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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 23

  Chapitre 23

[23] Ἀννίβαν δὲ λέγεται διώκοντα τεσσαράκοντα μόνοις ἀπολειφθῆναι σταδίοις, καὶ φανερῶς μὲν εἰπεῖν· „ἦν ἄρα καὶ Ῥωμαίοις Ἀννίβας τις ἕτερος· ἀπεβάλομεν γὰρ τὴν Ταραντίνων πόλιν ὡς παρελάβομεν,“ ἰδίᾳ δὲ τότε πρῶτον αὐτῷ παραστῆναι πρὸς τοὺς φίλους εἰπεῖν, ὡς πάλαι μὲν ἑώρα χαλεπὸν αὐτοῖς, νῦν δ´ ἀδύνατον κρατεῖν ἀπὸ τῶν ὑπαρχόντων Ἰταλίας. Τοῦτον δεύτερον θρίαμβον ἐθριάμβευσε λαμπρότερον τοῦ προτέρου Φάβιος, ὥσπερ ἀθλητὴς ἀγαθὸς ἐπαγωνιζόμενος τῷ Ἀννίβᾳ καὶ ῥᾳδίως ἀπολυόμενος αὐτοῦ τὰς πράξεις, ὥσπερ ἅμματα καὶ λαβὰς οὐκέτι τὸν αὐτὸν ἐχούσας τόνον. μὲν γὰρ ἀνεῖτο τῆς δυνάμεως αὐτῷ διὰ τρυφὴν καὶ πλοῦτον, δ´ ὥσπερ ἐξήμβλυντο καὶ κατατέτριπτο τοῖς ἀλωφήτοις ἀγῶσιν. Ἦν δὲ Μᾶρκος Λίβιος, οὗ τὸν Τάραντα φρουροῦντος Ἀννίβας ἀπέστησεν, ὅμως δὲ τὴν ἄκραν κατέχων οὐκ ἐξεκρούσθη καὶ διεφύλαξεν ἄχοι τοῦ πάλιν ὑπὸ Ῥωμαίοις γενέσθαι τοὺς Ταραντίνους. τοῦτον ἠνία Φάβιος τιμώμενος, καί ποτε πρὸς τὴν σύγκλητον ὑπὸ φθόνου καὶ φιλοτιμίας ἐξενεχθεὶς εἶπεν, ὡς οὐ Φάβιος, ἀλλ´ αὐτὸς αἴτιος γένοιτο τοῦ τὴν Ταραντίνων πόλιν ἁλῶναι. γελάσας οὖν Φάβιος· „ἀληθῆ λέγειςεἶπεν· „εἰ μὴ γὰρ σὺ τὴν πόλιν ἀπέβαλες, οὐκ ἂν ἐγὼ παρέλαβον.“ [23] Hannibal, assure-t-on, arrivait {au secours de Tarente}, et il n'en était éloigné que de quarante stades {quand il sut la nouvelle}. Il dit alors ouvertement : « Les Romains avaient donc un autre Hannibal; car nous avons perdu Tarente comme nous l'avions prise. » II fit ensuite à ses amis dans l'intimité, et pour la première fois, cette réflexion : « Depuis longtemps je voyais qu'il nous serait difficile de conquérir l'Italie avec nos ressources actuelles; mais je constate maintenant que c'est impossible. » Ce succès permit à Fabius de remporter un deuxième triomphe, plus brillant que le premier. Comme un bon athlète, il avait, dans sa lutte contre Hannibal, déjoué les tentatives de l'adversaire, dont les étreintes et les assauts ne témoignaient plus de la même vigueur. Car une partie de l'armée ennemie était énervée par le plaisir et la richesse; l'autre, comme émoussée et usée par des fatigues incessantes. Marcus Livius commandait la garnison de Tarente quand Hannibal fit faire défection à cette ville; il continua pourtant d'occuper la citadelle, dont on ne put le déloger, et il la garda jusqu'au moment où les Tarentins furent remis sous la domination romaine. Les honneurs rendus à Fabius le chagrinaient; aussi, emporté par l'envie et l'orgueil, dit-il un jour au Sénat qu'on ne devait pas à Fabius, mais à lui seul, la prise de Tarente. Fabius, alors, se mit à rire et répliqua : « Tu dis vrai, car, si tu ne l'avais pas perdue, je ne l'aurais pas reprise. »


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Dernière mise à jour : 7/12/2005