HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lycurgue

Chapitre 9

  Chapitre 9

[9] (1) Ἐπιχειρήσας δὲ καὶ τὰ ἔπιπλα διαιρεῖν, ὅπως παντάπασιν ἐξέλοι τὸ ἄνισον καὶ ἀνώμαλον, ἐπεὶ χαλεπῶς ἑώρα προσδεχομένους τὴν ἄντικρυς ἀφαίρεσιν, ἑτέρᾳ περιῆλθεν ὁδῷ καὶ κατεπολιτεύσατο τὴν ἐν τούτοις πλεονεξίαν. (2) πρῶτον μὲν γὰρ ἀκυρώσας πᾶν νόμισμα χρυσοῦν καὶ ἀργυροῦν μόνῳ χρῆσθαι τῷ σιδηρῷ προσέταξε· καὶ τούτῳ δὲ ἀπὸ πολλοῦ σταθμοῦ καὶ ὄγκου δύναμιν ὀλίγην ἔδωκεν, ὥστε δέκα : μνῶν ἀμοιβὴν ἀποθήκης τε μεγάλης ἐν οἰκίᾳ δεῖσθαι καὶ ζεύγους ἄγοντος. (3) τούτου δὲ κυρωθέντος ἐξέπεσεν ἀδικημάτων γένη πολλὰ τῆς Λακεδαίμονος. τίς γὰρ κλέπτειν ἔμελλεν δωροδοκεῖν ἀποστερεῖν ἁρπάζειν μήτε κατακρύψαι δυνατὸν ἦν μήτε κεκτῆσθαι ζηλωτόν, ἀλλὰ μηδὲ κατακόψαι λυσιτελές· ὄξει γάρ, ὡς λέγεται, διαπύρου σιδήρου τὸ στόμωμα κατασβέσας ἀφείλετο τὴν εἰς τἆλλα χρείαν καὶ δύναμιν, ἀδρανοῦς καὶ δυσέργου γενομένου. (4) Μετὰ δὲ τοῦτο τῶν ἀχρήστων καὶ περισσῶν ἐποιεῖτο τεχνῶν ξενηλασίαν. ἔμελλον δέ που καὶ μηδενὸς ἐξελαύνοντος αἱ πολλαὶ τῷ κοινῷ νομίσματι συνεκπεσεῖσθαι, διάθεσιν τῶν ἔργων οὐκ ἐχόντων. (5) τὸ γὰρ σιδηροῦν ἀγώγιμον οὐκ ἦν πρὸς τοὺς ἄλλους Ἕλληνας οὐδ´ εἶχε τιμὴν καταγελώμενον, ὥστε οὐδὲ πρίασθαί τι τῶν ξενικῶν καὶ ῥωπικῶν ὑπῆρχεν, οὐδ´ εἰσέπλει φόρτος ἐμπορικὸς εἰς τοὺς λιμένας, οὐδὲ ἐπέβαινε τῆς Λακωνικῆς οὐ σοφιστὴς λόγων, οὐ μάντις ἀγυρτικός, οὐχ ἑταιρῶν τροφεύς, οὐ χρυσῶν τις, οὐκ ἀργυρῶν καλλωπισμάτων δημιουργός, ἅτε δὴ νομίσματος οὐκ ὄντος. (6) ἀλλὰ οὕτως ἀπερημωθεῖσα κατὰ μικρὸν τρυφὴ τῶν ζωπυρούντων καὶ τρεφόντων αὐτὴ δι´ αὑτῆς ἐμαραίνετο· καὶ πλεῖον οὐδὲν ἦν τοῖς πολλὰ κεκτημένοις, ὁδὸν οὐκ ἐχούσης εἰς μέσον τῆς εὐπορίας, ἀλλ´ ἐγκατῳκοδομημένης καὶ ἀργούσης. (7) διὸ καὶ τὰ πρόχειρα τῶν σκευῶν καὶ ἀναγκαῖα ταῦτα, κλιντῆρες καὶ δίφροι καὶ τράπεζαι, βέλτιστα παρ´ αὐτοῖς ἐδημιουργεῖτο, καὶ κώθων Λακωνικὸς εὐδοκίμει μάλιστα πρὸς τὰς στρατείας, ὥς φησι Κριτίας. (8) τὰ γὰρ ἀναγκαίως πινόμενα τῶν ὑδάτων καὶ δυσωποῦντα τὴν ὄψιν ἀπεκρύπτετο τῇ χρόᾳ, καὶ τοῦ θολεροῦ προσκόπτοντος ἐντὸς καὶ προσισχομένου τοῖς ἄμβωσι, καθαρώτερον ἐπλησίαζε τῷ στόματι τὸ πινόμενον. (9) αἴτιος δὲ καὶ τούτων νομοθέτης· ἀπηλλαγμένοι γὰρ οἱ δημιουργοὶ τῶν ἀχρήστων ἐν τοῖς ἀναγκαίοις ἐπεδείκνυντο τὴν καλλιτεχνίαν. [9] (1) Il entreprit aussi de partager la fortune mobilière afin de bannir absolument l’inégalité et les distinctions sociales; mais, comme il voyait que l’on acceptait difficilement l’idée d’une confiscation directe, il recourut à un autre procédé et parvint à retrancher l’excès de ce genre de biens par des mesures politiques. (2) D’abord, en effet, il abolit toute monnaie d’or et d’argent, et prescrivit de se servir seulement de monnaie de fer. Il donna à cette nouvelle monnaie, avec une grande masse et un grand poids, une valeur faible, de façon que, pour loger la somme de dix mines, il fallait un grand coffre dans la maison, et, pour la transporter, un chariot attelé de boeufs. (3) Cette mesure prise, bien des genres de crimes disparurent de Lacédémone. Qui, en effet, allait voler, recevoir illégalement, détourner ou saisir par force, des espèces qu’il n’était ni possible de cacher, ni enviable de posséder, ni même utile de mettre en pièces? Lycurgue en effet, dit-on, faisait verser du vinaigre sur le fer chauffé à blanc pour en éteindre la force, et il empêcha ainsi de s’en servir à d’autres fins et pour d’autres usages, en le rendant difficile à manier et à travailler. (4) Il bannit ensuite de la ville les métiers inutiles et superflus. La plupart d’ailleurs, même sans que personne les proscrivît, devaient, un jour ou l’autre, disparaître avec la monnaie en usage dans le reste de la Grèce; car les moyens de paiement auraient manqué pour acquérir leurs ouvrages. (5) La monnaie de fer, en effet, n’était pas séduisante pour les autres Grecs et n’avait pas cours chez eux; on s’en moquait même. Les Lacédémoniens ne pouvaient donc plus acheter de marchandises étrangères, de bagatelles venues du dehors; il n’arrivait pas de vaisseaux de commerce dans leurs ports, et il n’entrait en territoire laconien ni sophiste, ni devin-charlatan, ni souteneur, ni orfèvre, ni bijoutier, puisqu’il n’y avait pas de monnaie. (6) Ainsi privé petit à petit de ce qui l’attisait et l’alimentait, le luxe se desséchait par lui-même; et les citoyens fortunés n’avaient rien de plus que les autres, la richesse n’ayant pas le moyen de se produire en public et restant, au contraire, confinée et oisive dans les intérieurs. (7) Aussi les objets d’un usage courant et indispensable, lits, sièges et tables, étaient-ils ouvragés le mieux du monde à Sparte, et la coupe à boire laconienne avait une grande réputation, surtout pour l’usage des troupes en campagne, à ce qu’affirme Critias. (8) Car l’aspect, souvent répugnant, des eaux que l’on était forcé de boire, se trouvait dissimulé par la couleur de cette coupe, et, comme les courbures du dedans arrêtaient les matières en suspension, le liquide arrivait plus pur à la bouche. (9) L’auteur de ces progrès était encore le législateur; car, déchargés des fabrications inutiles, les artisans montraient leur habileté dans le perfectionnement des objets indispensables.


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Dernière mise à jour : 20/05/2005