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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Crassus

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] Μετὰ δὲ ταῦτα τοῦ Πομπηίου αὐτόθεν ἐπὶ τὴν ὑπατείαν καλουμένου, ἐλπίδας ἔχων Κράσσος συνάρξειν, ὅμως οὐκ ὤκνησε τοῦ Πομπηίου δεηθῆναι. δεξάμενος δὲ τὴν χρείαν ἀσμένως ἐκεῖνος - ἐπεθύμει γὰρ ἁμῶς γέ πως ἀεὶ χάριτός τινος ὀφειλέτην λαβεῖν τὸν Κράσσον - , ἐσπούδασε προθύμως, καὶ τέλος εἶπεν ἐκκλησιάζων, ὡς οὐκ ἐλάττονα περὶ τοῦ συνάρχοντος ἕξει χάριν περὶ τῆς ἀρχῆς. οὐ μὴν ἔμειναν ἐπὶ ταύτης τῆς φιλοφροσύνης εἰς τὴν ἀρχὴν καταστάντες, ἀλλ´ ὀλίγου δεῖν περὶ πάντων διαφερόμενοι καὶ πάντα δυσκολαίνοντες ἀλλήλοις καὶ φιλονικοῦντες, ἀπολίτευτον καὶ ἄπρακτον αὑτοῖς τὴν ὑπατείαν ἐποίησαν, πλὴν ὅτι Κράσσος Ἡρακλεῖ μεγάλην θυσίαν ποιησάμενος, εἱστίασε τὸν δῆμον ἀπὸ μυρίων τραπεζῶν καὶ σῖτον ἐπεμέτρησεν εἰς τρίμηνον. Ἤδη δὲ τῆς ἀρχῆς αὐτοῖς τελευτώσης, ἔτυχον μὲν ἐκκλησιάζοντες, ἀνὴρ δέ τις οὐ τῶν ἐπιφανῶν, ἱππεὺς Ῥωμαίων, ἀγροῖκος δὲ τῷ βίῳ καὶ ἰδιώτης, ὀνόματι Γάιος Αὐρήλιος, ἀναβὰς ἐπὶ τὸ βῆμα καὶ προελθών, ὄψιν διηγεῖτο κατὰ τοὺς ὕπνους αὐτῷ γενομένην. „ γὰρ Ζεύςἔφημοι φανεὶς προσέταξεν εἰς κοινὸν εἰπεῖν, ὅπως μὴ περιίδητε τοὺς ὑπάτους πρότερον ἀποθέσθαι τὴν ἀρχὴν φίλους γενέσθαι.“ ταῦτα λέγοντος τοῦ ἀνθρώπου, καὶ τοῦ δήμου διαλλάττεσθαι κελεύοντος, μὲν Πομπήιος ἡσυχίαν ἦγεν ἑστώς, δὲ Κράσσος ἐμβαλὼν τὴν δεξιὰν αὐτῷ πρότερος, „οὐδένεἶπεν ἄνδρες πολῖται πράττειν οἴομαι ταπεινὸν οὐδ´ ἀνάξιον ἐμαυτοῦ, καταρχόμενος εὐνοίας καὶ φιλίας πρὸς Πομπήιον, ὃν ὑμεῖς μήπω γενειῶντα Μέγαν ἀνηγορεύσατε καὶ μήπω μετέχοντι βουλῆς ἐψηφίσασθε θρίαμβον.“ [12] Tous ces exploits appelèrent aussitôt Pompée au consulat. Crassus, qui avait tout lieu d'espérer qu'il serait nommé son collègue, ne dédaigna pas cependant de solliciter ses bons offices. Pompée, qui n'était pas fâché que Crassus contractât envers lui des obligations, saisit cette occasion de lui rendre service ; il y mit même le plus grand zèle, jusqu'à dire dans l'assemblée du peuple qu'il ne serait pas moins reconnaissant du collègue qu'on lui donnerait que du consulat même. Mais une fois entrés en charge, ils ne conservèrent pas longtemps cette bienveillance mutuelle ; divisés presque sur tous les points, s'offensant de tout, se plaignant sans cesse l'un de l'autre, ils passèrent leur consulat sans rien faire de mémorable ni d'utile ; Crassus fit seulement un grand sacrifice à Hercule, après lequel il donna un festin au peuple sur dix mille tables et distribua à chaque citoyen du blé pour trois mois. Comme ils étaient sur le point de sortir du consulat, un jour qu'ils tenaient une assemblée du peuple, un chevalier romain, d'une famille peu connue, nommé Onatius Aurélius, qui, accoutumé à vivre à la campagne, ne se mêlait pas des affaires publiques, monte à la tribune et, s'avançant vers le peuple, il raconte le songe qu'il avait eu pendant son sommeil. « Jupiter, dit-il, m'est apparu cette nuit et m'a ordonné de vous dire en pleine assemblée que vous ne laissiez pas sortir de charge vos consuls, sans qu'ils soient redevenus amis. » Sur le récit de cet homme, le peuple ordonna aux consuls de se réconcilier. Pompée restait debout, sans faire aucune avance; Crassus lui tendant le premier la main : « Romains, s'écria-t-il, je ne fais rien de bas ni d'indigne de moi en offrant le premier mon amitié et ma bienveillance à Pompée, à qui vous avez vous-mêmes donné le nom de Grand lorsqu'il était encore dans sa première jeunesse, et que vous avez honoré du triomphe, avant même qu'il fût sénateur. »


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Dernière mise à jour : 1/09/2006