HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sylla

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Μάριος δὴ προσλαμβάνει δημαρχοῦντα Σουλπίκιον, ἄνθρωπον οὐδενὸς δεύτερον ἐν ταῖς ἄκραις κακίαις, ὥστε μὴ ζητεῖν τίνος ἐστὶν ἑτέρου μοχθηρότερος, ἀλλὰ πρὸς τί μοχθηρότατος ἑαυτοῦ. καὶ γὰρ ὠμότης καὶ τόλμα καὶ πλεονεξία περὶ αὐτὸν ἦν ἀπερίσκεπτος αἰσχροῦ καὶ παντὸς κακοῦ, ὅς γε τὴνΡωμαίων πολιτείαν ἐξελευθερικοῖς καὶ μετοίκοις πωλῶν ἀναφανδὸν ἠρίθμει τιμὴν διὰ τραπέζης ἐν ἀγορᾷ κειμένης. ἔτρεφε δὲ τρισχιλίους μαχαιροφόρους, καὶ πλῆθος ἱππικῶν νεανίσκων πρὸς ἅπαν ἑτοίμων περὶ αὑτὸν εἶχεν, οὓς ἀντισύγκλητον ὠνόμαζε. νόμον δὲ κυρώσας μηδένα συγκλητικὸν ὑπὲρ δισχιλίας δραχμὰς ὀφείλειν, αὐτὸς ἀπέλιπε μετὰ τὴν τελευτὴν ὀφλήματος μυριάδας τριακοσίας. οὗτος εἰς τὸν δῆμον ἀφεθεὶς ὑπὸ τοῦ Μαρίου, καὶ συνταράξας πάντα τὰ πράγματα βίᾳ καὶ σιδήρῳ, νόμους ἔγραφενἄλλους τε μοχθηροὺς καὶ τὸν διδόντα Μαρίῳ τοῦ Μιθριδατικοῦ πολέμου τὴν ἡγεμονίαν. ἀπραξίας δὲ διὰ ταῦτα τῶν ὑπάτων ψηφισαμένων, ἐπαγαγὼν αὐτοῖς ἐκκλησιάζουσι περὶ τὸν νεὼν τῶν Διοσκούρων ὄχλον ἄλλους τε πολλοὺς καὶ τὸ Πομπηΐου τοῦ ὑπάτου μειράκιον ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς ἀνεῖλεν· αὐτὸς δὲ Πομπήϊος λαθὼν ἐξέφυγε. Σύλλας δὲ εἰς τὴν οἰκίαν τοῦ Μαρίου συνδιωχθεὶς ἠναγκάσθη προελθὼν τὰς ἀπραξίας λῦσαι· καὶ διὰ τοῦτο τὸν Πομπήϊον ἐπάρχοντα παύσας Σουλπίκιος οὐκ ἀφείλετο τοῦ Σύλλα τὴν ὑπατείαν, ἀλλὰ τὴν ἐπὶ Μιθριδάτην στρατείαν μόνον εἰς Μάριον μετήνεγκε· καὶ πέμπει χιλιάρχους εὐθὺς εἰς Νῶλαν παραληψομένους τὸ στράτευμα καὶ πρὸς τὸν Μάριον ἄξοντας. [8] XI. Marius s'associa donc le tribun du peuple Sulpicius, qui, ne le cédant à personne en la plus profonde scélératesse, faisait chercher en lui, non qui il surpassait en méchanceté, mais en quel genre de méchanceté il se surpassait lui-même. Il portait à un tel excès la cruauté, l'audace et l'avarice, qu'il commettait de sang-froid les actions les plus criminelles et les plus infâmes. Il vendait publiquement le droit de bourgeoisie aux affranchis et aux étrangers, et en recevait le prix sur une table qu'il avait dressée exprès sur la place publique. Il entretenait auprès de sa personne trois mille satellites toujours armés, et un grand nombre de jeunes cavaliers prêts à exécuter tout ce qu'il leur commandait, et qu'il appelait l'anti-sénat. Il avait fait recevoir par le peuple une loi qui défendait à tout sénateur d'emprunter au delà de deux mille drachmes; et à sa mort il en devait trois millions. Ce scélérat, lâché par Marius sur le peuple, porta dans toutes les parties du gouvernement la confusion et le désordre ; il employa le fer et la violence pour faire passer plusieurs lois pernicieuses, et en particulier celle qui donnait à Marius le commandement de la guerre contre Mithridate. Les consuls, pour réprimer ces voies de fait, suspendirent l'exercice de tous les tribunaux et la poursuite de toutes les affaires. Un jour que ces magistrats tenaient une assemblée publique devant le temple de Castor et de Pollux, Sulpicius, amenant la troupe de ses satellites, tua plusieurs personnes sur la place même, entre autres le jeune Pompéius, fils du consul de ce nom, qui lui-même ne se déroba à la mort que par la fuite. Sylla poursuivi jusque dans la maison de Marius où il s'était réfugié, fut obligé d'en sortir pour aller lever la suspension de la justice qu'il avait ordonnée. Cette soumission fit que Sulpicius, qui avait ôté le consulat à Pompéius, en laissa jouir Sylla, et qu'il se contenta de transférer à Marius seul le commandement de la guerre contre Mithridate. Il envoya sur-le-champ des tribuns des soldats à Nole pour y prendre l'armée de Sylla et la mener à Marius.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007