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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Πέντε δ´ ὑπατειῶν ἃς ὑπάτευσεν πρώτη τὸν ἀπὸ Λιγύων θρίαμβον ἔσχεν. ἡττηθέντες γὰρ ὑπ´ αὐτοῦ μάχῃ καὶ πολλοὺς ἀποβαλόντες, εἰς τὰς Ἄλπεις ἀνεστάλησαν, καὶ τὴν πρόσοικον ἐπαύσαντο τῆς Ἰταλίας λῃζόμενοι καὶ κακῶς ποιοῦντες. Ἐπεὶ δ´ Ἀννίβας ἐμβαλὼν εἰς Ἰταλίαν καὶ μάχῃ πρῶτον περὶ τὸν Τρεβίαν ποταμὸν ἐπικρατήσας, αὐτὸς μὲν ἤλαυνε διὰ Τυρρηνίας πορθῶν τὴν χώραν, ἔκπληξιν δὲ δεινὴν καὶ φόβον εἰς τὴν Ῥώμην ἐνέβαλλε, σημεῖα δὲ τὰ μὲν συνήθη Ῥωμαίοις ἀπὸ κεραυνῶν, τὰ δ´ ὅλως ἐξηλλαγμένα καὶ πολλὴν ἀτοπίαν ἔχοντα προσέπιπτεθυρεούς τε γὰρ ἀφ´ αὑτῶν αἵματι γενέσθαι διαβρόχους ἐλέχθη, καὶ θέρη σταχύων περὶ Ἄντιον ἔναιμα κείρεσθαι, καὶ λίθους μὲν ἐκ τοῦ ἀέρος διαπύρους καὶ φλεγομένους φέρεσθαι, τοῦ δ´ ὑπὲρ Φαλερίους οὐρανοῦ ῥαγῆναι δόξαντος ἐκπίπτειν καὶ διασπείρεσθαι πολλὰ γραμματεῖα, καὶ τούτων ἐν ἑνὶ γεγραμμένον φανῆναι κατὰ λέξιν· „Ἄρης τὰ ἑαυτοῦ ὅπλα σαλεύει“—, τὸν μὲν ὕπατον Γάιον Φλαμίνιον οὐδὲν ἤμβλυνε τούτων, ἄνδρα πρὸς τῷ φύσει θυμοειδεῖ καὶ φιλοτίμῳ μεγάλαις ἐπαιρόμενον εὐτυχίαις, ἃς πρόσθεν εὐτύχησε παραλόγως, τῆς τε βουλῆς ἀποκαλούσης καὶ τοῦ συνάρχοντος ἐνισταμένου βίᾳ συμβαλὼν τοῖς Γαλάταις μάχῃ καὶ κρατήσας, Φάβιον δὲ τὰ μὲν σημεῖα, καίπερ ἁπτόμενα πολλῶν, ἧττον ὑπέθραττε διὰ τὴν ἀλογίαν· τὴν δ´ ὀλιγότητα τῶν πολεμίων καὶ τὴν ἀχρηματίαν πυνθανόμενος, καρτερεῖν παρεκάλει τοὺς Ῥωμαίους καὶ μὴ μάχεσθαι πρὸς ἄνθρωπον ἐπ´ αὐτῷ τούτῳ διὰ πολλῶν ἀγώνων ἠσκημένῃ στρατιᾷ χρώμενον, ἀλλὰ τοῖς συμμάχοις ἐπιπέμποντας βοηθείας καὶ τὰς πόλεις διὰ χειρὸς ἔχοντας, αὐτὴν ἐᾶν περὶ αὑτῇ μαραίνεσθαι τὴν ἀκμὴν τοῦ Ἀννίβου, καθάπερ φλόγα λάμψασαν ἀπὸ μικρᾶς καὶ κούφης δυνάμεως. [2] Lui-même obtint cinq fois cette magistrature. Au cours de son premier consulat, il triompha des Ligures; car ceux-ci, vaincus par lui dans une bataille rangée où ils perdirent beaucoup de monde, furent refoulés sur les Alpes et contraints à cesser de ravager et de piller le régions frontières de l'Italie. Hannibal envahit ensuite la péninsule; et, après sa première victoire de la Trébie, il continua son avance à travers l'Etrurie, en saccageant le pays. Il plongea Rome dans une consternation et une terreur affreuses, qu'accentuaient des présages, dont les uns, comme d'habitude chez les Romains, étaient tirés de la foudre; mais les autres avaient un caractère tout nouveau et présentaient une grande étrangeté. Par exemple, disait-on, des boucliers avaient été, sans cause extérieure, souillés de sang; du côté d'Antium, on moissonnait des épis ensanglantés; des pierres brûlantes et enflammées tombaient des airs; le ciel, au-dessus de Faléries, parut se fendre, et il en tomba, de-ci, de-là, plusieurs tablettes, dont l'une portait cette inscription bien lisible : « Mars secoue ses armes. u Rien de tout cela ne troubla le consul Flaminius. Ce personnage, en dehors de son naturel hardi et ambitieux, était exalté par les grands succès qu'il avait eus auparavant. Contre toute attente, en effet, ayant, malgré les remontrances du Sénat et l'opposition de son collègue, engagé le combat contre les Gaulois, il en était sorti vainqueur. Quant à Fabius, les présages, quoique frappant beaucoup de monde, le frappaient peu, à cause de la difficulté de les interpréter; mais, apprenant le petit nombre des ennemis et leur manque de ressources, il exhortait les Romains à tenir bon, et, sans combattre contre un homme qui, pour les attaquer, disposait d'une armée aguerrie par bien des engagements, à envoyer des secours à leurs alliés, à tenir fortement en mains leur ville et à laisser se consumer d'elle-même l'ardeur guerrière d'Hannibal, comme une flamme qui s'élève d'un foyer maigre et mal nourri.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005