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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Crassus

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] Ἐνταῦθα διατρίβοντι τῷ Κράσσῳ τὰ ἐπιτήδεια καθ´ ἡμέραν ἐφοίτα κομίζων ἄνθρωπος, αὐτὸς μὲν οὐχ ὁρῶν ἐκείνους οὐδὲ γινώσκων, ὑπ´ ἐκείνων δὲ καθορώμενος, εἰδότων καὶ παραφυλαττόντων τὸν καιρόν. ἦν δ´ ἄφθονα καὶ πρὸς ἡδονήν, οὐ μόνον χρείαν, ποιούμενα τὰ πρὸς τὸ δεῖπνον. ἐγνώκει γὰρ Οὐίβιος ἁπάσῃ φιλοφροσύνῃ θεραπεύειν τὸν Κράσσον, γε καὶ τὸ τῆς ὥρας ἐν νῷ λαβεῖν ἐπῆλθεν, ὡς παντάπασι νεανίας εἴη καί τι καὶ ταῖς καθ´ ἡλικίαν ἡδοναῖς αὐτοῦ χαριστέον, ἐπεὶ τήν γε χρείαν ἀναγκαίως μᾶλλον προθύμως ὑπουργοῦντος εἶναι. δύο δὴ θεραπαινίδας εὐπρεπεῖς ἀναλαβὼν ἐβάδιζε παρὰ τὴν θάλασσαν. ὡς δ´ ἦλθεν ἐπὶ τὸν τόπον, δείξας τὴν ἄνοδον ἐκέλευσεν εἴσω πορεύεσθαι καὶ θαρρεῖν. οἱ δὲ περὶ τὸν Κράσσον ἰδόντες προσερχομένας, ἔδεισαν μὴ καταφανὲς πολλοῖς καὶ γνώριμον εἴη τὸ χωρίον· ἀνέκρινον οὖν αὐτάς, τί βούλονται καὶ τίνες εἰσίν. ὡς δ´ ἀπεκρίναντο δεδιδαγμέναι, δεσπότην ζητεῖν ἐνταῦθα κρυπτόμενον, μαθὼν Κράσσος τοῦ Οὐιβίου τὴν πρὸς αὐτὸν παιδιὰν καὶ φιλοφροσύνην, ἀνέλαβε τὰς παιδίσκας, καὶ συνῆσαν αὐτῷ τὸν λοιπὸν χρόνον, ὧν ἐδεῖτο φράζουσαι καὶ διαγγέλλουσαι πρὸς τὸν Οὐίβιον. τούτων φησὶ τὴν ἑτέραν ἤδη πρεσβῦτιν οὖσαν Φενεστέλλας ἰδεῖν αὐτός, καὶ πολλάκις ἀκοῦσαι μεμνημένης ταῦτα καὶ διεξιούσης προθύμως. [5] Tant que Crassus fut dans cette retraite, l'esclave de Vibius lui apporta tous les jours la nourriture dont il avait besoin, sans voir ni connaître ceux qu'il servait; mais il en était vu lui-mème distinctement, parce que, sachant l'heure à laquelle il venait, ils avaient soin de l'observer. Ces soupers ne se bornaient pas au simple nécessaire; ils étaient abondants et propres à flatter le goût. Vibius ne voulait rien épargner pour satisfaire Crassus : ayant même fait réflexion à sa grande jeunesse, il pensa qu'il devait lui procurer les plaisirs qu'on recherche ordinairement à cet âge: ne fournir qu'à ses besoins, c'eût été avoir l'air de le servir par nécessité plutôt que par affection. Il prit donc avec lui deux jeunes esclaves très belles, qu'il mena sur le bord de la mer; et quand il fut près de la caverne, il leur montra l'endroit par où l'on y montait, et leur ordonna d'y entrer sans rien craindre. Crassus, en les voyant, crut que sa retraite était découverte: il leur demanda qui elles étaient et ce qu'elles voulaient. Comme Vibius leur avait fait la leçon, elles lui répondirent qu'elles venaient chercher leur maître qui était caché dans cette caverne. Crassus reconnut alors l'humanité et la bienveillance de Vibius; il reçut les deux esclaves, qui restèrent toujours avec lui, et il s'en servit pour instruire Vibius de tous ses besoins. L'historien Fénestella dit avoir vu une de ces esclaves, déjà fort vieille, et lui avoir souvent entendu raconter cette histoire avec plaisir.


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Dernière mise à jour : 1/09/2006