[7] (1) Οὕτω τὸ πολίτευμα τοῦ Λυκούργου μίξαντος, ὅμως ἄκρατον ἔτι τὴν ὀλιγαρχίαν καὶ
ἰσχυρὰν οἱ μετ´ αὐτὸν ὁρῶντες σπαργῶσαν καὶ θυμουμένην, ὥς φησιν ὁ Πλάτων, οἷον
ψάλιον ἐμβάλλουσιν αὐτῇ τὴν τῶν ἐφόρων δύναμιν, ἔτεσί που μάλιστα τριάκοντα καὶ
ἑκατὸν μετὰ Λυκοῦργον πρώτων τῶν περὶ Ἔλατον ἐφόρων κατασταθέντων ἐπὶ Θεοπόμπου
βασιλεύοντος· (2) ὃν καί φασιν ὑπὸ τῆς ἑαυτοῦ γυναικὸς ὀνειδιζόμενον ὡς ἐλάττω
παραδώσοντα τοῖς παισὶ τὴν βασιλείαν ἢ παρέλαβε, "Μείζω μὲν οὖν," εἰπεῖν, "ὅσῳ
χρονιωτέραν." (3) τῷ γὰρ ὄντι τὸ ἄγαν ἀποβαλοῦσα μετὰ τοῦ φθόνου διέφυγε τὸν
κίνδυνον, ὥστε μὴ παθεῖν ἃ Μεσσήνιοι καὶ Ἀργεῖοι τοὺς παρ´ αὐτοῖς βασιλεῖς
ἔδρασαν, μηδὲν ἐνδοῦναι μηδὲ χαλάσαι τῆς ἐξουσίας ἐπὶ τὸ δημοτικὸν ἐθελήσαντας.
(4) ὃ καὶ μάλιστα τὴν Λυκούργου σοφίαν καὶ πρόνοιαν ἐποίησε φανερὰν εἰς τὰς
Μεσσηνίων καὶ Ἀργείων, συγγενῶν καὶ γειτόνων, δήμων καὶ βασιλέων στάσεις καὶ
κακοπολιτείας ἀφορῶσιν, (5) οἳ τῶν ἴσων ἀπ´ ἀρχῆς τετυχηκότες, ἐν δὲ τῷ κλήρῳ καὶ
πλέον ἔχειν ἐκείνων δόξαντες, οὐκ ἐπὶ πολὺν χρόνον εὐδαιμόνησαν, ἀλλ´ ὕβρει μὲν
τῶν βασιλέων, οὐκ εὐπειθείᾳ δὲ τῶν ὄχλων, τὰ καθεστῶτα συνταράξαντες ἔδειξαν ὅτι
θεῖον ἦν ὡς ἀληθῶς εὐτύχημα τοῖς Σπαρτιάταις ὁ τὴν πολιτείαν ἁρμοσάμενος καὶ
κεράσας παρ´ αὐτοῖς. ταῦτα μὲν οὖν ὕστερον.
| [7] (1) Lycurgue ayant ainsi équilibré sa Constitution, cependant ses successeurs, qui voyaient
encore l’oligarchie intempérante et vigoureuse, lui imposèrent, suivant le mot de Platon, comme
un frein, la puissance des éphores, dont les premiers, Élatos et ses collègues, furent institués
cent trente ans au plus après Lycurgue, sous le règne de Théopompe. (2) On dit que ce Prince, à
qui sa femme reprochait de laisser à ses enfants la royauté plus faible qu’il ne l’avait reçue,
répondit: "Non, plus forte, dans la mesure où elle sera plus durable!" (3) Car, en fait, ayant
perdu son pouvoir excessif, elle évita la haine, d’où naît le danger, et ses dépositaires n’eurent
pas à subir le sort que Messène et Argos infligèrent à leurs Rois, qui n’avaient consenti à rien
céder, ni rien relâcher de leur autorité au profit du peuple. (4) Par là surtout éclatèrent la
sagesse et la prévoyance de Lycurgue. On peut les apprécier en considérant le sort des
Messéniens et des Argiens, voisins et parents des Spartiates, qui furent victimes des conflits du
peuple avec les Rois et des mauvaises institutions. (5) Aussi, bien qu’ils fussent partis sur un
pied d’égalité avec Sparte et que, dans le partage, ils eussent même paru plus favorisés, ils ne
furent pas longtemps heureux; au contraire l’orgueil des Rois et l’indiscipline des masses
bouleversèrent l’ordre établi, et l’on put voir que c’était vraiment une chance divine pour les
Spartiates que d’avoir trouvé l’homme capable d’harmoniser et de tempérer leur Constitution.
J’y reviendrai.
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