| [23] Τούτων ὁμολογηθέντων ἀναστρέψας ἐβάδιζε διὰ 
Θετταλίας καὶ Μακεδονίας ἐπὶ τὸν ῾Ελλήσποντον, ἔχων μεθ’ 
αὑτοῦ τὸν ᾿Αρχέλαον ἐν τιμῇ. καὶ νοσήσαντος ἐπισφαλῶς περὶ 
Λάρισσαν ἐπιστήσας τὴν πορείαν, ὡς ἑνὸς τῶν ὑπ’ αὐτὸν 
ἡγεμόνων καὶ στρατηγῶν ἐπεμελήθη. ταῦτά τε δὴ διέβαλλε τὸ 
περὶ Χαιρώνειαν ἔργον ὡς οὐχὶ καθαρῶς ἀγωνισθέν, καὶ ὅτι 
τοὺς ἄλλους Μιθρι-δάτῃ φίλους, οὓς εἶχεν αἰχμαλώτους, 
ἀποδοὺς ὁ Σύλλας ᾿Αριστίωνα μόνον τὸν τύραννον ἀνεῖλε διὰ 
φαρμάκων ᾿Αρχελάῳ διάφορον ὄντα· μάλιστα δ’ ἡ δοθεῖσα γῆ 
τῷ Καππαδόκῃ μυρίων πλέθρων ἐν Εὐβοίᾳ, καὶ τὸ ῾Ρωμαίων 
φίλον αὐτὸν καὶ σύμμαχον ὑπὸ Σύλλα ἀναγραφῆναι. περὶ μὲν 
οὖν τούτων αὐτὸς ὁ Σύλλας ἐν τοῖς ὑπομνήμασιν ἀπολογεῖται. 
Τότε δὲ πρεσβευτῶν παρὰ τοῦ Μιθριδάτου παραγενομένων καὶ 
τὰ μὲν ἄλλα φασκόντων δέχεσθαι, Παφλαγονίαν δὲ ἀξιούντων 
μὴ ἀφαιρεθῆναι, τὰς δὲ ναῦς οὐδὲ ὅλως ὁμολογηθῆναι, 
χαλεπήνας ὁ Σύλλας, “Τί φατε;” εἶπε, “Μιθριδάτης 
Παφλαγονίας ἀντιποιεῖται καὶ περὶ τῶν νεῶν ἔξαρνός ἐστιν, ὃν 
ἐγὼ προσκυνήσειν ἐνόμιζον, εἰ τὴν δεξιὰν αὐτῷ καταλείποιμι 
χεῖρα, δι’ ἧς τοσούτους ῾Ρωμαίων ἀνεῖλεν; ἑτέρας μέντοι τάχα 
φωνὰς ἀφήσει διαβάντος εἰς ᾿Ασίαν ἐμοῦ· νῦν δὲ ἐν Περγάμῳ 
καθήμενος ὃν οὐχ ἑώρακε διαστρατηγεῖ πόλεμον.” οἱ μὲν οὖν 
πρέσβεις φοβηθέντες ἡσύχαζον, ὁ δὲ ᾿Αρχέλαος ἐδεῖτο τοῦ 
Σύλλα καὶ κατεπράϋνε τὴν ὀργήν, ἁπτόμενος τῆς δεξιᾶς αὐτοῦ 
καὶ δακρύων. τέλος δ’ ἔπεισεν ἀποσταλῆναι αὐτὸς πρὸς τὸν 
Μιθριδάτην· διαπράξεσθαι γὰρ ἐφ’ οἷς βούλεται τὴν εἰρήνην, εἰ 
δὲ μὴ πείθοι, κτενεῖν αὐτὸς αὐτόν. ἐπὶ τούτοις ἐκπέμψας 
ἐκεῖνον αὐτὸς εἰς τὴν Μαιδικὴν ἐνέβαλε, καὶ τὰ πολλὰ 
διαπορθήσας πάλιν ἀνέστρεψεν εἰς Μακεδονίαν, καὶ τὸν 
᾿Αρχέλαον ἐδέξατο περὶ Φιλίππους ἀγγέλλοντα καλῶς ἔχειν 
πάντα· δεῖσθαι δὲ πάντως αὐτῷ τὸν Μιθριδάτην εἰς λόγους 
ἐλθεῖν. αἴτιος δ’ ἦν μάλιστα Φιμβρίας, ὃς τὸν ἀπὸ τῆς ἑτέρας 
στάσεως ἄρχοντα Φλάκκον ἀνελὼν καὶ τῶν Μιθριδατικῶν 
στρατηγῶν κρατήσας ἐπ’ αὐτὸν ἐκεῖνον ἐβάδιζε. ταῦτα γὰρ 
δείσας ὁ Μιθριδάτης μᾶλλον εἵλετο τῷ Σύλλᾳ φίλος γενέσθαι.
 | [23] Ces articles ainsi réglés, Sylla se  retira, et prit son chemin vers l'Hellespont 
par la  Thessalie et la Macédoine; 
il menait avec lui Archélaüs, et le traitait avec beaucoup de distinction.  
Ce général étant tombé malade à Larisse, Sylla s'y  arrêta, et eut pour lui les mêmes 
soins que si c'eût  été un de ses lieutenants ou de ses collègues. Tous  ces égards firent 
calomnier sa bataille de Chéronée,  qu'on soupçonna de n'avoir pas été gagnée bien  
purement; et ce qui fortifia ce soupçon, c'est qu'après avoir rendu tous les prisonniers 
qui se trouvaient amis de Mithridate, il fit mourir par le poison  le seul tyran 
Aristion, parce qu'il était l'ennemi  d'Archélaüs. Mais rien ne le confirma davantage  
que le don qu'il fit à ce Cappadocien de dix mille  plèthres de terre dans l'Eubée, et le 
titre qu'il lui  conféra d'ami et d'allié du peuple romain. Mais  Sylla se justifie, dans 
ses Commentaires, de ces imputations. Cependant il vint à Larisse des ambassadeurs 
de Mithridate qui lui déclarèrent que ce  prince acceptait toutes les conditions du 
traité, excepté celle qui regardait la Paphlagonie, dont il demandait à rester en 
possession, et qu'il ne pouvait  consentir à donner les galères exigées par Sylla. "Que 
dites-vous? leur répondit Sylla d'un ton de  colère; Mithridate veut conserver la 
Paphlagonie,  et refuse de livrer les vaisseaux; lui que je devrais voir à mes pieds me 
remercier de ce que  je lui laisse cette main droite qui a fait périr tant  de Romains! Il 
tiendra certes un autre langage quand je serai passé en Asie. Maintenant qu'il  vit 
dans le repos à Pergame, il peut faire à son  aise ses plans de campagne pour une 
guerre qu'il  n'a seulement pas vue. » Les ambassadeurs,  effrayés, n'osèrent pas 
répliquer; et Archélaüs, prenant la main de Sylla et l'arrosant de ses larmes,  
vint à bout de l'adoucir par ses prières. Enfin il lui  persuada de le renvoyer 
auprès de Mithridate, en  l'assurant qu'il lui ferait ratifier la paix aux 
conditions proposées; ou que, s'il ne pouvait l'obtenir,  il se tuerait de sa propre main. 
XXXI. Sur cette parole, Sylla le laissa partir.  En attendant son retour, il se jeta dans la 
Médique, et après l'avoir ravagée, il retourna dans  la Macédoine, où Archélaüs 
étant venu le rejoindre près de la ville de Philippes, lui annonça que  tout irait bien, 
mais que Mithridate voulait absolument avoir une entrevue avec lui. Ce qui la lui 
faisait surtout désirer, c'était l'approche de Fimbria,  qui, après avoir tué le consul 
Flaccus, un des chefs  de la faction contraire, et défait quelques généraux  de 
Mithridate, s'avançait contre le roi lui-même,  qui, redoutant cette nouvelle attaque, 
préférait de  se lier avec Sylla. 
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