une trêve pour enlever Lysandre; qu'il fallait aller, les armes à la main, combattre autour de son corps, et l'enterrer après la victoire; que s'ils étaient vaincus, il leur serait plus honorable d'être étendus sur le champ de bataille avec leur général, que d'obtenir son corps par une trêve. XXXV. Malgré ces représentations des vieillards, Pausanias, qui sentait la difficulté de battre les Thébains, après une victoire si récente; qui voyait d'ailleurs que le corps de Lysandre étant tombé près d'Haliarte, on ne pourrait l'enlever aisément sans une trêve, quand même on aurait battu les ennemis, envoya un héraut aux Thébains, qui lui accordèrent la trêve ; et il se retira avec son armée. Dès que les Spartiates eurent passé les montagnes de la Béotie, ils enterrèrent Lysandre dans le pays des Panopéens, amis et alliés de Sparte : on y voit encore son tombeau le long du chemin qui mène de Delphes à Chéronée. Pendant qu'ils étaient campés dans ce lieu, un Phocéen, en faisant le récit de cette bataille à un de ses compatriotes qui ne s'y était pas trouvé, lui dit que les ennemis les avaient attaqués au moment où Lysandre venait de passer l'Oplite. Cet homme en ayant paru étonné, un Spartiate, ami de Lysandre, demanda ce que c'était que l'Oplite, dont le nom même lui était inconnu : « C'est, répondit le Phocéen, l'endroit où les ennemis ont renversé nos bataillons les plus avancés; l'Oplite est le ruisseau qui baigne les murs d'Haliarte." A ces mots, le Spartiate fondit en larmes : « Hélas! s'écria-t-il, l'homme ne peut donc fuir sa destinée! » C'est qu'il avait été rendu à Lysandre un oracle conçu en ces termes : "De l'Oplite avec soin évite la rivière, Et ce dragon rusé qui surprend par derrière". Suivant d'autres, l'Oplite n'est pas le ruisseau qui coule près d'Haliarte, mais un torrent qui, après avoir baigné les murs de Chéronée, se jette dans le Phliarus près de cette ville; on l'appelait anciennement Oplia, et aujourd'hui il se nomme Isomantus. Lysandre fut tué par un soldat d'Haliarte, nommé Néochorus, qui portait sur son bouclier un dragon pour enseigne; et c'est apparemment ce que désignait l'oracle. Les Thébains, dit-on, peu de temps après la guerre du Péloponèse, reçurent dans le temple d'Apollon Isménien une réponse de l'oracle, qui leur prédisait à la fois et la bataille de Délium, et le combat d'Haliarte, qui fut donné trente ans après. Elle était ainsi conçue : "Toi, qui des loups cruels poursuis ici la trace, Évite les confins où se borne ta chasse; Fuis la croupe Orchalide, où le renard toujours, Pour surprendre sa proie, épuise tous ses tours". Par ces confins, l'oracle entend le territoire de Délium, où la Béotie confine avec l'Attique; et la croupe Orchalide est la colline nommée aujourd'hui Alopèce, située vers la partie de l'Hélicon qui regarde la ville d'Haliarte.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007