HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] Ὡς οὖν ταῦτ´ ἔδοξεν, ἀποδειχθεὶς δικτάτωρ Φάβιος καὶ ἀποδείξας αὐτὸς ἵππαρχον Μᾶρκον Μινούκιον, πρῶτον μὲν ᾐτήσατο τὴν σύγκλητον ἵππῳ χρῆσθαι παρὰ τὰς στρατείας. οὐ γὰρ ἐξῆν, ἀλλ´ ἀπηγόρευτο κατὰ δή τινα νόμον παλαιόν, εἴτε τῆς ἀλκῆς τὸ πλεῖστον ἐν τῷ πεζῷ τιθεμένων καὶ διὰ τοῦτο τὸν στρατηγὸν οἰομένων δεῖν παραμένειν τῇ φάλαγγι καὶ μὴ προλείπειν, εἴθ´, ὅτι τυραννικὸν εἰς ἅπαντα τἆλλα καὶ μέγα τὸ τῆς ἀρχῆς κράτος ἐστίν, ἔν γε τούτῳ βουλομένων τὸν δικτάτορα τοῦ δήμου φαίνεσθαι δεόμενον. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ αὐτὸς Φάβιος εὐθὺς ἐνδείξασθαι θέλων τῆς ἀρχῆς τὸ μέγεθος καὶ τὸν ὄγκον, ὡς μᾶλλον ὑπηκόοις χρῷτο καὶ πειθηνίοις τοῖς πολίταις, προῆλθε συνενεγκάμενος εἰς τὸ αὐτὸ ῥαβδουχίας εἰκοσιτέσσαρας· καὶ τοῦ ἑτέρου τῶν ὑπάτων ἀπαντῶντος αὐτῷ, τὸν ὑπηρέτην πέμψας ἐκέλευσε τοὺς ῥαβδούχους ἀπαλλάξαι καὶ τὰ παράσημα τῆς ἀρχῆς ἀποθέμενον ἰδιώτην ἀπαντᾶν. Μετὰ δὲ ταῦτα καλλίστην ἀρχόμενος τὴν ἐκ θεῶν ἀρχήν, καὶ διδάσκων τὸν δῆμον ὡς ὀλιγωρίᾳ καὶ περιφρονήσει τοῦ στρατηγοῦ πρὸς τὸ δαιμόνιον, οὐ μοχθηρίᾳ τῶν ἀγωνισαμένων σφαλέντα, προὔτρεπε μὴ δεδιέναι τοὺς ἐχθρούς, ἀλλὰ {καὶ} τοὺς θεοὺς ἐξευμενίζεσθαι καὶ τιμᾶν, οὐ δεισιδαιμονίαν ἐνεργαζόμενος, ἀλλὰ θαρρύνων εὐσεβείᾳ τὴν ἀρετὴν καὶ ταῖς παρὰ τῶν θεῶν ἐλπίσι τὸν ἀπὸ τῶν πολεμίων φόβον ἀφαιρῶν καὶ παραμυθούμενος. ἐκινήθησαν δὲ τότε καὶ πολλαὶ τῶν ἀπορρήτων καὶ χρησμίων αὐτοῖς βίβλων ἃς Σιβυλλείους καλοῦσι, καὶ λέγεται συνδραμεῖν ἔνια τῶν ἀποκειμένων ἐν αὐταῖς λογίων πρὸς τὰς τύχας καὶ τὰς πράξεις ἐκείνας. καὶ τὸ μὲν ἀναγνωσθὲν οὐκ ἦν ἑτέρῳ πυθέσθαι, προελθὼν δ´ δικτάτωρ εἰς τὸν ὄχλον, εὔξατο τοῖς θεοῖς ἐνιαυτοῦ μὲν αἰγῶν καὶ συῶν καὶ προβάτων καὶ βοῶν ἐπιγονήν, ὅσην Ἰταλίας ὄρη καὶ πεδία καὶ ποταμοὶ καὶ λειμῶνες εἰς ὥραν ἐσομένην θρέψουσι, καταθύσειν ἅπαντα, θέας δὲ μουσικὰς καὶ θυμελικὰς ἄξειν ἀπὸ σηστερτίων τριακοσίων τριάκοντα τριῶν καὶ δηναρίων τριακοσίων τριάκοντα τριῶν, ἔτι τριτημορίου προσόντος. τοῦτο τὸ κεφάλαιόν ἐστιν ὀκτὼ μυριάδες δραχμῶν καὶ δραχμαὶ τρισχίλιαι πεντακόσιαι ὀγδοήκοντα τρεῖς καὶ δύο ὀβολοί. λόγον δὲ τῆς εἰς τοῦτο τοῦ πλήθους ἀκριβείας καὶ διανομῆς χαλεπόν ἐστιν εἰπεῖν, εἰ μή τις ἄρα βούλοιτο τῆς τριάδος ὑμνεῖν τὴν δύναμιν, ὅτι καὶ φύσει τέλειος καὶ πρῶτος τῶν περισσῶν ἀρχήν τε πλήθους ἐν αὑτῷ τάς τε πρώτας διαφορὰς καὶ τὰ παντὸς ἀριθμοῦ στοιχεῖα μείξας καὶ συναρμόσας εἰς ταὐτὸν ἀνείληφε. [4] Cette décision ayant été prise, Fabius, nommé dictateur, choisit pour maître de la cavalerie L. Minucius, et la première demande qu'il fit au Sénat fut de pouvoir monter à cheval en campagne. Car il n'en avait pas le droit : une loi ancienne le lui interdisait, soit que les Romains, voyant dans l'infanterie le plus clair de leurs forces, crussent, pour ce motif, que le général devait rester en ligne avec elle, sans l'abandonner; soit que, le pouvoir dictatorial étant, pour tout le reste, royal et immense, ils voulussent, au moins sur ce point, faire voir la subordination du dictateur au peuple. Cependant Fabius lui-même, entendant montrer tout de suite la grandeur et la majesté de sa charge, afin de trouver les citoyens plus dociles et plus soumis, fit porter devant lui vingt-quatre faisceaux; et, l'un des consuls venant à sa rencontre, il envoya un licteur lui ordonner de renvoyer les siens, de déposer les insignes de sa magistrature et de l'aborder dans la tenue d'un simple particulier. Ensuite, commençant par le plus beau des exordes, les dieux, il déclara au peuple que l'insuccès avait été causé par la négligence et le mépris du général envers la divinité, et non par la lâcheté des combattants. Il exhortait donc ses concitoyens à ne pas craindre l'ennemi, mais à se rendre les dieux favorables et à les honorer. Ce n'était point là inspirer la superstition; c'était fortifier le courage par la piété, et se servir des espérances qui viennent des dieux pour ôter au peuple la crainte des ennemis et le consoler. On consulta aussi plusieurs des livres secrets, utiles à l'État, que l'on appelle Sibyllins. Quelques-uns des oracles qu'ils contenaient se rapportaient, paraît-il, aux désastres et aux actions d'alors; mais ce que Fabius y apprit ne put être connu de nul autre. Le dictateur, s'avançant devant le peuple, fit voeu d'immoler aux dieux absolument tout le fruit que porteraient dans l'année les chèvres, les truies, les brebis et les vaches, et que nourriraient, jusqu'au printemps suivant, les montagnes, les fleuves, et les prés de l'Italie. Il promit aussi de célébrer des jeux musicaux et scéniques et d'y consacrer trois cent trente-trois mille sesterces, trois cent trente-trois deniers un tiers, ce qui fait quatre-vingt-trois mille cinq cent quatre-vingt-trois drachmes, deux oboles. Il est difficile de dire le motif de cette extrême précision des chiffres; à moins que l'on ne veuille y voir un hommage à la signification du nombre trois : parfait de sa nature, il est le premier des nombres impairs et le commencement de la pluralité; il mêle et harmonise les premiers chiffres diffé- rents et les premiers éléments de tous les nombres, qu'il comprend en soi.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005