| [24] ἐκ τούτου πρεσβευτὴς εἰς Ἑλλήσποντον ἐπέμπετο· καὶ 
τὸν μὲν Ἀγησίλαον δι' ὀργῆς εἶχεν, οὐκ ἠμέλει δὲ τοῦ τὰ δέοντα 
πράττειν, Σπιθριδάτην δὲ τὸν Πέρσην προσκεκρουκότα 
Φαρναβάζῳ, γενναῖον ἄνδρα καὶ στρατιὰν ἔχοντα περὶ αὑτόν, 
ἀποστήσας ἤγαγε πρὸς τὸν Ἀγησίλαον. (2) ἄλλο δὲ οὐδὲν 
ἐχρήσατο αὐτῷ πρὸς τὸν πόλεμον, ἀλλὰ τοῦ χρόνου διελθόντος 
ἀπέπλευσεν εἰς τὴν Σπάρτην ἀτίμως, ὀργιζόμενος μὲν τῷ 
Ἀγησιλάῳ, μισῶν δὲ καὶ τὴν ὅλην πολιτείαν ἔτι μᾶλλον ἢ 
πρότερον, καὶ τὰ πάλαι δοκοῦντα συγκεῖσθαι καὶ 
μεμηχανῆσθαι πρὸς μεταβολὴν καὶ νεωτερισμὸν ἐγνωκὼς 
ἐγχειρεῖν τότε καὶ μὴ διαμέλλειν. (3) ἦν δὲ τοιάδε.
τῶν ἀναμιχθέντων Δωριεῦσιν Ἡρακλειδῶν καὶ 
κατελθόντων εἰς Πελοπόννησον πολὺ μὲν ἐν Σπάρτῃ καὶ 
λαμπρὸν ἤνθησε γένος, οὐ παντὶ δὲ αὐτῶν τῆς βασιλικῆς μετῆν 
διαδοχῆς, ἀλλ' ἐβασίλευον ἐκ δυεῖν οἴκων μόνον Εὐρυπωντίδαι 
καὶ Ἀγιάδαι προσαγορευόμενοι, τοῖς δὲ ἄλλοις οὐδὲν ἑτέρου 
πλέον ἔχειν ἐν τῇ πολιτείᾳ διὰ τὴν εὐγένειαν ὑπῆρχεν, αἱ δὲ ἀπ' 
ἀρετῆς τιμαὶ πᾶσι προὔκειντο τοῖς δυναμένοις. (4) τούτων οὖν 
γεγονὼς ὁ Λύσανδρος, ὡς εἰς δόξαν τῶν πράξεων ἤρθη 
μεγάλην καὶ φίλους ἐκέκτητο πολλοὺς καὶ δύναμιν, ἤχθετο τὴν 
πόλιν ὁρῶν ὑπ' αὐτοῦ μὲν αὐξανομένην, ὑφ' ἑτέρων δὲ 
βασιλευομένην οὐδὲν βέλτιον αὐτοῦ γεγονότων, καὶ διενοεῖτο 
τὴν ἀρχὴν ἐκ τῶν δυεῖν οἴκων μεταστήσας εἰς κοινὸν 
ἀποδοῦναι πᾶσιν Ἡρακλείδαις, (5) ὡς δὲ ἔνιοί φασιν, οὐχ 
Ἡρακλείδαις, ἀλλὰ Σπαρτιάταις, ἵνα μὴ ᾖ τῶν ἀφ' Ἡρακλέους, 
ἀλλὰ τῶν οἷος Ἡρακλῆς τὸ γέρας, ἀρετῇ κρινομένων, ἣ 
κἀκεῖνον εἰς θεῶν τιμὰς ἀνήγαγεν. ἤλπιζε δὲ τῆς βασιλείας 
οὕτω δικαζομένης οὐδένα πρὸ αὑτοῦ Σπαρτιάτην ἂν 
αἱρεθήσεσθαι.
 | [24] XXIX. D'après cette conversation Agésilas l'envoya commander dans l'Hellespont, 
où Lysandre,  en conservant toujours du ressentiment contre  Agésilas, remplit d'ailleurs 
avec exactitude tous  ses devoirs. Spithridate, lieutenant du roi de Perse  dans cette 
province, était un officier plein de courage, qui avait sous ses ordres un corps de 
troupes considérable. Lysandre ayant su qu'il était  ennemi de Pharnabaze, l'engagea 
à se révolter  contre son roi, et l'amena à Agésilas. C'est tout  ce que Lysandre fit dans 
cette guerre; peu de  temps après il s'en retourna à Sparte avec peu  d'honneur, 
toujours irrité contre Agésilas; haïssant plus que jamais le gouvernement, et résolu  
enfin d'exécuter, sans délai, le projet qu'il avait  conçu depuis longtemps de lui 
donner une nouvelle forme. La plupart des Héraclides, qui,  après s'être mêlés avec 
les Doriens, étaient rentrés dans le Péloponèse, s'établirent à Sparte,  où leur postérité 
devint très florissante. Mais ils  ne partageaient pas tous le droit de succession à  la 
couronne : deux maisons seules y régnaient,  celle des Eurytionides et celle des 
Agides ; les  autres branches, quoique sorties de la même tige,  n'avaient, dans le 
gouvernement, aucun avantage sur les plus simples particuliers; et les honneurs 
attachés à la vertu étaient également proposés à tous ceux qui se montraient dignes 
d'y  parvenir. Lysandre, qui était aussi de la race des  Héraclides, n'eut pas plutôt 
acquis par ses exploits une brillante réputation, un nombre considérable d'amis, et 
une grande puissance, qu'il  ne put voir sans chagrin qu'une ville, dont il  avait si fort 
augmenté la gloire, fût gouvernée par  des rois qui ne valaient pas mieux que lui. Il  
pensa donc à enlever la couronne aux deux maisons régnantes, pour la rendre 
commune à tous  les Héraclides. D'autres disent qu'il voulait étendre le droit de la 
porter non seulement aux Héraclides, mais encore à tous les Spartiates, afin  qu'elle 
pût passer, non aux seuls descendants  d'Hercule mais à quiconque s'en rendrait 
digne  par sa vertu, comme ce héros avait été élevé par  son seul mérite au rang des 
dieux; il se promettait bien que, lorsque la royauté serait adjugée  comme le prix des 
talents, aucun autre Spartiate  ne lui serait préféré. 
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