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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sylla

Chapitre 1

  Chapitre 1

[0] Σύλλας. [0] SYLLA.
[1] Λεύκιος δὲ Κορνήλιος Σύλλας γένει μὲν ἦν ἐκ πατρικίων, οὓς εὐπατρίδας ἄν τις εἴποι, τῶν δὲ προγόνων αὐτοῦ λέγουσιΡουφῖνον ὑπατεῦσαι, καὶ τούτῳ δὲ τῆς τιμῆς ἐπιφανεστέραν γενέσθαι τὴν ἀτιμίαν. εὑρέθη γὰρ ἀργυρίου κοίλου κεκτημένος ὑπὲρ δέκα λίτρας, τοῦ νόμου μὴ διδόντος· ἐπὶ τούτῳ δὲ τῆς βουλῆς ἐξέπεσεν. οἱ δὲ μετἐκεῖνον ἤδη ταπεινὰ πράττοντες διετέλεσαν, αὐτός τε Σύλλας ἐν οὐκ ἀφθόνοις ἐτράφη τοῖς πατρῴοις. γενόμενος δὲ μειράκιον ᾤκει παρἑτέροις ἐνοίκιον οὐ πολὺ τελῶν, ὡς ὕστερον ὠνειδίζετο παρἀξίαν εὐτυχεῖν δοκῶν. σεμνυνομένῳ μὲν γὰρ αὐτῷ καὶ μεγαληγοροῦντι μετὰ τὴν ἐν Λιβύῃ στρατείαν λέγεταί τις εἰπεῖν τῶν καλῶν τε κἀγαθῶν ἀνδρῶν, “Καὶ πῶς ἂν εἴης σὺ χρηστός, ὃς τοῦ πατρός σοι μηδὲν καταλιπόντος τοσαῦτα κέκτησαι;” καὶ γὰρ οὐκ ἔτι τῶν βίων ἐν ἤθεσιν ὀρθίοις καὶ καθαροῖς μενόντων, ἀλλἐγκεκλικότων καὶ παραδεδεγμένων τρυφῆς καὶ πολυτελείας ζῆλον, εἰς ἴσον ὅμως ὄνειδος ἐτίθεντο τοὺς ὑπάρχουσαν εὐπορίαν ἀπολέσαντας καὶ τοὺς πενίαν πατρῴαν μὴ διαφυλάξαντας. ὕστερον δὲ ἤδη κρατοῦντος αὐτοῦ καὶ πολλοὺς ἀποκτιννύντος, ἀπελευθερικὸς ἄνθρωπος, δοκῶν κρύπτειν ἕνα τῶν προγεγραμμένων καὶ κατακρημνίζεσθαι διὰ τοῦτο μέλλων, ὠνείδισε τὸν Σύλλαν ὅτι πολὺν χρόνον ἐν μιᾷ συνοικίᾳ διῃτῶντο, φέροντες ἐνοίκιον αὐτὸς μὲν τῶν ἄνω δισχιλίους νούμμους, ἐκεῖνος δὲ τῶν ὑποκάτω τρισχιλίους, ὥστε τῆς τύχης αὐτῶν τὸ μεταξὺ χιλίους εἶναι νούμμους, οἳ πεντήκοντα καὶ διακοσίας δραχμὰς ᾿Αττικὰς δύνανται. ταῦτα μὲν οὖν ἱστοροῦσι περὶ τῆς παλαιᾶς τοῦ Σύλλα τύχης. [1] Lucius Cornélius Sylla était d'une de ces familles patriciennes qui composent les premières maisons de Rome. On dit que Rufinus, un de ses ancêtres, parvint au consulat, mais qu'il fut moins connu par cette élévation que par la flétrissure qu'il reçut : on trouva chez lui plus de dix livres pesant de vaisselle d'argent ; et cette contravention à la loi le fit chasser du sénat. Ses descendants vécurent depuis dans l'obscurité, et Sylla lui-même fut élevé dans un état de fortune très médiocre. Pendant sa jeunesse il occupait une maison de louage d'un prix modique ; et c'est ce qu'on lui reprocha dans la suite, lorsqu'il fut parvenu à une opulence pour laquelle il n'était pas né. Un jour qu'après sa guerre d'Afrique, il se vantait lui-même avec complaisance : "Comment seriez-vous homme de bien, lui dit un des premiers et des plus honnêtes citoyens, vous qui, n'ayant rien eu de votre père, possédez aujourd'hui une fortune immense?" Quoique alors les Romains eussent dégénéré de la droiture et de la pureté de moeurs de leurs ancêtres, et qu'ils eussent ouvert leur coeur à l'amour du luxe et de la somptuosité, c'était encore un aussi grand sujet de reproche, de dissiper sa fortune, que de ne pas conserver la pauvreté de ses pères. Lorsque, devenu maître de Rome, il y faisait périr tant de citoyens, un fils d'affranchi, qui, soupçonné d'avoir donné asile chez lui à un des proscrits, allait être, pour cela seul, précipité de la roche Tarpéienne, lui rappela qu'ils avaient logé longtemps dans la même maison, dont il louait le haut deux mille sesterces, et Sylla tenait le bas pour trois mille; qu'ainsi la différence de leur fortune n'était que de mille sesterces, qui font deux cent cinquante drachmes attiques. Voilà ce qu'on rapporte du premier état de Sylla.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007