HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Crassus

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] Ἐπεὶ δὲ Κίννας καὶ Μάριος κρατήσαντες εὐθὺς ἦσαν ἔνδηλοι κατιόντες οὐκ ἐπ´ ἀγαθῷ τῆς πατρίδος, ἐπ´ ἀναιρέσει δ´ ἄντικρυς καὶ ὀλέθρῳ τῶν ἀρίστων, οἱ μὲν ἐγκαταληφθέντες ἀπέθνῃσκον, ὧν ἦν καὶ πατὴρ Κράσσου καὶ ἀδελφός, αὐτὸς δὲ νέος ὢν παντάπασι τὸ μὲν αὐτίκα δεινὸν ἐξέφυγε, πάντῃ δὲ περιβαλλόμενον ἑαυτὸν αἰσθανόμενος καὶ κυνηγετούμενον ὑπὸ τῶν τυράννων, τρεῖς φίλους ἀναλαβὼν καὶ θεράποντας δέκα, τάχει δ´ ὑπερβάλλοντι χρησάμενος, εἰς Ἰβηρίαν ἔφυγε, γεγονὼς πάλαι στρατηγοῦντος αὐτόθι τοῦ πατρὸς καὶ φίλους πεποιημένος. εὑρὼν δὲ πάντας περιδεεῖς καὶ τὴν ὠμότητα τοῦ Μαρίου καθάπερ ἐφεστῶτος αὐτοῖς τρέμοντας, οὐδενὶ γενέσθαι φανερὸς ἐθάρρησεν, ἀλλ´ ἐμβαλὼν εἰς ἀγροὺς παραλίους Οὐιβίου Πακιανοῦ σπήλαιον ἔχοντας εὐμέγεθες ἀπέκρυψεν ἑαυτόν. πρὸς δὲ τὸν Οὐίβιον ἔπεμψεν ἕνα δοῦλον ἀποπειρώμενος, ἤδη καὶ τῶν ἐφοδίων ὑπολιπόντων. δ´ Οὐίβιος ἀκούσας ἥσθη τε σῳζομένῳ, καὶ πυθόμενος τὸ πλῆθος τῶν σὺν αὐτῷ καὶ τὸν τόπον, αὐτὸς μὲν οὐκ ἦλθεν εἰς ὄψιν, τὸν δὲ τῶν χωρίων ἐπίτροπον προσαγαγὼν ἐγγὺς ἐκέλευσε καθ´ ἡμέραν δεῖπνον πεποιημένον κομίζειν, καὶ θέντα παρὰ τὴν πέτραν ἀπέρχεσθαι σιωπῇ καὶ μὴ πολυπραγμονεῖν μηδ´ ἐξετάζειν, προειπὼν πολυπραγμονοῦντι θάνατον, συμπράττοντι δὲ τοῦτο πιστῶς ἐλευθερίαν. τὸ δὲ σπήλαιον οὐκ ἄπωθεν μέν ἐστι θαλάσσης, κρημνοὶ δ´ αὐτῷ συμπεριφερόμενοι λεπτὴν καὶ ἀσαφῆ παραπέμπουσι λαύραν ἀνάγουσαν εἴσω, παρελθόντι δ´ ὕψος τε θαυμαστὸν ἀναπέπταται, καὶ κατ´ εὖρος ἔχει κόλπους δι´ ἀλλήλων ἀνοιγομένους μεγάλαις περιφερείαις. ἀμοιρεῖ δ´ οὔθ´ ὕδατος οὔτε φωτός, ἀλλὰ πηγὴ μὲν ἡδίστου νάματος ὑπορρεῖ παρὰ τὸν κρημνόν, αὐτοφυεῖς δὲ ῥωχμοὶ τῆς πέτρας μάλιστα περιπίπτει τὸ φῶς ἔξωθεν ὑπολαμβάνουσι, καὶ καταλάμπεται δι´ ἡμέρας τὸ χωρίον. δ´ ἐντὸς ἀὴρ ἀστάλακτος καὶ καθαρός, πυκνότητι τῆς πέτρας τὸ νοτερὸν καὶ ἀποτηκόμενον εἰς τὴν πηγὴν ἐκπιεζούσης. [4] Quand Marius et Cinna eurent triomphé du parti qui leur était contraire, on vit bientôt qu'ils venaient à Rome non pour le bien de leur patrie, mais pour la ruine et la perte des citoyens les plus distingués; ils firent égorger tous ceux qu'ils purent saisir; de ce nombre furent le père et le frère de Crassus. Il était alors dans sa première jeunesse, et il eut le bonheur de leur échapper : instruit à temps que les tyrans l'environnaient de leurs satellites, comme d'autant de limiers, pour le faire arrêter, il prit avec lui trois de ses amis et dix esclaves, et, ayant fait la plus grande diligence, il se réfugia en Espagne, où il avait accompagné son père, pendant qu'il y commandait, et où il s'était fait des amis; mais, les ayant trouvés saisis de crainte, et redoutant la cruauté de Marius autant que s'ils l'eussent eu à leurs portes, il n'osa se faire connaître à personne : il se retira dans une terre que Vibius Pacianus avait sur le bord de la mer, et s'y cacha dans une vaste caverne. Il envoya un de ses esclaves à Vibius pour sonder ses dispositions, étant pressé d'ailleurs par le besoin de vivres, dont il commençait à manquer. Vibius fut bien aise d'apprendre qu'il s'était sauvé; et, s'étant informé du nombre de personnes qu'il avait avec lui, et du lieu où il s'était retiré, il s'abstint par prudence d'aller le voir; mais, ayant fait venir l'esclave qui régissait cette terre, il lui ordonna d'apprêter tous les jours un souper, de le porter lui-même à l'entrée de la caverne, de l'y poser et de se retirer aussitôt en silence, sans s'informer de rien, sans faire aucune recherche; il le menaça de punir de mort la moindre curiosité, et lui promit la liberté s'il était fidèle à suivre ses ordres. Cette caverne n'est pas loin de la mer. Les rochers qui l'entourent et la ferment de tous côtés n'y laissent pénétrer qu'un vent doux et léger; quand on y est entré, on la trouve d'une élévation étonnante, et d'une si grande étendue, qu'elle contient plusieurs autres cavernes qui communiquent l'une dans l'autre, et sont comme autant de vastes salles; elle ne manque ni de lumière ni d'eau; une source limpide coule le long des rochers, dont les fentes naturelles, recevant la lumière du dehors, surtout aux endroits où elles se joignent, la transmettent dans l'intérieur de la caverne, qui jouit de la plus grande clarté. L'air y est pur et sans humidité, parce que l'épaisseur des roches les rend impénétrables à la vapeur extérieure, qui va se perdre dans le ruisseau voisin.


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Dernière mise à jour : 1/09/2006