HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 17

  Chapitre 17

[17] Τὸν δ´ Ἀννίβαν ἐπὶ τηλικούτῳ κατορθώματι τῶν φίλων παρορμώντων ἅμ´ ἕπεσθαι τῇ τύχῃ καὶ συνεπεισπεσεῖν ἅμα τῇ φυγῇ τῶν πολεμίων εἰς τὴν πόλιν, πεμπταῖον γὰρ ἀπὸ τῆς νίκης ἐν Καπιτωλίῳ δειπνήσειν, οὐ ῥᾴδιον εἰπεῖν ὅστις ἀπέτρεψε λογισμός, ἀλλὰ μᾶλλον δαίμονος θεοῦ τινος ἐμποδὼν στάντος ἔοικεν ἔργον πρὸς τοῦτο μέλλησις αὐτοῦ καὶ δειλίασις γενέσθαι. διὸ καὶ Βάρκαν τὸν Καρχηδόνιον εἰπεῖν μετ´ ὀργῆς πρὸς αὐτὸν λέγουσι· „σὺ νικᾶν οἶδας, νίκῃ δὲ χρῆσθαι οὐκ οἶδας.“ καίτοι τοσαύτην μεταβολὴν νίκη περὶ αὐτὸν ἐποίησεν, ὡς πρὸ τῆς μάχης οὐ πόλιν, οὐκ ἐμπόριον, οὐ λιμένα τῆς Ἰταλίας ἔχοντα, χαλεπῶς δὲ καὶ μόλις τὰ ἐπιτήδεια τῇ στρατιᾷ δι´ ἁρπαγῆς κομιζόμενον, ὁρμώμενον ἀπ´ οὐδενὸς βεβαίου πρὸς τὸν πόλεμον, ἀλλ´ ὥσπερ λῃστηρίῳ μεγάλῳ τῷ στρατοπέδῳ πλανώμενον καὶ περιφερόμενον, τότε πᾶσαν ὀλίγου δεῖν ὑφ´ αὑτῷ ποιήσασθαι τὴν Ἰταλίαν. τὰ γὰρ πλεῖστα καὶ μέγιστα τῶν ἐθνῶν αὐτῷ προσεχώρησεν ἑκούσια, καὶ Καπύην, μέγιστον ἔχει μετὰ Ῥώμην ἀξίωμα τῶν πόλεων, προσθεμένην κατέσχεν. οὐ μόνον δ´ ἦν ἄρα τὸ φίλων πεῖραν λαβεῖν, ὡς Εὐριπίδης (fr. 993 N 2) φησίν, οὐ σμικρὸν κακόν, ἀλλὰ καὶ τὸ φρονίμων στρατηγῶν. γὰρ πρὸ τῆς μάχης Φαβίου δειλία καὶ ψυχρότης λεγομένη μετὰ τὴν μάχην εὐθὺς οὐδ´ ἀνθρώπινος ἐδόκει λογισμός, ἀλλὰ θεῖόν τι χρῆμα διανοίας καὶ δαιμόνιον, ἐκ τοσούτου τὰ μέλλοντα προορωμένης, μόλις ἦν πιστὰ πάσχουσιν. ὅθεν εὐθὺς εἰς ἐκεῖνον Ῥώμη συνενεγκοῦσα τὰς λοιπὰς ἐλπίδας, καὶ προσφυγοῦσα τῇ γνώμῃ τοῦ ἀνδρὸς ὥσπερ ἱερῷ καὶ βωμῷ, πρώτην καὶ μεγίστην αἰτίαν ἔσχε τοῦ μεῖναι καὶ μὴ διαλυθῆναι τὴν ἐκείνου φρόνησιν, καθάπερ - - - ἐν τοῖς Κελτικοῖς πάθεσιν. γὰρ ἐν οἷς οὐδὲν ἐδόκει δεινὸν εἶναι καιροῖς εὐλαβὴς φαινόμενος καὶ δυσέλπιστος, τότε πάντων καταβεβληκότων ἑαυτοὺς εἰς ἀπέραντα πένθη καὶ ταραχὰς ἀπράκτους, μόνος ἐφοίτα διὰ τῆς πόλεως πρᾴῳ βαδίσματι καὶ προσώπῳ καθεστῶτι καὶ φιλανθρώπῳ προσαγορεύσει, κοπετούς τε γυναικείους ἀφαιρῶν καὶ συστάσεις εἴργων τῶν εἰς τὸ δημόσιον ἐπὶ κοινοῖς ὀδυρμοῖς προσφερομένων, βουλήν τε συνελθεῖν ἔπεισε καὶ παρεθάρσυνε τὰς ἀρχάς, αὐτὸς ὢν καὶ ῥώμη καὶ δύναμις ἀρχῆς ἁπάσης πρὸς ἐκεῖνον ἀποβλεπούσης. [17] Pour Hannibal, après un si grand succès, ses amis l'exhortaient à suivre l'impulsion de la fortune et à se jeter dans la Ville avec les ennemis en fuite; car, quatre jours après la victoire, il souperait au Capitole. Il n'est pas facile de dire quel raisonnement l'en détourna; mais son retard et sa frayeur à ce sujet paraissent être plutôt l'oeuvre d'un démon ou d'un dieu qui contraria son avance. Aussi rapporte-t-on que le Carthaginois Barca lui dit en colère : « Toi, tu sais vaincre, mais tu ne sais pas profiter de la victoire. » Et cependant la victoire avait opéré une telle transformation dans ses affaires que, n'ayant avant le combat ni une ville, ni un marché, ni un port en Italie, ne pouvant se procurer que difficilement et tout juste, par rapine, les vivres nécessaires à son armée, se lançant dans la guerre sans aucune ressource assurée et réduit à errer en tout sens à la tête d'une armée qu'il promenait de ci, de là, comme une bande de brigands, il avait maintenant, peu s'en faut, soumis toute l'Italie. Car les plus grands et les plus nombreux des peuples de la péninsule se rallièrent à lui volontairement, et Capoue, la cité qui occupe la première place après Rome, lui ouvrit d'elle-même ses portes. Les Romains eurent ainsi l'occasion de connaître à l'épreuve, non seulement leurs amis, ce que permet, au dire d'Euripide, un grand malheur, mais encore les généraux raisonnables. Car ce qu'on appelait, avant le combat, la lâcheté et l'apathie de Fabius, parut aussitôt après, une sagacité plus qu'humaine, le fait d'une intelligence divine et surnaturelle, qui prévoyait, de si loin, des événements à peine croyables pour leurs victimes. Aussi, tout de suite, Rome mit-elle en lui ses dernières espérances; l'intelligence de ce grand homme devint le sanctuaire et l'autel où elle se réfugia; et, si elle tint, au lieu de se laisser aller, comme dans la catastrophe de l'invasion gauloise, le principal motif en fut le sang-froid dont il fit preuve. Car, dans les circonstances où aucun péril ne paraissait menaçant, il s'était montré circonspect et peu enclin à l'espérance; mais, alors que tout le monde s'abandonnait à des douleurs sans fin et à des éclats superflus, seul il allait à travers la Ville, d'un pas tranquille, le visage serein, saluant avec affabilité, empêchant les femmes de se frapper la poitrine, dispersant les rassemblements des gens qui associaient leurs plaintes en public. II décida le Sénat à se réunir, et il encourageait les magistrats, étant lui-même la force et le secours de toutes les magistratures, dont les titulaires avaient les yeux fixés sur lui.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005