| [7] Τότε δὲ τὴν ὑπατείαν πρὸς τὰ μέλλοντα μικρὸν 
ἡγούμενος, ἐπτόητο τῇ γνώμῃ πρὸς τὸν Μιθριδατικὸν πόλεμον. 
ἀντανίστατο δὲ αὐτῷ Μάριος ὑπὸ δοξομανίας καὶ φιλοτιμίας, 
ἀγηράτων παθῶν, ἀνὴρ τῷ τε σώματι βαρὺς καὶ ταῖς ἔναγχος 
ἀπειρηκὼς στρατείαις διὰ γῆρας ἐκδήμων καὶ διαποντίων 
πολέμων ἐφιέμενος. καὶ τοῦ Σύλλα πρὸς τὰς ἐπιλιπεῖς πράξεις 
ὁρμήσαντος εἰς τὸ στρατόπεδον, αὐτὸς οἰκουρῶν ἐτεκταίνετο 
τὴν ὀλεθριωτάτην ἐκείνην καὶ ὅσα σύμπαντες οἱ πόλεμοι τὴν 
῾Ρώμην οὐκ ἔβλαψαν ἀπεργασαμένην στάσιν, ὡς καὶ τὸ 
δαιμόνιον αὐτοῖς προεσήμηνε. πῦρ μὲν γὰρ αὐτόματον ἐκ τῶν 
τὰ σημεῖα δοράτων ὑποφερόντων ἀνέλαμψε καὶ κατεσβέσθη 
μόλις, κόρακες δὲ τρεῖς τοὺς νεοσσοὺς εἰς τὴν ὁδὸν 
προαγαγόντες κατέφαγον, τὰ δὲ λείψανα πάλιν εἰς τὴν 
νεοσσιὰν ἀνήνεγκαν. καὶ μυῶν δὲ ἐν ἱερῷ χρυσὸν ἀνακείμενον 
διαφαγόντων μίαν οἱ ζάκοροι πάγῃ θήλειαν λαμβάνουσιν, ἡ δὲ 
ἐν αὐτῇ τῇ πάγῃ τεκοῦσα πέντε κατανάλωσε τὰ τρία. τὸ δὲ 
πάντων μέγιστον, ἐξ ἀνεφέλου καὶ διαίθρου τοῦ περιέχοντος 
ἤχησε φωνὴ σάλπιγγος ὀξὺν ἀποτείνουσα καὶ θρηνώδη 
φθόγγον, ὥστε πάντας ἔκφρονας γενέσθαι καὶ καταπτῆξαι διὰ 
τὸ μέγεθος. Τυρρηνῶν δὲ οἱ λόγιοι μεταβολὴν ἑτέρου γένους 
ἀπεφαίνοντο καὶ μετακόσμησιν ἀποσημαίνειν τὸ τέρας. εἶναι 
μὲν γὰρ ὀκτὼ τὰ σύμπαντα γένη, διαφέροντα τοῖς βίοις καὶ τοῖς 
ἤθεσιν ἀλλήλων, ἑκάστῳ δὲ ἀφωρίσθαι χρόνων ἀριθμὸν ὑπὸ 
τοῦ θεοῦ συμπεραινόμενον ἐνιαυτοῦ μεγάλου περιόδῳ. καὶ 
ὅταν αὕτη σχῇ τέλος, ἑτέρας ἐνισταμένης κινεῖσθαί τι σημεῖον 
ἐκ γῆς ἢ οὐρανοῦ θαυμάσιον, ὡς δῆλον εἶναι τοῖς πεφροντικόσι 
τὰ τοιαῦτα καὶ μεμαθηκόσιν εὐθὺς ὅτι καὶ τρόποις ἄλλοις καὶ 
βίοις ἄνθρωποι χρώμενοι γεγόνασι, καὶ θεοῖς ἧττον ἢ μᾶλλον 
τῶν προτέρων μέλοντες. τά τε γὰρ ἄλλα φασὶν ἐν τῇ τῶν γενῶν 
ἀμείψει λαμβάνειν μεγάλας καινοτομίας, καὶ τὴν μαντικὴν 
ποτὲ μὲν αὔξεσθαι τῇ τιμῇ καὶ κατατυγχάνειν ταῖς 
προαγορεύσεσι,καθαρὰ καὶ φανερὰ σημεῖα τοῦ δαιμονίου 
προπέμποντος, αὖθις δ’ ἐν ἑτέρῳ γένει ταπεινὰ πράττειν, 
αὐτοσχέδιον οὖσαν τὰ πολλὰ καὶ δι’ ἀμυδρῶν καὶ σκοτεινῶν 
ὀργάνων τοῦ μέλλοντος ἁπτομένην. ταῦτα μὲν οὖν οἱ 
λογιώτατοι Τυρρηνῶν καὶ πλέον τι τῶν ἄλλων εἰδέναι 
δοκοῦντες ἐμυθολόγουν. τῆς δὲ συγκλήτου τοῖς μάντεσι περὶ 
τούτων σχολαζούσης καὶ καθημένης ἐν τῷ ναῷ τῆς ᾿Ενυοῦς, 
στρουθὸς εἰσέπτη πάντων ὁρώντων τέττιγα φέρων τῷ στόματι, 
καὶ τὸ μὲν ἐκβαλὼν μέρος αὐτοῦ κατέλιπε, τὸ δὲ ἔχων 
ἀπῆλθεν. ὑφεωρῶντο δὴ στάσιν οἱ τερατοσκόποι καὶ διαφορὰν 
τῶν κτηματικῶν πρὸς τὸν ἀστικὸν ὄχλον καὶ 
ἀγοραῖον·φωνάεντα γὰρ τοῦτον εἶναι καθάπερ τέττιγα, τοὺς δὲ 
χωρίτας ἀρουραίους.
 | [7] Sylla, qui ne  voyait dans le consulat qu'une dignité commune,  
au prix de ses prétentions pour l'avenir, désirait  ardemment d'être chargé 
de la guerre contre Mithridate. Il avait pour concurrent Marius, 
à qui  l'ambition et la manie de la gloire, passions qui ne  vieillissent jamais, 
faisaient oublier sa faiblesse  et son grand âge. Obligé, par cette raison, de renoncer 
aux dernières expéditions d'Italie, il recherchait alors, au delà des mers, des guerres  
étrangères; et, profitant de l'absence de Sylla,  qui était retourné à son camp pour y 
terminer  un reste d'affaires, il trama dans Rome cette sédition funeste, qui causa plus 
de maux aux Romains que toutes les guerres qu'ils avaient eu jusqu'alors à soutenir. 
X. Les dieux l'annoncèrent par divers prodiges.  Le feu prit spontanément au bois des 
piques qui  soutenaient les enseignes, et l'on eut beaucoup  de peine à l'éteindre. 
Trois corbeaux apportèrent  dans la ville leurs petits; et après les avoir dévorés  en 
présence de tout le monde, ils en remportérent les restes dans leurs nids. Des souris 
ayant  rongé de l'or consacré dans un temple, les gardiens de cet édifice sacré en 
prirent une dans une  souricière, où elle fit cinq petits et en dévora  trois. Mais le 
signe le plus frappant, c'est que, dans  un ciel serein et sans nuages, on entendit une  
trompette qui rendait un son si aigu et si lugubre, que tout le monde eu fut dans la 
frayeur et  la consternation. Les devins toscans, consultés  sur ce dernier prodige, 
répondirent qu'il annonçait un nouvel âge qui changerait la face du  monde; qu'il 
devait se succéder huit races d'hommes qui différeraient entre elles par leurs moeurs  
et leur genre de vie; que Dieu avait fixé pour  chacune de ces races une durée de 
temps, limitée  par la période de la grande année; que lorsqu'une  race finit et qu'il 
s'en élève une autre, le ciel ou  la terre en donnent le signal par quelque mouvement 
extraordinaire. Ceux qui se sont occupés de  ces sortes d'études, ajoutaient-ils, et qui 
les ont  approfondies, connaissent quand il est né sur la  terre une espèce d'hommes 
qui ont d'autres moeurs,  d'autres manières de vivre que ceux qui les ont  précédés, et 
dont les dieux prennent plus ou moins  de soin. Ils font observer que, dans ces 
renouvellements de races, il arrive de grands changements;  qu'un des plus sensibles 
est l'accroissement d'estime et d'honneur qu'obtient, dans une race,  la science de la 
divination, qui voit toutes ces  prédictions se vérifier; les dieux faisant connaître  aux 
devins, par les signes les plus clairs et les  plus certains, tout ce qui doit arriver; au 
lieu  que dans une autre race cette science est généralement méprisée, parce que la 
plupart de ces  prédictions se font précipitamment sur de simples  conjectures, et que 
la divination n'a, pour connaître l'avenir, que des moyens obscurs et des  traces 
presques effacées. Voilà les fables que débitaient les Toscans, qui passaient pour les 
plus habiles et les plus instruits. Pendant que le sénat était assemblé dans le 
temple de Bellone, pour  conférer avec les devins sur ces prodiges, on vit tout  à coup 
un passereau voler au milieu de l'assemblée,  portant dans son bec une cigale qu'il 
partagea en  deux; il en laissa tomber une partie dans le temple  et s'envola avec 
l'autre. Les devins dirent que ce  prodige leur faisait craindre une sédition entre le  
peuple des champs et celui de la ville; car celui-ci  crie toujours comme la cigale, et 
l'autre vit tranquillement dans ses terres. 
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