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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sylla

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] ᾿Αποδειχθεὶς δὲ ταμίας ὑπατεύοντι Μαρίῳ τὴν πρώτην ὑπατείαν, συνεξέπλευσεν εἰς Λιβύην πολεμήσων ᾿Ιογόρθαν. γενόμενος δὲ ἐπὶ στρατοπέδου τά τε ἄλλα παρεῖχεν ἑαυτὸν εὐδόκιμον, καὶ καιρῷ παραπεσόντι χρησάμενος εὖ φίλον ἐποιήσατο τὸν τῶν Νομάδων βασιλέα Βόκχον. πρεσβευτὰς γὰρ αὐτοῦ λῃστήριον Νομαδικὸν ἐκφυγόντας ὑποδεξάμενος καὶ φιλοφρονηθείς, δῶρα καὶ πομπὴν ἀσφαλῆ παρασχὼν ἀπέστειλεν. δὲ Βόκχος ἐτύγχανε μὲν ἔτι γε πάλαι γαμβρὸν ὄντα μισῶν καὶ φοβούμενος τὸν ᾿Ιογόρθαν, τότε δὲ ἡττημένῳ καὶ πεφευγότι πρὸς αὐτὸν ἐπιβουλεύων ἐκάλει τὸν Σύλλαν, διἐκείνου μάλιστα βουλόμενος τὴν σύλληψιν καὶ παράδοσιν τοῦ ᾿Ιογόρθα γενέσθαι διαὑτοῦ. κοινωσάμενος δὲ τῷ Μαρίῳ καὶ λαβὼν στρατιώτας ὀλίγους Σύλλας τὸν μέγιστον ὑπέδυ κίνδυνον, ὅτι βαρβάρῳ καὶ πρὸς τοὺς οἰκειοτάτους ἀπίστῳ πιστεύσας, ὑπὲρ τοῦ παραλαβεῖν ἕτερον ἑαυτὸν ἐνεχείρισεν. οὐ μὴν ἀλλὰ Βόκχος ἀμφοτέρων κύριος γενόμενος, καὶ καταστήσας ἑαυτὸν εἰς ἀνάγκην τοῦ παρασπονδῆσαι τὸν ἕτερον, καὶ πολλὰ διενεχθεὶς τῇ γνώμῃ, τέλος ἐκύρωσε τὴν πρώτην προδοσίαν καὶ παρέδωκε τῷ Σύλλᾳ τὸν ᾿Ιογόρθαν. μὲν οὖν θριαμβεύων ἐπὶ τούτῳ Μάριος ἦν, δὲ δόξα τοῦ κατορθώματος, ἣν Μαρίου φθόνος Σύλλᾳ προσετίθει, παρελύπει τὸν Μάριον ἡσυχῇ. καὶ γὰρ αὐτὸς Σύλλας φύσει τε μεγάλαυχος ὢν καὶ τότε πρῶτον ἐκ βίου ταπεινοῦ καὶ ἀγνῶτος ἔν τινι λόγῳ γεγονὼς παρὰ τοῖς πολίταις, καὶ τοῦ τιμᾶσθαι γευόμενος, εἰς τοῦτο φιλοτιμίας προῆλθεν ὥστε γλυψάμενος ἐν δακτυλίῳ φορεῖν εἰκόνα τῆς πράξεως, καὶ ταύτῃ γε χρώμενος ἀεὶ διετέλεσεν. ἦν δὲ γραφὴ Βόκχος μὲν παραδιδούς, Σύλλας δὲ παραλαμβάνων τὸν ᾿Ιογόρθαν. [3] Nommé questeur de Marius, alors consul pour la première fois, il le suivit en Afrique dans la guerre contre Jugurtha. A peine arrivé à l'armée, il s'y fit de la réputation par son courage; et ayant su profiter d'une circonstance heureuse, il gagna l'amitié de Bocchus, roi des Numides. Il avait recueilli des ambassadeurs de ce prince, qui s'étaient échappés des mains des brigands numides, et, après les avoir traités avec la plus grande générosité, il les avait renvoyés, comblés de présents, sous une bonne escorte. Bocchus craignait et haïssait de longue main Jugurtha son gendre, qui, vaincu par les Romains, s'était réfugié lui. Résolu de le trahir, il appela auprès de lui Sylla, aimant mieux que ce fût lui qui le prît et le livrât aux Romains, que de le leur livrer lui-même. Sylla, après avoir communiqué l'affaire à Marius, prit un petit nombre de soldats, avec lesquels il alla s'exposer au plus grand péril en se confiant à un Barbare qui manquait de foi à ses plus proches; et pour retirer Jugurtha de ses mains, il alla s'y mettre lui-même. Quand Bocchus les vit l'un et l'autre en sa puissance, et qu'il se fut mis dans la nécessité de trahir l'un des deux, il flotta longtemps entre des résolutions opposées : enfin, il se décida pour la première trahison qu'il avait projetée, et remit son gendre entre les mains de Sylla. A la vérité, ce fut Marius qui mena ce prince en triomphe, mais, par l'envie qu'on portait au consul, on attribuait à Sylla la gloire d'avoir fait Jugurtha prisonnier. Marius en conçut un violent dépit, que la conduite de Sylla ne fit qu'augmenter encore. Naturellement vain, et longtemps ignoré dans Rome, il commençait à acquérir de la considé ration. Séduit par cette première amorce de gloire, il en vint à cet excès de vanité, de faire graver cet événement sur un anneau qu'il porta toujours depuis, et qui lui servait de cachet. On y voyait Bocchus qui livrait Jugurtha; et Sylla qui le recevait de ses mains.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007