HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Timoléon

Chapitre 28

  Chapitre 28

[28] Οἱ δὲ τὴν μὲν πρώτην ἐπιδρομὴν ὑπέστησαν ἐρρωμένως, καὶ τῷ καταπεφράχθαι τὰ σώματα σιδηροῖς θώραξι καὶ χαλκοῖς κράνεσιν (2) ἀσπίδας τε μεγάλας προβεβλῆσθαι διεκρούοντο τὸν δορατισμόν. ἐπεὶ δ' εἰς ξίφη συνῆλθεν ἀγών, καὶ τέχνης οὐχ ἧττον ῥώμης ἐγεγόνει τὸ ἔργον, ἐξαίφνης ἀπὸ τῶν ὀρῶν βρονταί τε φοβεραὶ κατερρήγνυντο καὶ πυρώδεις (3) ἀστραπαὶ συνεξέπιπτον. εἶθ' περὶ τοὺς λόφους καὶ τὰς ἀκρωρείας ζόφος ἐπὶ τὴν μάχην κατιών, ὄμβρῳ καὶ πνεύματι καὶ χαλάζῃ συμμεμειγμένος, τοῖς μὲν Ἕλλησιν ἐξόπισθεν καὶ κατὰ νώτου περιεχεῖτο, τῶν δὲ βαρβάρων ἔτυπτε τὰ πρόσωπα καὶ κατήστραπτε τὰς ὄψεις, ἅμα λαίλαπος ὑγρᾶς καὶ (4) φλογὸς συνεχοῦς ἐκ τῶν νεφῶν φερομένης. ἐν οἷς πολλὰ μὲν ἦν τὰ λυποῦντα καὶ μάλιστα τοὺς ἀπείρους, οὐχ ἥκιστα δὲ βλάψαι δοκοῦσιν αἱ βρονταὶ καὶ τῶν ὅπλων πάταγος, κοπτομένων ὕδατι ῥαγδαίῳ καὶ χαλάζῃ, κωλύων (5) ἀκούεσθαι τὰ προστάγματα τῶν ἡγεμόνων. τοῖς δὲ Καρχηδονίοις, οὐκ οὖσιν εὐζώνοις τὸν ὁπλισμόν, ἀλλ' ὥσπερ εἴρηται καταπεφραγμένοις, τε πηλὸς ἐμπόδιος ἦν, οἵ τε κόλποι πληρούμενοι τῶν χιτώνων ὕδατος (6) Αὑτοῖς μὲν εἰς τὸν ἀγῶνα χρῆσθαι βαρεῖς ἦσαν καὶ δύσεργοι, ῥᾴδιοι δὲ τοῖς Ἕλλησι περιτρέπεσθαι, καὶ πεσόντες ἀμήχανοι πάλιν ἐκ πηλοῦ (7) μετὰ τῶν ὅπλων ἀναστῆναι. καὶ γὰρ Κριμισὸς ὑπὸ τῶν διαβαινόντων ἐκλύσθη, μέγας ἤδη τοῖς ὄμβροις ηὐξημένος, καὶ τὸ πεδίον τὸ περὶ αὐτόν, ὑπὸ πολλὰς συναγκείας καὶ φάραγγας ὑποκείμενον, ἐπίμπλατο ῥευμάτων οὐ κατὰ πόρον φερομένων, οἷς οἱ Καρχηδόνιοι καλινδούμενοι χαλεπῶς (8) ἀπήλλαττον. τέλος δὲ τοῦ <τε> χειμῶνος ἐπικειμένου, καὶ τῶν Ἑλλήνων τὴν πρώτην τάξιν αὐτῶν ἄνδρας τετρακοσίους καταβαλόντων, ἐτράπη (9) τὸ πλῆθος εἰς φυγήν, καὶ πολλοὶ μὲν ἐν τῷ πεδίῳ καταλαμβανόμενοι διεφθείροντο, πολλοὺς δ' ποταμὸς τοῖς ἔτι περαιουμένοις συμπίπτοντας ἐμβάλλων καὶ παραφέρων ἀπώλλυε, πλείστους δὲ τῶν λόφων ἐφιεμένους (10) ἐπιθέοντες οἱ ψιλοὶ κατειργάσαντο. λέγονται γοῦν ἐν μυρίοις νεκροῖς (11) τρισχίλιοι Καρχηδονίων γενέσθαι, μέγα τῇ πόλει πένθος. οὔτε γὰρ γένεσιν οὔτε πλούτοις οὔτε δόξαις ἕτεροι βελτίονες ἦσαν ἐκείνων, οὔτ' ἀποθανόντας ποτὲ μιᾷ μάχῃ πρότερον ἐξ αὐτῶν Καρχηδονίων τοσούτους μνημονεύουσιν, ἀλλὰ Λίβυσι τὰ πολλὰ καὶ Ἴβηρσι καὶ Νομάσι χρώμενοι πρὸς τὰς μάχας, ἀλλοτρίαις βλάβαις ἀνεδέχοντο τὰς ἥττας. [28] XXXII. Ils soutinrent vaillamment ce premier choc; armés de cuirasses et de casques d'airain, et tout couverts de leurs boucliers, ils repoussérent aisément les coups des javelines. Ils en vinrent ensuite à combattre avec l'épée, genre de combat qui exige autant d'adresse que de force, lorsqu'il s'éleva tout à coup du haut des montagnes un orage accompagné d'éclairs embrasés et de tonnerres effroyables. Bientôt les nuages épais qui couvraient les sommets des collines, étant descendus sur le champ de bataille, versèrent un déluge de pluie et de grêle que poussait encore un vent impétueux, qui ne donnait sur les Grecs que par derrière, mais qui frappait les Barbares au visage ; ils avaient la vue éblouie par la violence de l'orage et par la flamme des éclairs qui partaient continuellement du sein de ces nuages. Ils en étaient tous très incommodés, et principalement ceux qui avaient peu d'expérience des combats; mais rien ne leur nuisait tant que les éclats de tonnerre et le bruit que faisait sur leurs armes la chute rapide de la pluie et de la grêle, qui les empêchaient d'entendre les ordres de leurs chefs. XXXIII. Les Carthaginois naturels, qui n'étaient pas armés à la légère, portaient, comme nous l'avons déjà dit, des armes d'un très grand poids, et ne pouvaient se soutenir dans la fange; l'eau dont leurs cottes d'armes étaient pénétrées en augmentait encore la pesanteur, et leur ôtait l'agilité nécessaire pour combattre; ils étaient facilement renversés par les Grecs; et une fois tombés, il leur était impossible, avec des armes si pesantes, de se relever du milieu du bourbier. Le fleuve, déjà grossi par les pluies, et enflé encore par les troupes nombreuses qui le passaient, s'était débordé dans cette plaine, coupée de creux et de ravins, où il s'était formé, hors de son lit ordinaire, divers courants, dans lesquels les Carthaginois se laissaient tomber, et d'où ils ne pouvaient sortir qu'avec la plus grande peine. L'orage continuait toujours; et les Grecs ayant renversé les quatre cents hommes qui formaient la première ligne, tout le reste prit la fuite. Il y en eut plusieurs de tués dans la plaine; un grand nombre, entraînés par le fil de l'eau contre ceux qui passaient encore la rivière, s'y noyèrent; et la plupart des autres, s'étant réfugiés sur les collines, furent taillés en pièces par l'infanterie légère. Il périt, dit-on, dans ce combat, dix mille hommes, dont trois mille étaient Carthaginois; ce qui jeta Carthage dans le plus grand deuil; car c'étaient les citoyens les plus distingués par leur naissance, leur richesse et leur courage; et jamais, de mémoire d'homme, il n'y avait eu un si grand nombre de Carthaginois tués dans une seule bataille, parce qu'ils se servaient ordinairement pour leurs guerres d'Espagnols, de Libyens et de Numides, et qu'ils payaient leurs défaites du sang de ces étrangers.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007