HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 20

  Chapitre 20

[20] Τὰς δ´ ἀποστάσεις τῶν πόλεων καὶ τὰ κινήματα τῶν συμμάχων Φάβιος μᾶλλον ᾤετο δεῖν ἠπίως ὁμιλοῦντα καὶ πρᾴως ἀνείργειν καὶ δυσωπεῖν, μὴ πᾶσαν ὑπόνοιαν ἐλέγχοντα καὶ χαλεπὸν ὄντα παντάπασι τοῖς ὑπόπτοις. λέγεται γὰρ ὅτι στρατιώτην ἄνδρα Μάρσον, ἀνδρείᾳ καὶ γένει τῶν συμμάχων πρῶτον, αἰσθόμενος διειλεγμένον τισὶ τῶν ἐν στρατοπέδῳ περὶ ἀποστάσεως οὐ διηρέθισεν, ἀλλ´ ὁμολογήσας ἠμελῆσθαι παρ´ ἀξίαν αὐτόν, νῦν μὲν ἔφη τοὺς ἡγεμόνας αἰτιᾶσθαι πρὸς χάριν μᾶλλον πρὸς ἀρετὴν τὰς τιμὰς νέμοντας, ὕστερον δ´ ἐκεῖνον αἰτιάσεσθαι μὴ φράζοντα μηδ´ ἐντυγχάνοντα πρὸς αὐτὸν εἴ του δέοιτο. καὶ ταῦτ´ εἰπὼν ἵππον τε πολεμιστὴν ἐδωρήσατο καὶ τοῖς ἄλλοις ἀριστείοις ἐκόσμησεν, ὥστε πιστότατον ἐξ ἐκείνου καὶ προθυμότατον εἶναι τὸν ἄνδρα. δεινὸν γὰρ ἡγεῖτο τοὺς μὲν ἱππικοὺς καὶ κυνηγετικοὺς ἐπιμελείᾳ καὶ συνηθείᾳ καὶ τροφῇ μᾶλλον μάστιξι καὶ κλοιοῖς τὴν χαλεπότητα τῶν ζῴων καὶ τὸ θυμούμενον καὶ τὸ δυσκολαῖνον ἐξαιρεῖν, τὸν δ´ ἀνθρώπων ἄρχοντα μὴ τὸ πλεῖστον ἐν χάριτι καὶ πρᾳότητι τῆς ἐπανορθώσεως τίθεσθαι, σκληρότερον δὲ προσφέρεσθαι καὶ βιαιότερον, ἤπερ οἱ γεωργοῦντες ἐρινεοῖς καὶ ἀχράσι καὶ κοτίνοις προσφέρονται, τὰ μὲν εἰς ἐλαίας, τὰ δ´ εἰς ἀπίους, τὰ δ´ εἰς συκᾶς ἐξημεροῦντες καὶ τιθασεύοντες. ἕτερον τοίνυν τῷ γένει Λευκανὸν ἄνδρα προσήγγειλαν οἱ λοχαγοὶ ῥεμβόμενον ἀπὸ τοῦ στρατοπέδου καὶ τὴν τάξιν ἀπολείποντα πολλάκις. δ´ ἠρώτησε, τἆλλα ποῖόν τινα τὸν ἄνθρωπον εἰδεῖεν ὄντα. μαρτυρούντων δὲ πάντων ὅτι ῥᾳδίως ἕτερος οὐκ εἴη στρατιώτης τοιοῦτος, ἅμα τ´ αὐτοῦ τινας ἀνδραγαθίας ἐπιφανεῖς καὶ πράξεις λεγόντων, αἰτίαν τῆς ἀταξίας ζητῶν εὗρεν ἔρωτι παιδίσκης κατεχόμενον τὸν ἄνδρα καὶ κινδυνεύοντα μακρὰς ὁδοὺς ἑκάστοτε, φοιτῶντα πρὸς ἐκείνην ἀπὸ τοῦ στρατοπέδου. πέμψας οὖν τινας ἀγνοοῦντος αὐτοῦ καὶ συλλαβὼν τὸ γύναιον ἔκρυψεν ἐν τῇ σκηνῇ, καὶ καλέσας τὸν Λευκανὸν ἰδίᾳ πρὸς αὑτόνοὐ λέληθαςἔφηπαρὰ τὰ Ῥωμαίων πάτρια καὶ τοὺς νόμους ἀπονυκτερεύων τοῦ στρατοπέδου πολλάκις· ἀλλ´ οὐδὲ χρηστὸς ὢν πρότερον ἐλελήθεις. τὰ μὲν οὖν ἡμαρτημένα σοι λελύσθω τοῖς ἠνδραγαθημένοις, τὸ δὲ λοιπὸν ἐφ´ ἑτέρῳ ποιήσομαι τὴν φρουράν.“ θαυμάζοντος δὲ τοῦ στρατιώτου, προαγαγὼν τὴν ἄνθρωπον ἐνεχείρισεν αὐτῷ καὶ εἶπεν· „αὕτη μὲν ἐγγυᾶταί σε μενεῖν ἐν τῷ στρατοπέδῳ μεθ´ ἡμῶν· σὺ δ´ ἔργῳ δείξεις, εἰ μὴ δι´ ἄλλην τινὰ μοχθηρίαν ἀπέλειπες, δ´ ἔρως καὶ αὕτη πρόφασις ἦν λεγομένη.“ ταῦτα μὲν περὶ τούτων ἱστοροῦσι. [20] Quant aux défections des cités et aux mouvements des alliés, Fabius croyait qu'il valait mieux y opposer le calme et la douceur pour les arrêter et en faire rougir les auteurs, sans chercher à vérifier tous ses soupçons ni montrer une rigueur absolue envers tous les suspects. Il s'aperçut, dit-on, qu'un soldat marse, le premier des auxiliaires alliés par son courage et sa noblesse, avait eu des pourparlers, en vue d'une défection, avec certains de ses camarades. Au lieu de s'irriter, reconnaissant que cet homme avait été indignement négligé, il lui dit : « Maintenant, j'accuse tes chefs, qui attribuent les honneurs à la fortune plutôt qu'au mérite; mais désormais c'est toi que j'accuserai, si tu ne viens pas t'expliquer avec moi, quand tu auras une réclamation à faire. » En parlant de la sorte, il lui fit don d'un cheval de guerre et le décora des autres prix de la valeur, en sorte que, dès lors, ce guerrier fut extrêmement fidèle et zélé. Car il jugeait terrible ce contraste : les écuyers et les chasseurs viennent à bout par les soins, le dressage et la nourriture, plutôt que par les fouets et les colliers, d'ôter aux animaux les plus difficiles leur fougue et leur rudesse; et celui qui commande à des hommes ne travaillerait pas à les corriger surtout par la bienveillance et la douceur ! Il se comporterait à leur égard avec plus de dureté et de violence que les jardiniers n'en montrent pour les figuiers sauvages, les poiriers et les oliviers, qu'ils adoucissent et font passer à l'état cultivé ! Une autre fois, les centurions lui signalèrent qu'un Lucanien errait hors du camp et abandonnait souvent son poste. Il leur demanda quel homme, par ailleurs, c'était, à leur connaissance. Tous témoignèrent qu'on ne trouverait pas facilement un autre soldat pareil à celui-là, et rapportèrent, en même temps, des preuves remarquables de courage qu'il avait données. Cherchant donc la cause de cet abandon de poste, Fabius découvrit que l'homme était possédé de l'amour d'une jeune femme et faisait à chaque absence, non sans danger, de longues courses hors du camp pour la rejoindre. II envoya donc, à l'insu de l'amoureux, arrêter cette créature, qu'il fit cacher dans sa tente, et, appelant secrètement le Lucanien auprès de lui : « Je n'ignore pas, lui dit-il, que, contre les traditions et les lois romaines, tu découches souvent; mais je n'ignore pas davantage que tu étais auparavant un excellent soldat. Allons ! Admettons que tes fautes soient compensées par tes exploits; mais, à l'avenir je confierai ta garde à un autre. » A la grande surprise du soldat il fit ensuite paraître la femme qu'il remit entre ses mains en lui disant : « Elle me garantit que tu resteras au camp avec nous; mais toi, tu montreras par les faits si tu n'as pas déserté pour quelque autre méchant motif, ou si l'amour de cette personne n'était qu'un prétexte. » Voilà ce qu'on rapporte de ces incidents.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005