| [24] Οἱ δὲ Ῥωμαῖοι τά τ´ ἄλλα τῷ Φαβίῳ προσεφέροντο
 λαμπρῶς καὶ τὸν υἱὸν αὐτοῦ Φάβιον ἀνέδειξαν ὕπατον.
 παραλαβόντος δὲ τὴν ἀρχὴν αὐτοῦ καὶ διοικοῦντός τι τῶν
 πρὸς τὸν πόλεμον, ὁ πατὴρ εἴτε διὰ γῆρας καὶ ἀσθένειαν,
 εἴτε διαπειρώμενος τοῦ παιδός, ἀναβὰς ἐφ´ ἵππον προσῄει
 διὰ τῶν ἐντυγχανόντων καὶ περιεστώτων. ὁ δὲ νεανίας
 κατιδὼν πόρρωθεν οὐκ ἠνέσχετο, πέμψας δ´ ὑπηρέτην
 ἐκέλευσε καταβῆναι τὸν πατέρα καὶ δι´ αὑτοῦ προσελθεῖν,
 εἰ δή τι τυγχάνει τῆς ἀρχῆς δεόμενος. καὶ τοὺς μὲν ἄλλους
 ἠνίασε τὸ ἐπίταγμα, καὶ σιωπῇ πρὸς τὸν Φάβιον ὡς ἀνάξια
 πάσχοντα τῆς δόξης ἀπέβλεψαν· αὐτὸς δ´ ἐκεῖνος ἀποπηδήσας
 κατὰ τάχος, θᾶττον ἢ βάδην πρὸς τὸν υἱὸν ἐπειχθεὶς
 καὶ περιβαλὼν καὶ ἀσπασάμενος· „εὖ γε“ εἶπεν „ὦ
 παῖ φρονεῖς καὶ πράττεις, αἰσθόμενος τίνων ἄρχεις καὶ
 πηλίκης μέγεθος ἀνείληφας ἀρχῆς. οὕτω καὶ ἡμεῖς καὶ οἱ
 πρόγονοι τὴν Ῥώμην ηὐξήσαμεν, ἐν δευτέρῳ καὶ γονεῖς
 καὶ παῖδας ἀεὶ τῶν τῆς πατρίδος καλῶν τιθέμενοι.“ λέγεται
 δ´ ὡς ἀληθῶς τοῦ Φαβίου τὸν πρόπαππον ἐν δόξῃ καὶ
 δυνάμει μεγίστῃ Ῥωμαίων γενόμενον πεντάκις μὲν ὑπατεῦσαι
 καὶ θριάμβους ἐκ πολέμων μεγίστων ἐπιφανεστάτους
 καταγαγεῖν, ὑπατεύοντι δ´ υἱῷ πρεσβευτὴν συνεξελθεῖν
 ἐπὶ τὸν πόλεμον, ἐν δὲ τῷ θριάμβῳ τὸν μὲν εἰσελαύνειν
 ἐπὶ τεθρίππῳ, τὸν δ´ ἵππον ἔχοντα μετὰ τῶν ἄλλων ἐπακολουθεῖν,
 ἀγαλλόμενον ὅτι τοῦ μὲν υἱοῦ κύριος, τῶν δὲ
 πολιτῶν μέγιστος καὶ ὢν καὶ προσαγορευόμενος, ὕστερον
 αὑτὸν τοῦ νόμου καὶ τοῦ ἄρχοντος τίθησιν. ἀλλὰ γὰρ
 ἐκεῖνος οὐκ ἀπὸ τούτων μόνον θαυμαστὸς ἦν. τοῦ δὲ Φαβίου
 τὸν υἱὸν ἀποθανεῖν συνέβη, καὶ τὴν μὲν συμφορὰν ὡς
 ἀνήρ τε φρόνιμος καὶ πατὴρ χρηστὸς ἤνεγκε μετριώτατα,
 τὸ δ´ ἐγκώμιον ὃ ταῖς ἐκκομιδαῖς τῶν ἐπιφανῶν οἱ προσήκοντες
 ἐπιτελοῦσιν, αὐτὸς εἶπε καταστὰς ἐν ἀγορᾷ καὶ
 γράψας τὸν λόγον ἐξέδωκεν.
 | [24] Les Romains, entre autres preuves d'estime 
qu'ils donnèrent à Fabius, créèrent son fils consul. 
Comme il avait pris le pouvoir et s'occupait de quelque 
détail de la guerre, le père, soit en raison de sa vieillesse 
et de sa faible santé, soit pour éprouver son fils, vint le 
rejoindre à cheval, en traversant l'assistance qui était 
debout. Le jeune homme, en le voyant de loin, ne put 
supporter cette audace; il envoya un licteur inviter 
son père à mettre pied à terre pour venir le trouver, 
s'il devait faire appel à son autorité. Cette injonction 
fit de la peine aux autres personnes, qui regardèrent 
Fabius sans mot dire, dans la pensée qu'il subissait un 
traitement indigne de sa réputation. Mais lui-même, 
sautant de cheval, prit le pas de course; et, arrivé en 
face de son fils, il l'embrassa et lui donna un baiser en 
disant : « Tu as raison, mon enfant, et tu fais bien de 
savoir à qui tu commandes et de sentir la grandeur de 
la magistrature que tu exerces. Voilà comment, nous et 
nos ancêtres, nous avons accru la gloire de Rome, en 
faisant passer nos parents et nos enfants après le bien 
de la patrie. » On donne, en effet, pour vrai ce trait du 
bisaïeul de Fabius. Il jouissait de la gloire et de l'autorité 
les plus grandes que l'on pût avoir à Rome, fut 
cinq fois consul, et remporta des triomphes éclatants 
à la suite de guerres importantes. Son fils étant consul, 
il l'assista comme lieutenant dans une campagne. Lors 
du triomphe, le fils était monté sur un char à quatre 
chevaux, et le père fut heureux de suivre à cheval, 
perdu dans le cortège; car, s'il possédait la puissance 
paternelle sur ce fils, s'il était le plus grand des citoyens
et reconnu pour tel, il s'effaçait pourtant devant la loi 
et le magistrat. Mais ce grand homme ne fut pas seulement 
admirable par là. Quant à notre Fabius, il lui arriva de 
perdre son fils. Il supporta ce malheur avec toute la 
modération possible à un homme sensé et à un bon père. 
Il prononça lui-même, au Forum, l'oraison funèbre 
que les parents des défunts illustres doivent faire aux 
obsèques, et il la publia.
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