HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Fabius Maximus

Chapitre 15

  Chapitre 15

[15] Ἀλλ´ Τερέντιος ἐμβαλὼν αὑτὸν εἰς τὸ παρ´ ἡμέραν ἄρχειν, καὶ τῷ Ἀννίβᾳ παραστρατοπεδεύσας περὶ τὸν Αὐφίδιον ποταμὸν καὶ τὰς λεγομένας Κάννας, ἅμ´ ἡμέρᾳ τὸ τῆς μάχης σημεῖον ἐξέθηκενἔστι δὲ χιτὼν κόκκινος ὑπὲρ τῆς στρατηγικῆς σκηνῆς διατεινόμενος—, ὥστε καὶ τοὺς Καρχηδονίους ἐξ ἀρχῆς διαταραχθῆναι, τήν τε τόλμαν τοῦ στρατηγοῦ καὶ τὸ τοῦ στρατοπέδου πλῆθος ὁρῶντας, αὐτοὺς οὐδ´ ἥμισυ μέρος ὄντας. Ἀννίβας δὲ τὴν δύναμιν ἐξοπλίζεσθαι κελεύσας, αὐτὸς ἱππότης μετ´ ὀλίγων ὑπὲρ λόφου τινὸς μαλακοῦ κατεσκόπει τοὺς πολεμίους, ἤδη καθισταμένους εἰς τάξιν. εἰπόντος δέ τινος τῶν περὶ αὐτὸν ἀνδρὸς ἰσοτίμου τοὔνομα Γίσκωνος, ὡς θαυμαστὸν αὐτῷ φαίνεται τὸ πλῆθος τῶν πολεμίων, συναγαγὼν τὸ πρόσωπον Ἀννίβαςἕτερονεἶπεν Γίσκων λέληθέ σε τούτου θαυμασιώτερον.“ ἐρομένου δὲ τοῦ Γίσκωνος τὸ ποῖον, „ὅτιἔφητούτων ὄντων τοσούτων οὐδεὶς ἐν αὐτοῖς Γίσκων καλεῖται.“ γενομένου δὲ παρὰ δόξαν αὐτοῖς τοῦ σκώμματος ἐμπίπτει γέλως πᾶσι, καὶ κατέβαινον ἀπὸ τοῦ λόφου τοῖς ἀπαντῶσιν ἀεὶ τὸ πεπαιγμένον ἀπαγγέλλοντες, ὥστε διὰ πολλῶν πολὺν εἶναι τὸν γέλωτα καὶ μηδ´ ἀναλαβεῖν ἑαυτοὺς δύνασθαι τοὺς περὶ τὸν Ἀννίβαν. τοῦτο τοῖς Καρχηδονίοις ἰδοῦσι θάρσος παρέστη, λογιζομένοις ἀπὸ πολλοῦ καὶ ἰσχυροῦ τοῦ καταφρονοῦντος ἐπιέναι γελᾶν οὕτω καὶ παίζειν τῷ στρατηγῷ παρὰ τὸν κίνδυνον. [15] Mais Térentius, ayant obtenu de commander un jour sur deux, établit son camp en face de celui d'Hannibal, près de l'Aufide et de Cannes. Au point du jour, il fit arborer le signal du combat, une tunique de pourpre que l'on déploie au-dessus de la tente du général. Même les Carthaginois, au début, se troublèrent en voyant l'audace du consul et la quantité de ses troupes, dont ils n'étaient pas la moitié. Hannibal, lui, fit mettre ses soldats sous les armes, et lui-même, à cheval, avec une faible escorte, gravit une colline en pente douce, d'où il observait les ennemis déjà rangés en bataille. Comme un officier de son entourage, du nom de Gisgon, qui vivait sur un pied d'égalité avec lui, disait que le nombre des Romains était extraordinaire, il prit un air sérieux et répliqua : « Un autre détail, Gisgon, t'a échappé, et il est plus extraordinaire encore. — Lequel? dit Gisgon. — C'est, répondit Hannibal, que, de tant de soldats, aucun ne s'appelle Gisgon. » A cette plaisanterie inattendue, tous les hommes se mirent à rire, et, en descendant la hauteur, ils ne cessaient de rapporter le mot d'Hannibal à ceux qu'ils rencontraient; ainsi le rire se répercutait indéfiniment, et l'escorte d'Hannibal ne pouvait même pas se retenir. A ce spectacle, les Carthaginois s'enhardirent, réfléchissant que le général en chef devait mépriser l'ennemi de façon bien vive et bien profonde pour rire et plaisanter ainsi devant le danger.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005