HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 22

  Chapitre 22

[22] Πραττομένων δὲ τούτων Φάβιος περισπάσαι τὸν Ἀννίβαν τεχνάζων, ἐπέστειλε τοῖς ἐν Ῥηγίῳ στρατιώταις τὴν Βρεττίαν καταδραμεῖν καὶ Καυλωνίαν ἐξελεῖν κατὰ κράτος στρατοπεδεύσαντας, ὀκτακισχιλίους ὄντας, αὐτομόλους δὲ τοὺς πολλοὺς καὶ τῶν ἐκ Σικελίας ὑπὸ Μαρκέλλου κεκομισμένων ἀτίμων τοὺς ἀχρηστοτάτους καὶ μετ´ ἐλαχίστης τῇ πόλει λύπης καὶ βλάβης ἀπολουμένους. ἤλπιζε γὰρ τούτους προέμενος τῷ Ἀννίβᾳ καὶ δελεάσας, ἀπάξειν αὐτὸν ἀπὸ τοῦ Τάραντος. καὶ συνέβαινεν· εὐθὺς γὰρ ἐκεῖ διώκων Ἀννίβας ἐρρύη μετὰ τῆς δυνάμεως. ἡμέρᾳ δ´ ἕκτῃ τοὺς Ταραντίνους τοῦ Φαβίου περιστρατοπεδεύσαντος, προδιελεγμένος τῷ Βρεττίῳ μετὰ τῆς ἀδελφῆς νεανίσκος ἧκε νύκτωρ πρὸς αὐτόν, εἰδὼς ἀκριβῶς καὶ καθεωρακὼς τὸν τόπον ἐφ´ οὗ παραφυλάττων Βρέττιος ἔμελλεν ἐνδώσειν καὶ παρήσειν τοῖς προσβάλλουσιν. οὐ μὴν ἁπλῶς γε τῆς προδοσίας ἐξήρτησεν Φάβιος τὴν πρᾶξιν, ἀλλ´ αὐτὸς μὲν ἐκεῖσε παρελθὼν ἡσυχίαν ἦγεν, δ´ ἄλλη στρατιὰ προσέβαλλε τοῖς τείχεσιν ἔκ τε γῆς καὶ θαλάττης, ἅμα ποιοῦσα πολλὴν κραυγὴν καὶ θόρυβον, ἄχρι οὗ τῶν πλείστων Ταραντίνων ἐκεῖ βοηθούντων καὶ συμφερομένων τοῖς τειχομαχοῦσιν ἐσήμηνε τῷ Φαβίῳ τὸν καιρὸν Βρέττιος, καὶ διὰ κλιμάκων ἀναβὰς ἐκράτησε τῆς πόλεως. ἐνταῦθα μέντοι δοκεῖ φιλοτιμίας ἥττων γενέσθαι· τοὺς γὰρ Βρεττίους πρώτους ἀποσφάττειν ἐκέλευσεν, ὡς μὴ προδοσίᾳ τὴν πόλιν ἔχων φανερὸς γένοιτο· καίτοι ταύτης τε διήμαρτε τῆς δόξης καὶ διαβολὴν ἀπιστίας προσέλαβε καὶ ὠμότητος. Ἀπέθανον δὲ πολλοὶ καὶ τῶν Ταραντίνων, οἱ δὲ πραθέντες ἐγένοντο τρισμύριοι, καὶ τὴν πόλιν στρατιὰ διήρπασεν, ἀνηνέχθη δ´ εἰς τὸ δημόσιον τρισχίλια τάλαντα. πάντων δὲ τῶν ἄλλων ἀγομένων καὶ φερομένων, λέγεται τὸν γραμματέα πυθέσθαι τοῦ Φαβίου περὶ τῶν θεῶν τί κελεύει, τὰς γραφὰς οὕτω προσαγορεύσαντα καὶ τοὺς ἀνδριάντας· τὸν οὖν Φάβιον εἰπεῖν· „ἀπολίπωμεν τοὺς θεοὺς Ταραντίνοις κεχολωμένους.“ οὐ μὴν ἀλλὰ τὸν κολοσσὸν τοῦ Ἡρακλέους μετακομίσας ἐκ Τάραντος ἔστησεν ἐν Καπιτωλίῳ, καὶ πλησίον ἔφιππον εἰκόνα χαλκῆν ἑαυτοῦ, πολὺ Μαρκέλλου φανεὶς ἀτοπώτερος περὶ ταῦτα, μᾶλλον δ´ ὅλως ἐκεῖνον ἄνδρα πρᾳότητι καὶ φιλανθρωπίᾳ θαυμαστὸν ἀποδείξας, ὡς ἐν τοῖς περὶ ἐκείνου γέγραπται. [22] Pendant ces négociations, Fabius, s'ingéniant à faire partir Hannibal de Tarente, envoya l'ordre aux soldats stationnés à Reggio, de faire une incursion dans le Bruttium et de déployer toutes leurs forces pour prendre Caulonie. Ils étaient huit mille, la plupart déserteurs et les plus inutiles de ceux que Marcellus avait ramenés de Sicile et qui étaient notés d'infamie; leur perte ne devait causer que bien peu de chagrin et de dommage à la ville. Il espérait, en les sacrifiant à Hannibal, l'attirer de ce côté et lui faire quitter Tarente : c'est aussi ce qui arriva. Car aussitôt Hannibal se lança dans la direction du Bruttium, avec son armée. Cinq jours après que Fabius eut mis le siège devant Tarente, le jeune homme qui, moyennant l'aide de sa soeur, avait eu des pourparlers avec le Bruttien, revint de nuit trouver le général. Il connaissait exactement, pour l'avoir observé, l'endroit où le Bruttien serait de garde et livrerait passage aux assaillants. Cependant Fabius ne fit pas dépendre l'action uniquement de la trahison. Lui-même se dirigea vers cet endroit, où il se tint en repos; mais le reste de l'armée attaqua les remparts à la fois par terre et par mer, élevant en même temps de grandes clameurs. Ce tumulte se prolongea jusqu'au moment où, la plupart des Tarentins se portant sur le lieu de l'assaut pour prêter main-forte aux défenseurs, le Bruttien donna le signai à Fabius qui, par escalade, s'empara de la ville. En cette circonstance pourtant, il paraît avoir cédé à l'ambition; car il fit massacrer en premier lieu les Bruttiens, afin qu'on ne pût pas voir qu'il devait ce succès à la trahison. Il fut trompé dans son attente; et, de plus, il encourut les reproches de mauvaise foi et de cruauté. Beaucoup de Tarentins moururent aussi; les autres furent vendus, au nombre de trente mille; et l'armée saccagea la ville. On versa au trésor public trois mille talents. Comme on pillait tout, le scribe demanda, dit-on, à Fabius ce qu'il ordonnait des dieux, entendant par là leurs images peintes et leurs statues. Fabius répondit alors : « Laissons aux Tarentins leurs dieux irrités. » Cependant il fit amener de Tarente la statue colossale d'Hercule, qu'il érigea au Capitole, en plaçant à côté sa propre statue équestre d'airain. Il se montrait ainsi beaucoup moins raisonnable que Marcellus; ou plutôt il achevait de faire ressortir la douceur et l'humanité admirables de ce grand homme, telles que nous les avons décrites dans sa Vie.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 7/12/2005