HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Οὐ μὴν ἔπεισε τὸν Φλαμίνιον, ἀλλὰ φήσας οὐκ ἀνέξεσθαι προσιόντα τῇ Ῥώμῃ τὸν πόλεμον οὐδ´ ὥσπερ παλαιὸς Κάμιλλος ἐν τῇ πόλει διαμαχεῖσθαι περὶ αὐτῆς, τὸν μὲν στρατὸν ἐξάγειν ἐκέλευσε τοὺς χιλιάρχους, αὐτὸς δ´ ἐπὶ τὸν ἵππον ἁλάμενος, ἐξ οὐδενὸς αἰτίου προδήλου παραλόγως ἐντρόμου τοῦ ἵππου γενομένου καὶ πτυρέντος, ἐξέπεσε καὶ κατενεχθεὶς ἐπὶ κεφαλὴν ὅμως οὐδὲν ἔτρεψε τῆς γνώμης, ἀλλ´ ὡς ὥρμησεν ἐξ ἀρχῆς ἀπαντῆσαι τῷ Ἀννίβᾳ, περὶ τὴν καλουμένην Θρασυνίαν λίμνην τῆς Τυρρηνίας παρετάξατο. τῶν δὲ στρατιωτῶν συμβαλόντων εἰς χεῖρας, ἅμα τῷ καιρῷ τῆς μάχης συνέπεσε σεισμός, ὑφ´ οὗ καὶ πόλεις ἀνετράπησαν καὶ ῥεύματα ποταμῶν ἐξ ἕδρας μετέστη καὶ κρημνῶν ὑπώρειαι παρερράγησαν. ἀλλὰ καίπερ οὕτω γενομένου βιαίου τοῦ πάθους οὐδεὶς τὸ παράπαν ᾔσθετο τῶν μαχομένων. αὐτὸς μὲν οὖν Φλαμίνιος πολλὰ καὶ τόλμης ἔργα καὶ ῥώμης ἀποδεικνύμενος ἔπεσε, καὶ περὶ αὐτὸν οἱ κράτιστοι· τῶν δ´ ἄλλων τραπέντων πολὺς ἦν φόνος, καὶ πεντακισχίλιοι πρὸς μυρίοις κατεκόπησαν, καὶ ἑάλωσαν ἕτεροι τοσοῦτοι. τὸ δὲ Φλαμινίου σῶμα φιλοτιμούμενος θάψαι καὶ κοσμῆσαι δι´ ἀρετὴν Ἀννίβας οὐχ εὗρεν ἐν τοῖς νεκροῖς, ἀλλ´ ἠγνοεῖτο τὸ παράπαν ὅπως ἠφανίσθη. τὴν μὲν οὖν ἐπὶ τοῦ Τρεβίου γενομένην ἧτταν οὔθ´ γράψας στρατηγὸς οὔθ´ πεμφθεὶς ἄγγελος ἀπ´ εὐθείας ἔφρασεν, ἀλλ´ ἐψεύσαντο τὴν νίκην ἐπίδικον αὐτοῖς καὶ ἀμφίδοξον γενέσθαι· περὶ δὲ ταύτης ὡς πρῶτον ἤκουσεν στρατηγὸς Πομπώνιος, συναγαγὼν εἰς ἐκκλησίαν τὸν δῆμον οὐ περιπλοκὰς οὐδὲ παραγωγὰς πλασάμενος, ἀλλ´ ἄντικρυς ἔφη προσελθών· „νενικήμεθα ἄνδρες Ῥωμαῖοι μεγάλῃ μάχῃ, καὶ διέφθαρται τὸ στρατόπεδον, καὶ Φλαμίνιος ὕπατος ἀπόλωλεν. ἀλλὰ βουλεύεσθε περὶ σωτηρίας αὑτῶν καὶ ἀσφαλείας.“ οὗτος μὲν οὖν ὥσπερ πνεῦμα τὸν λόγον ἐμβαλὼν εἰς πέλαγος τοσοῦτον δῆμον, συνετάραξε τὴν πόλιν, οὐδ´ ἑστάναι πρὸς τοσαύτην ἔκπληξιν οἱ λογισμοὶ καὶ διαμένειν ἐδύναντο, πάντες δ´ εἰς μίαν γνώμην συνηνέχθησαν, ἀνυπευθύνου τε δεῖσθαι τὰ πράγματα μοναρχίας, ἣν δικτατορίαν καλοῦσι, καὶ τοῦ μεταχειριουμένου ταύτην ἀθρύπτως καὶ ἀδεῶς ἀνδρός· εἶναι δὲ τοῦτον ἕνα Φάβιον Μάξιμον, ἰσόρροπον ἔχοντα τῷ μεγέθει τῆς ἀρχῆς τὸ φρόνημα καὶ τὸ ἀξίωμα τοῦ ἤθους, ἡλικίας τε κατὰ τοῦτο γεγενημένον ἐν συνέστηκεν ἔτι πρὸς τὰ τῆς ψυχῆς βουλεύματα τὸ σῶμα τῇ ῥώμῃ καὶ συγκέκραται τῷ φρονίμῳ τὸ θαρραλέον. [3] Il n'arriva pas cependant à convaincre Flaminius. Celui-ci, affirmant qu'il ne supporterait pas de laisser la guerre atteindre les murs de Rome, ni, comme autrefois Camille, de décider du sort de la Ville dans la Ville même, donna l'ordre aux tribuns de conduire l'armée au dehors. Lui-même sauta sur son cheval, qui, sans aucun motif apparent, s'effraya, et, dans l'excès de sa crainte, le renversa. Bien qu'il fût tombé sur la tête, le consul ne se départit nullement de sa résolution; et, du même élan dont, au début, il s'était porté contre Hannibal, il rangea ses troupes en bataille près du lac de Trasimène, en Etrurie. Les soldats en étant venus aux mains, il survint, au moment précis du combat, un tremblement de terre, qui ruina des villes, fit sortir des fleuves de leur lit, et ébranla les bases des montagnes. Pourtant, malgré la violence de cette secousse, aucun des combattants ne s'en aperçut. Flaminius lui-même, après avoir donné bien des preuves éclatantes de son audace et de sa vigueur, tomba; et, autour de lui, les plus vaillants; les autres tournèrent le dos; on en fit un grand carnage. Il y en eut quinze mille de massacrés, et autant de pris. Hannibal désirait faire à Flaminius de belles funérailles à cause de son courage; mais il ne le trouva pas parmi les morts, et l'on ignora comment le corps avait disparu. Quant à la défaite de la Trébie, elle n'avait été annoncée directement ni par le général, dans son rapport, ni par le messager qu'il envoya : tous deux déclaraient faussement que les Romains avaient remporté une victoire douteuse et contestée. Mais, pour celle-ci, dés que le préteur Pomponius en fut informé, il convoqua le peuple en assemblée, et, sans périphrases ni détours, il dit simplement : « Nous avons été vaincus, Romains, dans un grand combat; l'armée est détruite, et le consul Flaminius est mort. Délibérez donc sur les mesures à prendre pour votre salut et votre sûreté. » Cette parole, comme un vent violent sur la mer du peuple, bouleversa la ville; et, dans une telle consternation, la pensée ne pouvait s'arrêter, ni se fixer. Tous enfin tombèrent d'accord que la situation exigeait un pouvoir personnel qui n'eût de comptes à rendre à personne, la dictature, comme ils disent, et un chef capable de l'exercer sans défaillance et sans peur. Le seul homme qualifié, pensa-t-on, était Fabius Maximus; l'élévation de son esprit et la dignité de son caractère répondaient à la grandeur de cette charge; et, de plus, il était à l'âge où la volonté de l'âme dispose encore de la force du corps et où la raison s'allie à l'audace.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005