HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lysandre

Chapitre 20

  Chapitre 20

[20] δὲ Λύσανδρος, ἐλθούσης τῆς σκυτάλης πρὸς αὐτὸν εἰς τὸν Ἑλλήσποντον, διεταράχθη, καὶ μάλιστα τὰς τοῦ Φαρναβάζου δεδιὼς κατηγορίας, ἐσπούδασεν εἰς λόγους αὐτῷ συνελθεῖν, ὡς λύσων τὴν διαφοράν. καὶ συνελθὼν ἐδεῖτο γράψαι περὶ αὐτοῦ πρὸς τοὺς ἄρχοντας ἑτέραν ἐπιστολὴν ὡς οὐδὲν ἠδικημένον οὐδ' ἐγκαλοῦντα. πρὸς Κρῆτα δὲ ἄρα, (2) τὸ τοῦ λόγου, κρητίζων ἠγνόει τὸν Φαρνάβαζον. ὑποσχόμενος γὰρ ἅπαντα ποιήσειν, φανερῶς μὲν ἔγραψεν οἵαν Λύσανδρος ἠξίωσεν ἐπιστολήν, κρύφα δὲ εἶχεν ἑτέραν αὐτόθι γεγραμμένην. ἐν δὲ τῷ τὰς σφραγῖδας ἐπιβάλλειν ἐναλλάξας τὰ βιβλία μηδὲν διαφέροντα τῇ ὄψει, δίδωσιν ἐκείνην αὐτῷ τὴν κρύφα γεγραμμένην. (3) ἀφικόμενος οὖν Λύσανδρος εἰς Λακεδαίμονα καὶ πορευθείς, ὥσπερ ἔθος ἐστίν, εἰς τὸ ἀρχεῖον, ἀπέδωκε τοῖς ἐφόροις τὰ γράμματα τοῦ Φαρναβάζου, πεπεισμένος ἀνῃρῆσθαι τὸ μέγιστον αὐτοῦ τῶν ἐγκλημάτων· ἠγαπᾶτο γὰρ Φαρνάβαζος ὑπὸ τῶν Λακεδαιμονίων, προθυμότατος ἐν τῷ πολέμῳ τῶν βασιλέως στρατηγῶν γεγενημένος. (4) ἐπεὶ δὲ ἀναγνόντες οἱ ἔφοροι τὴν ἐπιστολὴν ἔδειξαν αὐτῷ, καὶ συνῆκεν ὡς οὐκ ἆρ' Ὀδυσσεύς ἐστιν αἱμύλος μόνος, τότε μὲν ἰσχυρῶς τεθορυβημένος ἀπῆλθεν· ἡμέραις δὲ ὀλίγαις ὕστερον ἐντυχὼν τοῖς ἄρχουσιν ἔφη δεῖν αὐτὸν εἰς Ἄμμωνος ἀναβῆναι καὶ τῷ θεῷ θῦσαι θυσίας ἃς εὔξατο πρὸ τῶν ἀγώνων. (5) ἔνιοι μὲν οὖν ἀληθῶς φασιν αὐτῷ πολιορκοῦντι τὴν τῶν Ἀφυταίων πόλιν ἐν Θρᾴκῃ κατὰ τοὺς ὕπνους παραστῆναι τὸν Ἄμμωνα· διὸ καὶ τὴν πολιορκίαν ἀφείς, ὡς τοῦ θεοῦ προστάξαντος, ἐκέλευσε τοὺς Ἀφυταίους Ἄμμωνι θύειν καὶ τὸν θεὸν ἐσπούδασεν εἰς τὴν Λιβύην πορευθεὶς ἐξιλάσασθαι. (6) τοῖς δὲ πλείστοις ἐδόκει πρόσχημα ποιεῖσθαι τὸν θεόν, ἄλλως δὲ τοὺς ἐφόρους δεδοικὼς καὶ τὸν οἴκοι ζυγὸν οὐ φέρων οὐδ' ὑπομένων ἄρχεσθαι πλάνης ὀρέγεσθαι καὶ περιφοιτήσεως τινός, ὥσπερ ἵππος ἐκ νομῆς ἀφέτου καὶ λειμῶνος αὖθις ἥκων ἐπὶ φάτνην καὶ πρὸς τὸ σύνηθες ἔργον αὖθις ἀγόμενος. ἣν μὲν γὰρ Ἔφορος τῆς ἀποδημίας ταύτης αἰτίαν ἀναγράφει, μετὰ μικρὸν ἀφηγήσομαι. [20] XXIV. Cette scytale que Lysandre reçut dans l'Hellespont le jeta dans un grand trouble; il craignait surtout les accusations de Pharnabaze, et, dans l'espérance de l'apaiser, il se hâta de l'aller trouver. Quand il fut auprès de lui, il le pria d'écrire aux éphores une autre lettre, dans laquelle il leur dirait qu'il n'avait reçu de lui aucun tort, et qu'il n'avait point à s'en plaindre. Mais il ne savait pas que Crétois lui-même, comme dit le proverbe, il avait affaire à un autre Crétois. Pharnabaze promit tout, il écrivit même devant Lysandre une lettre telle qu'il la souhaitait; mais il en avait préparé secrètement une autre qui disait tout le contraire; et en la cachetant, comme les deux lettres étaient au dehors parfaitement semblables, il substitua à la dernière qu'il venait d'écrire, celle qu'il avait préparée d'avance. Lysandre, revenu à Sparte, alla, selon l'usage, descendre au palais, et remit aux éphores la lettre de Pharnabaze, ne doutant pas qu'il ne fut justifié de l'accusation qu'il avait le plus à craindre; car Pharnabaze était fort aimé des Lacédémoniens, parce que de tous les généraux du roi, c'était celui qui, dans cette guerre, les avait secourus avec le plus d'ardeur. Les éphores, après avoir lu la lettre, la lui montrèrent, et il reconnut la vérité du proverbe qui dit : "Ulysse, entre les Grecs, n'est pas le seul rusé". Il se retira confus et troublé. Quelques jours après il alla trouver les éphores, et leur dit qu'il ne pouvait se dispenser d'aller au temple d'Ammon, pour y faire les sacrifices qu'il avait voués à Jupiter avant les batailles qu'il avait gagnées. En effet, on donne pour certain que lorsqu'il assiégeait la ville des Aphytiens, en Thrace, le dieu Ammon lui apparut en songe; que, regardant cette apparition comme un ordre de Jupiter, il abandonna le siége, et chargea les Aphytiens de sacrifier à ce dieu; que de son côté il se hâta d'aller en Libye, pour l'apaiser par ce sacrifice. Mais on croit assez généralement que le dieu n'était qu'un prétexte, et que le vrai motif de ce voyage était la crainte qu'il avait des éphores; que d'ailleurs ne pouvant supporter le joug qu'il fallait subir, à Sparte, ni souffrir d'être commandé, il eut besoin de voyager et d'errer d'un côté et d'autre, comme un coursier accoutumé à bondir en liberté dans les pâturages d'une vaste prairie ne peut plus se faire à son écurie ni à ses travaux ordinaires. Éphore donne de ce voyage une autre raison que je rapporterai bientôt.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007