[18] Οὐ μὴν ἀλλ' ὁ Τιμολέων παρεβοήθει, σῖτον ἐκ Κατάνης
μικραῖς ἁλιάσι καὶ λεπτοῖς ἀκατίοις ἀποστέλλων, ἃ μάλιστα
χειμῶνι παρεισέπιπτε διὰ τῶν βαρβαρικῶν τριήρων
ὑποπορευόμενα, πρὸς τὸν κλύδωνα καὶ τὸν (2) σάλον ἐκείνων
διϊσταμένων. ἃ δὴ συνορῶντες οἱ περὶ τὸν Μάγωνα καὶ τὸν
Ἱκέτην ἐβουλεύοντο τὴν Κατάνην ἑλεῖν, ἐξ ἧς ἔπλει τὰ
ἐπιτήδεια τοῖς πολιορκουμένοις, καὶ λαβόντες τῆς δυνάμεως
τὴν μαχιμωτάτην, ἐξέπλευσαν (3) ἐκ τῶν Συρακουσῶν. ὁ δὲ
Κορίνθιος Νέων (οὗτος γὰρ ἦν ἄρχων τῶν πολιορκουμένων)
κατιδὼν ἀπὸ τῆς ἄκρας τοὺς ὑπολελειμμένους τῶν πολεμίων
ἀργῶς καὶ ἀμελῶς φυλάττοντας, ἐξαίφνης ἐπέπεσε
διεσπαρμένοις (4) αὐτοῖς, καὶ τοὺς μὲν ἀνελών, τοὺς δὲ
τρεψάμενος, ἐκράτησε καὶ κατέσχε τὴν λεγομένην Ἀχραδινήν,
ὃ κράτιστον ἐδόκει καὶ ἀθραυστότατον ὑπάρχειν τῆς
Συρακοσίων μέρος πόλεως, τρόπον τινὰ συγκειμένης καὶ (5)
συνηρμοσμένης ἐκ πλειόνων πόλεων. εὐπορήσας δὲ καὶ σίτου
καὶ χρημάτων, οὐκ ἀφῆκε τὸν τόπον οὐδ' ἀνεχώρησε πάλιν ἐπὶ
τὴν ἄκραν, ἀλλὰ φραξάμενος τὸν περίβολον τῆς Ἀχραδινῆς καὶ
συνάψας τοῖς ἐρύμασι πρὸς (6) τὴν ἀκρόπολιν, διεφύλαττε. τοὺς
δὲ περὶ τὸν Μάγωνα καὶ τὸν Ἱκέτην ἐγγὺς ἤδη τῆς Κατάνης
ὄντας ἱππεὺς ἐκ Συρακουσῶν καταλαβὼν ἀπήγγειλε (7) τὴν
ἅλωσιν τῆς Ἀχραδινῆς, καὶ συνταραχθέντες ἀνεχώρησαν διὰ
ταχέων, οὔτε λαβόντες ἐφ' ἣν ἐξῆλθον, οὔτε φυλάξαντες ἣν
εἶχον.
| [18] Cependant Timoléon leur envoyait tous les secours qu'il pouvait;
il leur faisait passer, de Catane, du blé sur des barques de pêcheurs,
et sur d'autres petits bateaux qui, profitant surtout des jours de tempête,
se glissaient dans le château à travers les galères des Barbares, que
les vents et l'agitation des vagues tenaient écartées. Mais enfin Magon et Icétas s'en
étant aperçus, résolurent d'aller assiéger Catane, d'où les Corinthiens tiraient toutes
ces provisions. XX. Ils partent donc de Syracuse avec ce qu'ils avaient de meilleures
troupes. Léon le Corinthien, qui commandait les assiégés, ayant vu du haut de la
citadelle que les ennemis qu'on avait laissés pour continuer le siége faisaient la garde
avec beaucoup de négligence et de sécurité, fit une sortie, et tomba sur eux pendant
qu'ils étaient dispersés, en tua plusieurs, mit les autres en fuite, et se rendit maître de
la partie de la ville qu'on appelle Achradine. C'était le quartier le plus fort et le moins
maltraité de Syracuse, qui est comme composée de plusieurs villes. La grande
quantité de blé et les autres richesses que Léon y trouva le déterminèrent à conserver
ce poste, et à ne pas retourner dans la citadelle; il fortifia l'enceinte de l'Achradine,
qu'il joignit au château par des ouvrages de communication, qui le mirent en état de
défendre l'un et l'autre. Magon et Icétas étaient déjà aux portes de Catane, lorsqu'un
courrier envoyé de Syracuse vint leur annoncer la prise de l'Achradine. Troublés à
cette nouvelle, ils retournent précipitamment sur leurs pas, n'ayant pu ni prendre la
ville qu'ils allaient attaquer, ni conserver celle qu'ils occupaient.
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