HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Μετὰ ταῦτα γίνεται διαμαρτία τοῦ Ἀννίβου. βουλόμενος γὰρ ἀποσπάσαι τοῦ Φαβίου πορρωτέρω τὸ στράτευμα καὶ πεδίων ἐπιλαβέσθαι προνομὰς ἐχόντων, ἐκέλευσε τοὺς ὁδηγοὺς μετὰ δεῖπνον εὐθὺς ἡγεῖσθαι πρὸς τὸ Κασινάτον. οἱ δὲ τῆς φωνῆς διὰ βαρβαρισμὸν οὐκ ἐξακούσαντες ἀκριβῶς, ἐμβάλλουσιν αὐτοῦ τὴν δύναμιν φέροντες εἰς τὰ καταλήγοντα τῆς Καμπανίας εἰς πόλιν Κασιλῖνον, ἣν τέμνει ῥέων διὰ μέσης { Λοθρόνος} ποταμὸς ὃν Οὐολτοῦρνον οἱ Ῥωμαῖοι καλοῦσιν. ἔστι δ´ χώρα τὰ μὲν ἄλλα περιστεφὴς ὄρεσιν, αὐλὼν δ´ ἀναπέπταται πρὸς τὴν θάλατταν, ἔνθα τὰ ἕλη καταδίδωσι τοῦ ποταμοῦ περιχεομένου καὶ θῖνας ἄμμου βαθείας ἔχει καὶ τελευτᾷ πρὸς αἰγιαλὸν κυματώδη καὶ δύσορμον. ἐνταῦθα καταβαίνοντος τοῦ Ἀννίβου, περιελθὼν ἐμπειρίᾳ τῶν ὁδῶν Φάβιος, τὴν μὲν διέξοδον ὁπλίτας τετρακισχιλίους ἐπιστήσας ἐνέφραξε, τὸν δ´ ἄλλον στρατὸν ὑπὲρ τῶν {ἄλλων} ἄκρων ἐν καλῷ καθίσας, διὰ τῶν ἐλαφροτάτων καὶ προχειροτάτων ἐνέβαλε τοῖς ἐσχάτοις τῶν πολεμίων καὶ συνετάραξεν ἅπαν τὸ στράτευμα, διέφθειρε δὲ περὶ ὀκτακοσίους. ἐκ τούτου βουλόμενος Ἀννίβας ἀπαγαγεῖν τὸ στράτευμα, καὶ τὴν διαμαρτίαν τοῦ τόπου νοήσας καὶ τὸν κίνδυνον, ἀνεσταύρωσε μὲν τοὺς ὁδηγούς, ἐκβιάζεσθαι δὲ τοὺς πολεμίους καὶ προσμάχεσθαι τῶν ὑπερβολῶν ἐγκρατεῖς ὄντας ἀπεγίνωσκε. δυσθύμως δὲ καὶ περιφόβως διακειμένων ἁπάντων καὶ περιεστάναι σφᾶς πάντοθεν ἀφύκτους ἡγουμένων ἀπορίας, ἔγνω δολοῦν ἀπάτῃ τοὺς πολεμίους. ἦν δὲ τοιόνδε. βοῦς ὅσον δισχιλίας ἐκ τῶν αἰχμαλώτων ἐκέλευσε συλλαβόντας ἀναδῆσαι δᾷδα πρὸς ἕκαστον κέρας καὶ λύγων φρυγάνων αὔων φάκελον· εἶτα νυκτὸς ὅταν ἀρθῇ σημεῖον, ἀνάψαντας ἐλαύνειν ἐπὶ τὰς ὑπερβολὰς παρὰ τὰ στενὰ καὶ τὰς φυλακὰς τῶν πολεμίων. ἅμα δὲ ταῦτα παρεσκεύαζον οἷς προσετέτακτο, καὶ τὸν ἄλλον αὐτὸς ἀναστήσας στρατὸν ἤδη σκότους ὄντος ἦγε σχολαίως. αἱ δὲ βόες ἄχρι μὲν τὸ πῦρ ὀλίγον ἦν καὶ περιέκαιε τὴν ὕλην, ἀτρέμα προσεχώρουν ἐλαυνόμεναι πρὸς τὴν ὑπώρειαν, καὶ θαῦμα τοῖς καθορῶσι νομεῦσιν ἀπὸ τῶν ἄκρων καὶ βουκόλοις ἦσαν αἱ φλόγες, ἄκροις ἐπιλάμπουσαι τοῖς κέρασιν, ὡς στρατοπέδου καθ´ ἕνα κόσμον ὑπὸ λαμπάδων πολλῶν βαδίζοντος. ἐπεὶ δὲ πυρούμενον τὸ κέρας ἄχρι ῥίζης διέδωκε τῇ σαρκὶ τὴν αἴσθησιν, καὶ πρὸς τὸν πόνον διαφέρουσαι καὶ τινάσσουσαι τὰς κεφαλὰς ἀνεπίμπλαντο πολλῆς ἀπ´ ἀλλήλων φλογός, οὐκ ἐνέμειναν τῇ τάξει τῆς πορείας, ἀλλ´ ἔκφοβοι καὶ περιαλγεῖς οὖσαι δρόμῳ κατὰ τῶν ὀρῶν ἐφέροντο, λαμπόμεναι μὲν οὐρὰς ἄκρας καὶ μέτωπα, πολλὴν δὲ τῆς ὕλης δι´ ἧς ἔφευγον ἀνάπτουσαι. δεινὸν οὖν ἦν θέαμα τοῖς παραφυλάττουσι τὰς ὑπερβολὰς Ῥωμαίοις· καὶ γὰρ αἱ φλόγες ἐῴκεσαν ὑπ´ ἀνθρώπων θεόντων διαφερομέναις λαμπάσι, καὶ θόρυβος ἦν ἐν αὐτοῖς πολὺς καὶ φόβος, ἀλλαχόθεν ἄλλους ἐπιφέρεσθαι τῶν πολεμίων σφίσι καὶ κυκλοῦσθαι πανταχόθεν ἡγουμένων. διὸ μένειν οὐκ ἐτόλμων, ἀλλὰ πρὸς τὸ μεῖζον ἀνεχώρουν στρατόπεδον, προέμενοι τὰ στενά. {καὶ} κατὰ τοῦτο δὲ καιροῦ προσμείξαντες οἱ ψιλοὶ τοῦ Ἀννίβου τὰς ὑπερβολὰς κατέσχον, δ´ ἄλλη δύναμις ἤδη προσέβαινεν ἀδεῶς, πολλὴν καὶ βαρεῖαν ἐφελκομένη λείαν. [6] Après cet incident, se place une faute d'Hannibal. Voulant arracher son armée au contact de Fabius et s'emparer de plaines où il trouverait du fourrage, il donna l'ordre aux guides de le mener, aussitôt après dîner, dans le territoire de Casinum. Ces gens, ne comprenant pas bien le nom à cause de la prononciation barbare du général, jetèrent ses troupes à l'extrémité de la Campanie, dans la ville de Casilinum, que coupe en deux le Lothrone, fleuve nommé Vulturne par les Romains. Le pays est partout entouré de montagnes, sauf du côté de la vallée, qui débouche sur la mer. Les eaux du fleuve s'y épandent en marécages, bordés de sables profonds, et l'on aboutit à une grève battue par les flots et d'un accès difficile pour les navires. Comme Hannibal descendait là, Fabius l'enveloppa grâce à sa connaissance des routes, et il posta quatre mille fantassins pour lui couper la retraite. Il établit le reste de l'armée sur les autres sommets, dans une position favorable; puis, avec les troupes les plus légères et les mieux en main, il se jeta sur l'arrière-garde des ennemis, bouleversa toute la colonne, et tua près de huit cents hommes. A la suite de cet assaut, Hannibal, voulant ramener son armée en arrière, car il comprenait l'erreur commise sur le lieu et le danger de la situation, fit mettre en croix les guides; mais il renonçait à forcer le passage en attaquant les Romains, qui avaient l'avantage de la position. Tous ses soldats étaient désespérés, accablés de crainte, et se regardaient comme perdus sans remède, puisqu'on les cernait de toutes parts. Hannibal résolut donc de tromper l'ennemi par un stratagème. Voici comment il s'y prit. Il donna l'ordre de saisir environ deux mille boeufs, enlevés précédemment, et d'attacher à chacune de leurs cornes, pour servir de torche, un fagot d'osier ou de brindilles sèches; puis, de nuit, à un signal donné, on y mettrait le feu et on lancerait les bêtes sur les hauteurs, le long du défilé et des postes ennemis. En même temps que les gens chargés de ces apprêts y procédaient, lui-même regroupait son armée, qu'il ramena sans se presser, à la faveur de la nuit déjà tombée. Quant aux boeufs, tant que le feu avait peu d'ampleur et ne brûlait que le bois, ils avançaient doucement vers le pied des montagnes, et c'était un sujet d'étonnement pour les bergers et les bouviers qui les regardaient des hauteurs, que la flamme brillant à la pointe de leurs cornes. On aurait dit qu'une armée entière, dans un ordre parfait, marchait à la lueur de nombreux flambeaux. Mais lorsque la corne, s'enflammant jusqu'à la racine, répandit la douleur dans la chair, les bêtes, sous l'empire de cette souffrance, agitaient et branlaient la tête. Elles se communiquèrent mutuellement une grande flamme et ne purent continuer la marche en ordre; pleines de douleur et d'épouvante, elles couraient dans les montagnes, la queue et la tête étincelantes, et mettaient le feu à une grande partie du bois où elles fuyaient. Ce fut un effrayant spectacle pour les Romains qui gardaient les hauteurs; car les flammes leur faisaient l'effet de torches portées de côtés et d'autres par des coureurs; aussi un grand trouble et une grande terreur régnaient-ils dans leurs rangs; car ils croyaient que, tombant sur eux de plusieurs directions à la fois, l'ennemi les encerclait. Ils n'osèrent donc pas rester sur place; ils rallièrent le gros de l'armée, abandonnant les défilés. A ce moment, les troupes légères d'Hannibal se lancèrent dans la bataille et occupèrent les hauteurs; quant au reste de l'armée, il marchait sans avoir rien à craindre, traînant un nombreux et lourd butin à sa suite.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005