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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Τῷ δὲ Φαβίῳ συνέβη μὲν ἔτι νυκτὸς αἰσθέσθαι τὸν δόλονφεύγουσαι γὰρ ἔνιαι τῶν βοῶν σποράδες ἧκον αὐτῶν εἰς χεῖρας—, ἐνέδρας δὲ δεδιὼς σκοταίους, ἀτρέμα τὴν δύναμιν ἐν τοῖς ὅπλοις εἶχεν. ὡς δ´ ἦν ἡμέρα, διώκων ἐξήπτετο τῶν ἐσχάτων, καὶ συμπλοκαὶ περὶ τὰς δυσχωρίας ἐγίνοντο καὶ θόρυβος ἦν πολύς, ἕως παρ´ Ἀννίβου τῶν ὀρειβατεῖν δεινῶν Ἰβήρων ἄνδρες ἐλαφροὶ καὶ ποδώκεις πεμφθέντες ἀπὸ τοῦ στόματος εἰς βαρεῖς ὁπλίτας τοὺς Ῥωμαίους ἐνέβαλον, καὶ διαφθείραντες οὐκ ὀλίγους ἀπέστρεψαν τὸν Φάβιον. τότε δὴ μάλιστα κακῶς ἀκοῦσαι καὶ καταφρονηθῆναι συνέβη τὸν Φάβιον. τῆς γὰρ ἐν τοῖς ὅπλοις τόλμης ὑφιέμενος ὡς γνώμῃ καὶ προνοίᾳ καταπολεμήσων τὸν Ἀννίβαν, αὐτὸς ἡττημένος τούτοις καὶ κατεστρατηγημένος ἐφαίνετο. βουλόμενος δὲ μᾶλλον ἐκκαῦσαι τὴν πρὸς αὐτὸν ὀργὴν τῶν Ῥωμαίων Ἀννίβας, ὡς ἦλθεν ἐπὶ τοὺς ἀγροὺς αὐτοῦ, τὰ μὲν ἄλλα πάντα καίειν καὶ διαφθείρειν ἐκέλευσεν, ἐκείνων δ´ ἀπεῖπεν ἅπτεσθαι μόνων, καὶ παρακατέστησε φυλακὴν οὐδὲν ἐῶσαν ἀδικεῖν οὐδὲ λαμβάνειν ἐκεῖθεν. ταῦτα προσδιέβαλε τὸν Φάβιον εἰς Ῥώμην ἀναγγελθέντα, καὶ πολλὰ μὲν αὐτοῦ πρὸς τὸν ὄχλον οἱ δήμαρχοι κατεβόων, ἐπάγοντος μάλιστα Μετιλίου καὶ παροξύνοντος, οὐ κατὰ τὴν πρὸς Φάβιον ἔχθραν, ἀλλ´ οἰκεῖος ὢν Μινουκίου τοῦ ἱππάρχου, τιμὴν ᾤετο καὶ δόξαν ἐκείνῳ φέρειν τὰς τούτου διαβολάς. ἐγεγόνει δὲ καὶ τῇ βουλῇ δι´ ὀργῆς οὐχ ἥκιστα μεμφομένῃ τὰς περὶ τῶν αἰχμαλώτων πρὸς Ἀννίβαν ὁμολογίας. ὡμολογήκεισαν γὰρ αὑτοῖς ἄνδρα μὲν ἀνδρὶ λύεσθαι τῶν ἁλισκομένων, εἰ δὲ πλείους οἱ ἕτεροι γένοιντο, διδόναι δραχμὰς ὑπὲρ ἑκάστου τὸν κομιζόμενον πεντήκοντα καὶ διακοσίας. ὡς οὖν γενομένης τῆς κατ´ ἄνδρα διαμείψεως ηὑρέθησαν ὑπόλοιποι Ῥωμαίων παρ´ Ἀννίβᾳ τεσσαράκοντα καὶ διακόσιοι, τούτων σύγκλητος ἔγνω τὰ λύτρα μὴ πέμπειν, καὶ προσῃτιᾶτο τὸν Φάβιον, ὡς οὐ πρεπόντως οὐδὲ λυσιτελῶς ἄνδρας ὑπὸ δειλίας πολεμίων ἄγραν γενομένους ἀνακομιζόμενον. ταῦτ´ ἀκούσας Φάβιος τὴν μὲν ὀργὴν ἔφερε πρᾴως τῶν πολιτῶν, χρήματα δ´ οὐκ ἔχων, διαψεύσασθαι δὲ τὸν Ἀννίβαν καὶ προέσθαι τοὺς πολίτας οὐχ ὑπομένων, ἔπεμψε τὸν υἱὸν εἰς Ῥώμην, κελεύσας ἀποδόσθαι τοὺς ἀγροὺς καὶ τὸ ἀργύριον εὐθὺς ὡς αὐτὸν ἐπὶ τὸ στρατόπεδον κομίζειν. ἀποδομένου δὲ τοῦ νεανίσκου τὰ χωρία καὶ ταχέως ἐπανελθόντος, ἀπέπεμψε τὰ λύτρα τῷ Ἀννίβᾳ καὶ τοὺς αἰχμαλώτους ἀπέλαβε· καὶ πολλῶν ἀποδιδόντων ὕστερον, παρ´ οὐδενὸς ἔλαβεν, ἀλλ´ ἀφῆκε πᾶσι. [7] Fabius, quand il faisait encore nuit, eut l'occasion de s'apercevoir du stratagème; car, dans leur fuite çà et là, quelques-uns des boeufs étaient tombés entre ses mains; mais, craignant une embuscade dans l'ombre, il se contenta de laisser ses troupes sous les armes. Quand il fit jour, il prit contact avec l'arrière-garde des ennemis. Plusieurs engagements eurent lieu sur un terrain difficile, et une grande agitation régna jusqu'au moment où, de l'armée d'Hannibal, des hommes prompts et légers, pris parmi les Espagnols habitués à l'escalade des montagnes, attaquèrent de front les pesants fantassins romains. Ils en tuèrent un assez grand nombre et contraignirent Fabius à la retraite. C'est alors surtout que le dictateur fut en butte au dénigrement et au mépris; renonçant à risquer la chance des armes, dans le dessein de vaincre Hannibal par la réflexion et la prévoyance, n'était-il pas lui-même battu par ces moyens et victime d'une ruse de guerre ! Voulant enflammer davantage encore l'animosité des Romains contre lui, Hannibal, arrivé devant ses propriétés, fit brûler et saccager toutes les autres, mais il interdit de toucher à celles de Fabius, et il y mit une garde qui ne permettait d'y rien détériorer ni d'en emporter rien. Cette conduite, que l'on sut à Rome, accrut le mécontentement; les tribuns criaient beaucoup contre Fabius devant le peuple, à l'instigation surtout de Métellus, qui les excitait. Non que ce personnage eût de la haine pour lui; mais, étant le familier de Minucius, maître de la cavalerie, il pensait qu'on travaillait à la gloire et à l'honneur de son ami en diffamant Fabius. Le dictateur était aussi l'objet de la colère du Sénat, qui lui reprochait surtout son accord avec Hannibal au sujet des prisonniers. Ils étaient en effet convenus qu'on rendrait homme pour homme; et, pour le surplus, on donnerait deux cent cinquante drachmes par tête. L'échange s'étant donc fait homme par homme, on trouva qu'il restait encore aux mains d'Hannibal deux cent quarante Romains. Le Sénat décida de ne pas envoyer leur rançon, et il reprochait à Fabius de ramener à Rome, sans consulter l'honneur, ni l'intérêt public, des hommes que leur lâcheté avait rendus la proie de l'ennemi. En apprenant ce désaveu, Fabius supporta patiemment la colère de ses concitoyens. Mais, comme il n'avait pas d'argent et ne voulait cependant pas manquer de parole à Hannibal et sacrifier les prisonniers romains, il envoya son fils à Rome pour vendre ses biens et en rapporter aussitôt le produit au camp. Le jeune homme, l'opération faite, revint promptement; et Fabius put expédier la rançon à Hannibal et recouvrer les prisonniers. Beaucoup d'entre eux voulurent le rembourser par la suite; mais il n'accepta d'argent de personne et leur fit à tous remise de ces frais.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005