HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Crassus

Chapitre 29

  Chapitre 29

[29] Ἡσθεὶς οὖν Σουρήνας ἐπὶ τῷ τοὺς ἄνδρας ἐνέχεσθαι τῇ πολιορκίᾳ, μεθ´ ἡμέραν ἐπῆγε τοὺς Πάρθους, πολλὰ καθυβρίζοντας καὶ κελεύοντας, εἰ βούλονται τυχεῖν σπονδῶν Ῥωμαῖοι, Κράσσον ἐγχειρίσαι σφίσι καὶ Κάσσιον δεδεμένους. οἱ δ´ ἤχθοντο μὲν ἠπατημένοι, μακρὰς δὲ καὶ κενὰς τὰς ἀπ´ Ἀρμενίων ἐλπίδας καταβάλλειν τῷ Κράσσῳ φράσαντες, εἴχοντο δρασμοῦ. καὶ τοῦτ´ ἔδει μηδένα πρὸ καιροῦ Καρρηνῶν πυθέσθαι· πυνθάνεται δ´ πάντων ἀπιστότατος Ἀνδρόμαχος, ὑπὸ Κράσσου καὶ τοῦτο πιστευθεὶς καὶ τῆς ὁδοῦ τὴν ἡγεμονίαν. οὐδὲν οὖν ἔλαθε τοὺς Πάρθους, ἐξαγγέλλοντος τοῦ Ἀνδρομάχου καθ´ ἕκαστον. ἐπεὶ δὲ νυκτομαχεῖν οὐ πάτριον αὐτοῖς ἐστιν οὐδὲ ῥᾴδιον, ἐξῄει δὲ νυκτὸς Κράσσος, ὅπως μὴ πολὺ καθυστερήσωσι τῇ διώξει στρατηγῶν Ἀνδρόμαχος ἄλλοτ´ ἄλλας ὁδοὺς ὑφηγεῖτο, καὶ τέλος ἐξέτρεψεν εἰς ἕλη βαθέα καὶ χωρία τάφρων μεστὰ τὴν πορείαν, χαλεπὴν καὶ πολυπλανῆ γινομένην τοῖς ἐπισπομένοις. ἐγένοντο δέ τινες, οἳ μηδὲν ὑγιὲςφρονοῦντα τὸν Ἀνδρόμαχον στρέφειν καὶ περιελίττειν εἰκάσαντες οὐκ ἠκολούθησαν, ἀλλὰ Κάσσιος μὲν ἐπανῆλθεν εἰς Κάρρας πάλιν, καὶ τῶν ὁδηγῶν (Ἄραβες δ´ ἦσαν) ἀναμεῖναι κελευόντων, ἄχρι ἂν σελήνη παραλλάξῃ τὸν σκορπίον, „ἀλλ´ ἔγωγεεἰπώνμᾶλλον φοβοῦμαι τὸν τοξότην“, ἀπήλαυνεν εἰς Συρίαν μεθ´ ἱππέων πεντακοσίων· ἄλλοι δὲ χρησάμενοι πιστοῖς ὁδηγοῖς, ἐλάβοντο χωρίων ὀρεινῶν καλεῖται Σίννακα, καὶ κατέστησαν ἐν ἀσφαλεῖ πρὸ ἡμέρας. οὗτοι περὶ πεντακισχιλίους ἦσαν, ἡγεῖτο δ´ αὐτῶν ἀνὴρ ἀγαθὸς Ὀκτάβιος. τὸν δὲ Κράσσον ἡμέρα κατελάμβανεν ἔτι ἀγόμενον ὑπ´ Ἀνδρομάχου περὶ τὰς δυσχωρίας καὶ τὸ ἕλος. ἦσαν δὲ τέσσαρες σπεῖραι σὺν αὐτῷ θυρεαφόρων, ἱππεῖς δὲ παντελῶς ὀλίγοι καὶ πέντε ῥαβδοῦχοι, μεθ´ ὧν ἐπιπόνως καὶ μόλις εἰς τὴν ὁδὸν καταστάς, ἤδη τῶν πολεμίων ἐπικειμένων, ὅσον δώδεκα σταδίους ἀπολιπὼν τοῦ συμμεῖξαι τοῖς περὶ Ὀκτάβιον, ἐπ´ ἄλλον διαφεύγει λόφον, οὐχ οὕτω μὲν ἄφιππον οὐδ´ ὀχυρόν, ὑποκείμενον δὲ τοῖς Σιννάκοις καὶ συνηρτημένον αὐχένι μακρῷ διὰ μέσου κατατείνοντι τοῦ πεδίου πρὸς τοῦτον. ἦν οὖν ἐν ὄψει τοῖς περὶ τὸν Ὀκτάβιον κίνδυνος αὐτοῦ, καὶ πρῶτος Ὀκτάβιος ἔθει μετ´ ὀλίγων ἄνωθεν ἐπιβοηθῶν, εἶθ´ οἱ λοιποὶ κακίσαντες ἑαυτοὺς ἐφέροντο, καὶ προσπεσόντες καὶ ὠσάμενοι τοὺς πολεμίους ἀπὸ τοῦ λόφου, περιέσχον ἐν μέσῳ τὸν Κράσσον καὶ προὐβάλοντο τοὺς θυρεούς, μεγαληγοροῦντες ὡς οὐκ ἔστι Πάρθοις βέλος προσπεσεῖται τῷ σώματι τοῦ αὐτοκράτορος πρὶν σφᾶς ἅπαντας ὑπὲρ αὐτοῦ μαχομένους ἀποθανεῖν. [29] Suréna fut ravi de savoir les Romains dans une ville où ils ne pouvaient échapper au siège ; et dès le lendemain il en fit approcher les Parthes qui les accablèrent d'injures et leur déclarèrent qu'ils n'obtiendraient aucune composition, s'ils ne livraient Crassus et Cassius chargés de chaînes. Les Romains, indignés de la fourberie de Suréna, conseillèrent à Crassus de renoncer à la longue et vaine espérance du secours des Arméniens, et de ne songer qu'à prendre la fuite. Il fallait en dérober le projet à tous les Carriens, jusqu'au moment de l'exécution; mais Andromachus, le plus perfide des hommes, en fut instruit par Crassus lui-même, qui lui en fit la confidence et qui le prit pour son guide. Les Parthes furent donc avertis par ce scélérat de tout ce que les Romains avaient résolu ; mais, comme ils ne combattent jamais la nuit, et qu'il ne leur est pas même facile de le faire; que cependant Crassus partait dans ce temps-là, Andromachus, craignant que les Romains ne prissent trop d'avance, et que les Parthes ne pussent pas les atteindre usa de la ruse la plus perfide; et, les conduisant tantôt par un chemin, tantôt par un autre, il les engagea enfin dans des marais profonds, dans des chemins coupés de fossés, qui, obligeant à des détours continuels, rendaient la marche très difficile. Plusieurs Romains, jugeant à cette marche singulière qu'Andromachus ne pouvait avoir que des intentions scélérates, ne voulurent plus le suivre; Cassius, lui-même, reprit le chemin de Carres; et comme les Arabes qu'il avait pour guides lui conseillaient d'attendre que la lune eût passé le Scorpion : « Je crains bien plus le, Sagittaire, » leur répondit-il; et il gagna l'Assyrie en diligence avec cinq cents cavaliers. D'autres, ayant eu des guides fidèles, gagnèrent les monts Sinnaques, et furent en sûreté avant le jour; ils étaient environ cinq mille, et avaient pour chef un brave officier nommé Octavius. Crassus fut surpris par le jour dans ce terrain marécageux et difficile, où l'avait engagé la perfidie d'Andromacbus. Il avait avec lui quatre cohortes d'infanterie armées de boucliers, un très petit nombre de gens de cheval, et cinq licteurs. Il était rentré dans le grand chemin avec beaucoup de peine, et n'avait plus que douze stades à faire pour rejoindre Octavius, lorsque les ennemis arrivèrent sur lui. Il eut le temps de gagner un autre sommet de ces montagnes, moins difficile, mais aussi moins sûr, et inférieur à celui des monts Sinnaques, auquel il se joint par une longue chaîne de montagnes qui suit toute la plaine. Octavius, voyant le danger où est Crassus, va le premier à son secours, avec un petit nombre des siens; il est bientôt suivi de tous les autres, qui, se reprochant leur lâcheté, fondent si impétueusement sur les barbares, qu'ils les font descendre du coteau. Alors, prenant Crassus au milieu d'eux, et lui faisant un rempart de leurs boucliers, ils disent avec assurance qu'aucune flèche des Parthes n'atteindra le corps de leur général, qu'ils n'aient tous péri pour sa défense.


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Dernière mise à jour : 1/09/2006