[2] Τοῦ δὲ σώματος αὐτοῦ τὸ μὲν ἄλλο εἶδος ἐπὶ τῶν
ἀνδριάντων φαίνεται, τὴν δὲ τῶν ὀμμάτων γλαυκότητα δεινῶς
πικρὰν καὶ ἄκρατον οὖσαν ἡ χρόα τοῦ προσώπου φοβερωτέραν
ἐποίει προσιδεῖν. ἐξήνθει γὰρ τὸ ἐρύθημα τραχὺ καὶ σποράδην
καταμεμιγμένον τῇ λευκότητι· πρὸς ὃ καὶ τοὔνομα λέγουσιν
αὐτῷ γενέσθαι τῆς χρόας ἐπίθετον, καὶ τῶν ᾿Αθήνησι
γεφυριστῶν ἐπέσκωψέ τις εἰς τοῦτο ποιήσας·
συκάμινόν ἐσθ’ ὁ Σύλλας ἀλφίτῳ πεπασμένον.
τοῖς δὲ τοιούτοις τῶν τεκμηρίων οὐκ ἄτοπόν ἐστι χρῆσθαι περὶ
ἀνδρός, ὃν οὕτω φιλοσκώμμονα φύσει γεγονέναι λέγουσιν,
ὥστε νέον μὲν ὄντα καὶ ἄδοξον ἔτι μετὰ μίμων καὶ
γελωτοποιῶν διαιτᾶσθαι καὶ συνακολασταίνειν, ἐπεὶ δὲ κύριος
ἁπάντων κατέστη, συναγαγόντα τῶν ἀπὸ σκηνῆς καὶ θεάτρου
τοὺς ἰταμωτάτους ὁσημέραι πίνειν καὶ διαπληκτίζεσθαι τοῖς
σκώμμασι, τοῦ τε γήρως ἀωρότερα πράττειν δοκοῦντα καὶ πρὸς
τῷ καταισχύνειν τὸ ἀξίωμα τῆς ἀρχῆς πολλὰ τῶν δεομένων
ἐπιμελείας προϊέμενον. οὐ γὰρ ἦν τῷ Σύλλᾳ περὶ δεῖπνον ὄντι
χρήσασθαι σπουδαῖον οὐδέν, ἀλλ’ ἐνεργὸς ὢν καὶ
σκυθρωπότερος παρὰ τὸν ἄλλον χρόνον, ἀθρόαν ἐλάμβανε
μεταβολὴν ὁπότε πρῶτον ἑαυτὸν εἰς συνουσίαν καταβάλοι καὶ
πότον, ὥστε μιμῳδοῖς καὶ ὀρχησταῖς τιθασὸς εἶναι καὶ πρὸς
πᾶσαν ἔντευξιν ὑποχείριος καὶ κατάντης. ταύτης δὲ τῆς
ἀνέσεως ἔοικε γεγονέναι νόσημα καὶ ἡ πρὸς τοὺς ἔρωτας
εὐχέρεια καὶ ῥύσις αὐτοῦ τῆς φιληδονίας, ἧς οὐδὲ γηράσας
ἐπαύσατο, Μητροβίου δὲ τῶν ἀπὸ σκηνῆς τινος ἐρῶν
διετέλεσεν ἔτι νέος ὤν. καὶ συνήντησεν αὐτῷ τὸ τοιοῦτον·
ἀρξάμενος γὰρ ἐρᾶν κοινῆς μέν, εὐπόρου δὲ γυναικός, ὄνομα
Νικοπόλεως, καὶ διὰ συνήθειαν καὶ χάριν, ἣν ἀφ’ ὥρας εἶχεν,
εἰς ἐρωμένου σχῆμα περιελθών, ἀπελείφθη κληρονόμος ὑπὸ
τῆς ἀνθρώπου τελευτώσης. ἐκληρονόμησε δὲ καὶ τὴν μητρυιάν,
ἀγαπηθεὶς ὥσπερ υἱὸς ὑπ’ αὐτῆς· καὶ μετρίως μὲν ἀπὸ τούτων
εὐπόρησεν.
| [2] On peut juger de l'air de sa figure par les statues qui nous restent de lui :
ses yeux étaient pers, ardents et rudes;
et la couleur de son visage rendait encore son regard plus terrible. Elle était d'un
rouge foncé, parsemé de taches blanches; on croit même que c'est de là qu'il a tiré
son nom. Un plaisant d'Athènes fit, sur son teint, ce vers satirique :" Sylla n'est
qu'une mûre empreinte de farine". Il est permis d'emprunter de pareils traits pour
peindre un homme tel que Sylla. Il était, dit-on, d'un caractère si railleur, qu'étant
encore jeune et peu connu, il passait sa vie avec des pantomimes et des bouffons,
dont il partageait la licence et les débauches. Dans la suite, quand il eut usurpé
l'autorité souveraine, il faisait venir du théâtre chez lui les farceurs les plus
impudents, et passait les journées entières à boire, à faire avec eux assaut de raillerie,
déshonorant ainsi son âge et sa dignité, et sacrifiant à des goûts si bas les objets les
plus dignes de tous ses soins. Dès qu'il s'était mis à table, il ne fallait plus lui parler
d'affaires sérieuses : partout ailleurs plein d'activité, sombre et sévère, une fois qu'il
s'était livré à ces sociétés de débauche, il devenait si différent de lui-même, qu'il
vivait dans la plus intime familiarité avec ces comédiens et ces farceurs, qui
trouvaient en lui une complaisance extrême, et le gouvernaient à leur gré. Ce fut
sans doute de cette société corrompue que lui vint ce penchant au libertinage, ce
goût effréné pour les voluptés et pour les amours criminelles, qui ne cessèrent pas
même dans sa dernière vieillesse. Il aima, dès sa jeunesse, le comédien Métrobius, et
conserva toute sa vie cette passion infâme Il devint amoureux d'une courtisane fort
riche, nommée Nicopolis, à qui l'habitude de le voir, et les agréments de sa figure,
inspirèrent une telle passion pour lui, qu'en mourant elle l'institua son héritier. Il
hérita aussi de sa belle-mère, qui l'aimait comme s'il eût été son propre fils. Ces
deux successions lui donnèrent de grandes richesses.
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