HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sylla

Chapitre 28

  Chapitre 28

[28] ῾Ο δὲ Σύλλας ἔτι πολλοῖς στρατοπέδοις καὶ μεγάλαις δυνάμεσι περικεχυμένους αὐτῷ τοὺς πολεμίους ὁρῶν πανταχόθεν ἥπτετο δυνάμει καὶ διἀπάτης, προκαλούμενος εἰς διαλύσεις τὸν ἕτερον τῶν ὑπάτων Σκηπίωνα. δεξαμένου δἐκείνου σύλλογοι μὲν ἐγίνοντο καὶ κοινολογίαι πλείονες, ἀεὶ δέ τινα παραγωγὴν καὶ πρόφασιν ἐμβάλλων Σύλλας διέφθειρε τοὺς περὶ Σκηπίωνα τοῖς ἑαυτοῦ στρατιώταις, ἠσκημένοις πρὸς ἀπάτην καὶ γοητείαν ἅπασαν ὥσπερ αὐτὸς ἡγεμών. εἰσιόντες γὰρ εἰς τὸν χάρακα τῶν πολεμίων καὶ ἀναμιγνυμένοι τοὺς μὲν εὐθὺς ἀργυρίῳ, τοὺς δὲ ὑποσχέσεσι, τοὺς δὲ κολακεύοντες καὶ ἀναπείθοντες προσήγοντο. τέλος δὲ τοῦ Σύλλα μετὰ σπειρῶν εἴκοσι προσελθόντος ἐγγὺς οἱ μὲν ἠσπάσαντο τοὺς τοῦ Σκηπίωνος, οἱ δὲ ἀντασπασάμενοι προσεχώρησαν· δὲ Σκηπίων ἔρημος ἐν τῇ σκηνῇ ληφθεὶς ἠφείθη, Σύλλας δὲ ταῖς εἴκοσι σπείραις ὥσπερ ἠθάσιν ὄρνισι τεσσαράκοντα τὰς τῶν πολεμίων παλεύσας ἀπήγαγεν εἰς τὸ στρατόπεδον ἅπαντας. ὅτε καὶ Κάρβωνά φασιν εἰπεῖν ὡς ἀλώπεκι καὶ λέοντι πολεμῶν ἐν τῇ Σύλλα ψυχῇ κατοικοῦσιν ὑπὸ τῆς ἀλώπεκος ἀνιῷτο μᾶλλον. ᾿Εκ τούτου περὶ Σίγνιον Μάριος ὀγδοήκοντα καὶ πέντε σπείρας ἔχων προὐκαλεῖτο Σύλλαν. δὲ καὶ πάνυ πρόθυμος ἦν διαγωνίσασθαι κατἐκείνην τὴν ἡμέραν· ἐτύγχανε γὰρ ὄψιν ἑωρακὼς τοιάνδε κατὰ τοὺς ὕπνους. ἐδόκει τὸν γέροντα Μάριον τεθνηκότα πάλαι τῷ παιδὶ Μαρίῳ παραινεῖν φυλάξασθαι τὴν ἐπιοῦσαν ἡμέραν ὡς μεγάλην αὐτῷ δυστυχίαν φέρουσαν. διὰ τοῦτο μὲν δὴ πρόθυμος Σύλλας ἦν μάχεσθαι, καὶ μετεπέμπετο τὸν Δολοβέλλαν ἄπωθεν στρατοπεδεύοντα. τῶν δὲ πολεμίων ἐφισταμένων ταῖς ὁδοῖς καὶ ἀποφραττόντων οἱ τοῦ Σύλλα προσμαχόμενοι καὶ ὁδοποιοῦντες ἔκαμνον· καὶ πολὺς ὄμβρος ἅμα τοῖς ἔργοις ἐπιγενόμενος μᾶλλον ἐκάκωσεν αὐτούς. ὅθεν οἱ ταξίαρχοι προσιόντες τῷ Σύλλᾳ ἐδέοντο τὴν μάχην ἀναβαλέσθαι, δεικνύντες ἅμα τοὺς στρατιώτας ἐρριμμένους ὑπὸ κόπου καὶ προσαναπαυομένους χαμᾶζε τοῖς θυρεοῖς κεκλιμένοις. ἐπεὶ δὲ συνεχώρησεν ἄκων καὶ πρόσταγμα καταζεύξεως ἔδωκεν, ἀρχομένων αὐτῶν τὸν χάρακα βάλλειν καὶ τάφρον ὀρύσσειν πρὸ τῆς στρατοπεδείας, ἐπήλαυνε σοβαρῶς Μάριος προϊππεύων ὡς ἀτάκτους καὶ τεθορυβημένους διασκεδάσων. ἐνταῦθα τῷ Σύλλᾳ τὴν κατὰ τοὺς ὕπνους φωνὴν δαίμων συνετέλει. ὀργὴ γὰρ αὐτοῦ τοῖς στρατιώταις παρέστη, καὶ παυσάμενοι τῶν ἔργων τοὺς μὲν ὑσσοὺς κατέπηξαν ἐπὶ τῇ τάφρῳ, σπασάμενοι δὲ τὰ ξίφη καὶ συναλαλάξαντες ἐν χερσὶν ἦσαν τῶν πολεμίων. οἱ δὲ οὐ πολὺν ὑπέστησαν χρόνον, ἀλλὰ γίνεται πολὺς φόνος αὐτῶν τραπέντων. Μάριος δὲ φεύγων εἰς Πραινεστὸν ἤδη τὰς πύλας εὗρε κεκλειμένας· καλωδίου δὲ ἄνωθεν ἀφεθέντος ἐνζώσας ἑαυτὸν ἀνελήφθη πρὸς τὸ τεῖχος. ἔνιοι δέ φασιν, ὧν καὶ Φαινεστέλλας ἐστίν, οὐδὲ αἰσθέσθαι τῆς μάχης τὸν Μάριον, ἀλλἐξ ἀγρυπνιῶν καὶ κόπων ὑπὸ σκιᾷ τινι χαμαὶ κατακλινέντα τοῦ συνθήματος δοθέντος ἐνδοῦναι πρὸς ὕπνον, εἶτα μόλις ἐξεγείρεσθαι τῆς φυγῆς γενομένης. ἐν ταύτῃ τῇ μάχῃ Σύλλας φησὶν εἰκοσιτρεῖς μόνους ἀποβαλεῖν, ἀποκτεῖναι δὲ τῶν πολεμίων δισμυρίους καὶ λαβεῖν ζῶντας ὀκτακισχιλίους. καὶ τἆλλα δὲ ὁμοίως εὐτυχεῖτο διὰ τῶν στρατηγῶν, Πομπηΐου, Κράσσου, Μετέλλου, Σερουϊλίου. οὐδὲν γὰρ μικρὰ προσκρούσαντες οὗτοι μεγάλας συνέτριψαν δυνάμεις τῶν πολεμίων, ὥστε τὸν μάλιστα τὴν ἐναντίαν στάσιν συνέχοντα Κάρβωνα νύκτωρ ἀποδράντα τὴν ἑαυτοῦ στρατιὰν εἰς Λιβύην ἐκπλεῦσαι. [28] Sylla, qui se voyait environné de plusieurs camps et d'armées très nombreuses, se sentant inférieur en forces, eut recours à la ruse, et fit faire à Scipion, l'un des consuls, des propositions d'accommodement. Scipion s'y prêta, et ils eurent ensemble plusieurs conférences; mais Sylla trouvait toujours quelque prétexte pour traîner l'affaire en longueur; et pendant ce temps-là il travaillait à corrompre ses troupes par l'entremise de ses propres soldats, qui, comme leur général, étaient exercés à toutes sortes de ruses et de tromperies. Ils entrèrent dans le camp des ennemis, se mêlèrent avec eux, gagnèrent les uns par argent, les autres par des promesses, ceux-ci par des flatteries, et réussirent à le séduire. Enfin, Sylla s'étant approché de leur camp avec vingt cohortes, ses soldats saluèrent ceux de Scipion, qui leur rendirent le salut, et vinrent se joindre à eux. Scipion, resté seul dans sa tente, fut pris et renvoyé. Sylla, qui s'était servi de ces vingt cohortes pour en attirer quarante dans ses filets, comme les oiseleurs font tomber les oiseaux dans le piège par le moyen d'oiseaux privés, les emmena toutes dans son camp. Cet événement fit dire à Carbon, qu'ayant à combattre à la fois le lion et le renard qui habitaient dans l'âme de Sylla, c'était le renard qui lui donnait le plus d'affaires. XXXVI. Peu de temps après, le jeune Marius, campé auprès de Signium avec quatre-vingt-cinq cohortes, présenta la bataille à Sylla, qui lui-même avait la plus grande envie de combattre ce jour-là, d'après le songe qu'il avait eu la nuit précédente. Il avait cru voir le vieux Marius, mort depuis quelques années, qui avertissait son fils de se garder du lendemain, parce qu'il devait lui être funeste. Brûlant donc d'impatience d'en venir aux mains, il mande sur-le-champ Dolabella, qui était campé assez loin de lui. Les ennemis s'emparèrent des chemins et les gardèrent avec soin, pour empêcher cette jonction. Les troupes de Sylla voulurent les en déloger, afin d'ouvrir les passages à leurs camarades. Ils étaient déjà fatigués de ce travail et des combats qu'il fallait livrer, lorsqu'il survint une forte pluie qui leur ôta toutes leurs forces. Les officiers les voyant dans cet état, allèrent trouver Sylla, et lui montrant les soldats abattus par la fatigue et couchés à terre sur leurs boucliers, ils le prièrent de différer la bataille. Sylla y consentit, quoique avec peine, et donna l'ordre de camper. Ils commentaient à faire les retranchements, lorsque Marius s'avança fièrement à cheval jusqu'aux palissades, dans l'espérance de les surprendre en désordre et de les disperser facilement. Mais dans ce moment la fortune vérifia le songe de Sylla. Ses soldats, irrités des bravades de Marius, interrompent leurs travaux, plantent leurs piques sur le bord du fossé, et, mettant l'épée à la main, ils fondent avec de grands cris sur les troupes ennemies, qui, après un légère résistance, tournèrent le dos; on en fit un grand carnage, et Marius s'enfuit à Préneste, dont il trouva les portes fermées; mais on lui jeta du haut des murs une corde dont il se lia, et il fut ainsi enlevé dans la ville. Quelques historiens, du nombre desquels est Fenestella, prétendent que Marius ne se trouva pas même à la bataille; qu'accablé de lassitude et de ses longues veilles, après avoir donné le mot pour la bataille, il se coucha par terre sous un arbre, et s'y endormit si profondément, qu'il ne fut réveillé qu'avec peine par le bruit de la déroute. Sylla écrit dans ses Commentaires qu'il ne perdit à cette action que vingt- trois hommes, qu'il en tua vingt mille, et fit huit mille prisonniers. Il fut aussi heureux du côté de ses lieutenants Pompée, Crassus, Métellus et Servilius, qui tous, sans presque aucune perte, taillèrent en pièces des armées considérables. Carbon, le principal chef de la faction contraire, quitta la nuit son armée, et fit voile pour l'Afrique.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007