HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Sylla

Chapitre 27

  Chapitre 27

[27] Σύλλας δὲ διὰ Θετταλίας καὶ Μακεδονίας καταβὰς ἐπὶ θάλατταν παρεσκευάζετο χιλίαις ναυσὶ καὶ διακοσίαις ἀπὸ Δυρραχίου διαβάλλειν εἰς Βρεντέσιον. δὲ ᾿Απολλωνία πλησίον ἐστί, καὶ πρὸς αὐτῇ τὸ Νύμφαιον, ἱερὸς τόπος ἐκ χλοερᾶς νάπης καὶ λειμώνων ἀναδιδοὺς πυρὸς πηγὰς σποράδας ἐνδελεχῶς ῥέοντος. ἐνταῦθά φασι κοιμώμενον ἁλῶναι σάτυρον, οἷον οἱ πλάσται καὶ γραφεῖς εἰκάζουσιν, ἀχθέντα δὲ ὡς Σύλλαν ἐρωτᾶσθαι διἑρμηνέων πολλῶν ὅστις εἴη· φθεγξαμένου δὲ μόλις οὐδὲν συνετῶς, ἀλλὰ τραχεῖάν τινα καὶ μάλιστα μεμιγμένην ἵππου τε χρεμετισμῷ καὶ τράγου μηκασμῷ φωνὴν ἀφέντος, ἐκπλαγέντα τὸν Σύλλαν ἀποδιοπομπήσασθαι. Μέλλοντος δὲ τοὺς στρατιώτας διαπεραιοῦν, καὶ δεδιότος μὴ τῆς ᾿Ιταλίας ἐπιλαβόμενοι κατὰ πόλεις ἕκαστοι διαρρυῶσι, πρῶτον μὲν ὤμοσαν ἀφαὑτῶν παραμενεῖν καὶ μηδὲν ἑκουσίως κακουργήσειν τὴν ᾿Ιταλίαν, ἔπειτα χρημάτων δεόμενον πολλῶν ὁρῶντες, ἀπήρχοντο καὶ συνεισέφερον ὡς ἕκαστος εἶχεν εὐπορίας. οὐ μὴν ἐδέξατο τὴν ἀπαρχὴν Σύλλας, ἀλλἐπαινέσας καὶ παρορμήσας διέβαινεν, ὥς φησιν αὐτός, ἐπὶ πεντεκαίδεκα στρατηγοὺς πολεμίους πεντήκοντα καὶ τετρακοσίας σπείρας ἔχοντας, ἐκδηλότατα τοῦ θεοῦ τὰς εὐτυχίας προσημαίνοντος αὐτῷ. θύσαντος μὲν γὰρ εὐθέως διέβη περὶ Τάραντα, δάφνης στεφάνου τύπον ἔχων λοβὸς ὤφθη, καὶ λημνίσκων δύο κατηρτημένων. μικρὸν δὲ πρὸ τῆς διαβάσεως ἐν Καμπανίᾳ περὶ τὸ Τίφατον ὄρος ἡμέρας ὤφθησαν δύο τράγοι μεγάλοι συμφερόμενοι καὶ πάντα δρῶντες καὶ πάσχοντες συμβαίνει μαχομένοις ἀνθρώποις. ἦν δὲ ἄρα φάσμα, καὶ κατὰ μικρὸν αἰρόμενον ἀπὸ γῆς διεσπείρετο πολλαχοῦ τοῦ ἀέρος εἰδώλοις ἀμαυροῖς ὅμοιον, εἶτα οὕτως ἠφανίσθη. καὶ μετοὐ πολὺν χρόνον ἐν τῷ τόπῳ τούτῳ Μαρίου τοῦ νέου καὶ Νορβανοῦ τοῦ ὑπάτου μεγάλας δυνάμεις ἐπαγαγόντων, Σύλλας οὔτε τάξιν ἀποδοὺς οὔτε λοχίσας τὸ οἰκεῖον στράτευμα, ῥώμῃ δὲ προθυμίας κοινῆς καὶ φορᾷ τόλμης ἀποχρησάμενος ἐτρέψατο τοὺς πολεμίους καὶ κατέκλεισεν εἰς Καπύην πόλιν τὸν Νορβανόν, ἑπτακισχιλίους ἀποκτείνας. τοῦτο αἴτιον αὐτῷ γενέσθαι φησὶ τοῦ μὴ διαλυθῆναι τοὺς στρατιώτας κατὰ πόλεις, ἀλλὰ συμμεῖναι καὶ καταφρονῆσαι τῶν ἐναντίων πολλαπλασίων ὄντων. ἐν δὲ Σιλβίῳ φησὶν οἰκέτην Ποντίου θεοφόρητον ἐντυχεῖν αὐτῷ λέγοντα παρὰ τῆς ᾿Ενυοῦς κράτος πολέμου καὶ νίκην ἀπαγγέλλειν· εἰ δὲ μὴ σπεύσειεν, ἐμπεπρήσεσθαι τὸ Καπιτώλιον· καὶ συμβῆναι τῆς ἡμέρας ἐκείνης ἧς ἄνθρωπος προηγόρευσεν· ἦν δὲ αὕτη πρὸ μιᾶς νωνῶν Κυντιλίων, ἃς νῦν ᾿Ιουλίας καλοῦμεν. ἔτι δὲ Μάρκος Λεύκολλος, εἷς τῶν ὑπὸ Σύλλᾳ στρατηγούντων, περὶ Φιδεντίαν ἑκκαίδεκα σπείραις πρὸς πεντήκοντα τῶν πολεμίων ἀντιταχθεὶς τῇ μὲν προθυμίᾳ τῶν στρατιωτῶν ἐπίστευεν, ἀνόπλους δὲ τοὺς πολλοὺς ἔχων ὤκνει. βουλευομένου δὲ αὐτοῦ καὶ διαμέλλοντος, ἀπὸ τοῦ πλησίον πεδίου λειμῶνα ἔχοντος αὔρα φέρουσα μαλακὴ πολλὰ τῶν ἀνθέων ἐπέβαλε τῇ στρατιᾷ καὶ κατέσπειρεν, αὐτομάτως ἐπιμένοντα καὶ περιπίπτοντα τοῖς θυρεοῖς καὶ τοῖς κράνεσιν αὐτῶν, ὥστε φαίνεσθαι τοῖς πολεμίοις ἐστεφανωμένους. γενόμενοι δὲ ὑπὸ τούτου προθυμότεροι συνέβαλον· καὶ νικήσαντες ὀκτακισχιλίους ἐπὶ μυρίοις ἀπέκτειναν καὶ τὸ στρατόπεδον εἷλον. οὗτος Λεύκολλος ἀδελφὸς ἦν Λευκόλλου τοῦ Μιθριδάτην ὕστερον καὶ Τιγράνην καταπολεμήσαντος. [27] Sylla ayant traversé la Thessalie et la Macédoine, descendit vers la mer pour s'embarquer à Dyrrachium, et passer de là à Brunduse avec une flotte de douze cents voiles. Près de Dyrrachium est la ville d'Apollonie, qui a dans son voisinage un lieu sacré qu'on appelle Nymphée, où, du milieu d'une vallée que couvrent de belles prairies, il jaillit des sources de feu qui coulent continuellement. Ce fut là, dit-on, qu'on surprit un satyre endormi, tel que les sculpteurs et les peintres les représentent. Il fut conduit à Sylla, et interrogé par divers interprètes, qui lui demandèrent son nom; mais il ne répondit rien d'articulé ni d'intelligible; sa voix n'était qu'un cri rude et sauvage qui tenait du hennissement du cheval et du bêlement du bouc. Sylla, saisi d'horreur, le fit ôter de sa présence. XXXIV. Lorqu'il fut prêt à embarquer ses troupes, il parut craindre que les soldats, une fois arrivés en Italie, ne voulussent se débander et se retirer chacun dans sa ville; mais ils vinrent tous d'eux-mêmes lui jurer qu'ils resteraient aux drapeaux, et qu'ils ne commettraient volontairement aucune violence dans l'Italie. Ensuite sachant qu'il avait besoin de beaucoup d'argent, ils contribuèrent chacun selon ses facultés, et lui apportèrent ce qu'ils avaient pu ramasser entre eux. Sylla ne voulut pas recevoir leur don; et après avoir loué leur bonne volonté, après les avoir encouragés, il traversa la mer, pour aller, comme il le dit lui-même, contre quinze chefs de factions, qui tous étaient ses ennemis, et avaient sous leurs ordres quatre cent cinquante cohortes. Mais les dieux lui donnèrent les présages les plus certains des succès qu'ils lui destinaient. En arrivant à Tarente, il fit un sacrifice, où le foie de la victime parut avoir la forme d'une couronne de laurier, d'où pendaient deux bandelettes. Peu de temps avant qu'il s'embarquât, on avait vu en plein jour, près du mont Éphéon, dans la Campanie, deux boucs d'une taille extraordinaire qui se battaient, et faisaient les mêmes mouvements que des hommes qui combattent; mais ce n'était qu'un fantôme, qui, s'élevant peu à peu de terre, s'étendit dans les airs, et, comme ces spectres ténébreux qui paraissent quelquefois, se dissipa bientôt et s'évanouit. Peu de temps après, le jeune Marius et le consul Norbanus avant amené dans ce même lieu deux puissantes armées, Sylla, sans se donner le temps de mettre ses troupes en bataille et de leur assigner aucun poste, sans autre moyen que l'ardeur et l'audace de ses soldats, défit ces deux généraux, les mit en fuite; et après avoir tué sept mille hommes à Norbanus, il l'obligea de se renfermer dans Capoue. Cette victoire, à ce qu'il dit lui-même, retint ses soldats auprès de lui, les empêcha de se retirer dans leurs villes, et leur inspira le plus grand mépris pour les armées ennemies, qui leur étaient cependant très supérieures en nombre. Il ajoute que dans la ville de Sylvium, un esclave de Pontius, transporté d'une fureur divine, vint au-devant de lui, et l'assura qu' il venait de la part de Bellone lui annoncer la victoire; mais que, s'il ne se hâtait, le Capitole serait brûlé: ce qui arriva en effet le jour même que cet homme l'avait prédit, c'est-à-dire le six du mois appelé alors Quintilis, et nommé depuis juillet. XXXV. Marcus Lucullus, un des lieutenants de Sylla, campé auprès de Fidentia avec seize cohortes, en avait cinquante à combattre : il se fiait assez à la bonne volonté de ses soldats; mais comme la plupart n'avaient pas d'armure complète, il balançait d'en venir aux mains avec l'ennemi. Pendant qu'il délibérait sans oser prendre son parti, il s'éleva tout-à-coup un vent doux et léger, qui, enlevant d'une prairie voisine une grande quantité de fleurs, les porta au milieu de ses troupes; il semblait qu'elles vinssent d'elles-mêmes se placer sur les boucliers et sur les casques des soldats de manière qu'ils paraissaient aux yeux de l'autre armée couronnés de fleurs. Encouragés par cette espèce de prodige, ils tombèrent sur les ennemis avec tant de vigueur, qu'ils remportèrent une pleine victoire, leur tuèrent plus de dix-huit mille hommes, et s'emparèrent de leur camp. Lucullus était frère de celui qui, dans la suite, vainquit Mithridate et Tigrane.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007