| [17] ᾿Εκ δὲ Λεβαδείας καὶ τοῦ Τροφωνίου φῆμαί τε χρησταὶ 
καὶ νικηφόρα μαντεύματα τοῖς ῾Ρωμαίοις ἐξεπέμποντο. περὶ ὧν 
οἱ μὲν ἐπιχώριοι πλείονα λέγουσιν· ὡς δὲ Σύλλας αὐτὸς ἐν 
δεκάτῳ τῶν ὑπομνημάτων γέγραφε, Κόϊντος Τίτιος, οὐκ 
ἀφανὴς ἀνὴρ τῶν ἐν τῇ ῾Ελλάδι πραγματευομένων, ἧκε πρὸς 
αὐτὸν ἤδη τὴν ἐν Χαιρωνείᾳ νενικηκότα μάχην, ἀπαγγέλλων 
ὅτι καὶ δευτέραν ὁ Τροφώνιος αὐτόθι μάχην καὶ νίκην 
προσημαίνει ἐντὸς ὀλίγου χρόνου. μετὰ δὲ τοῦτον ἀνὴρ τῶν ἐν 
τάξει στρατευομένων ὄνομα Σαλουήνιος ἀνήνεγκε παρὰ τοῦ 
θεοῦ τέλος οἷον αἱ κατὰ τὴν ᾿Ιταλίαν πράξεις ἔμελλον ἕξειν. 
ἀμφότεροι δὲ ταὐτὰ περὶ τῆς ὀμφῆς ἔφραζον· τῷ γὰρ ᾿Ολυμπίῳ 
Διῒ καὶ τὸ κάλλος καὶ τὸ μέγεθος παραπλήσιον ἰδεῖν ἔφασαν.
᾿Επειδὴ δὲ διέβη τὸν ῎Ασσον ὁ Σύλλας, παρελθὼν ὑπὸ τὸ 
῾Ηδύλιον τῷ ᾿Αρχελάῳ παρεστρατοπέδευσε, βεβλημένῳ 
χάρακα καρτερὸν ἐν μέσῳ τοῦ ᾿Ακοντίου καὶ τοῦ ῾Ηδυλίου πρὸς 
τοῖς λεγομένοις ᾿Ασσίοις. ὁ μέντοι τόπος ἐν ᾧ κατεσκήνωσεν 
ἄχρι νῦν ᾿Αρχέλαος ἀπ’ ἐκείνου καλεῖται. διαλιπὼν δὲ μίαν 
ἡμέραν ὁ Σύλλας Μουρήναν μὲν ἔχοντα τάγμα καὶ σπείρας δύο 
πρὸς τὸ τοῖς πολεμίοις ἐνοχλῆσαι παραταττομένοις ἀπέλιπεν, 
αὐτὸς δὲ παρὰ τὸν Κηφισὸν ἐσφαγιάζετο, καὶ τῶν ἱερῶν 
γενομένων ἐχώρει πρὸς τὴν Χαιρώνειαν, ἀναληψόμενός τε τὴν 
αὐτόθι στρατιὰν καὶ κατοψόμενος τὸ καλούμενον Θούριον ὑπὸ 
τῶν πολεμίων προκατειλημμένον. ἔστι δὲ κορυφὴ τραχεῖα καὶ 
στροβιλῶδες ὄρος, ὃ καλοῦμεν ᾿Ορθόπαγον, ὑπὸ δὲ αὐτὸ τὸ 
ῥεῦμα τοῦ Μόλου καὶ Θουρίου νεὼς ᾿Απόλλωνος. ὠνόμασται δὲ 
ὁ θεὸς ἀπὸ Θουροῦς, τῆς Χαίρωνος μητρός, ὃν οἰκιστὴν 
γεγονέναι τῆς Χαιρωνείας ἱστοροῦσιν. οἱ δέ φασι τὴν Κάδμῳ 
δοθεῖσαν ὑπὸ τοῦ Πυθίου καθηγεμόνα βοῦν ἐκεῖ φανῆναι, καὶ 
τὸν τόπον ἀπ’ αὐτῆς οὕτω προσαγορευθῆναι· θὼρ γὰρ οἱ 
Φοίνικες τὴν βοῦν καλοῦσι. Προσιόντος δὲ τοῦ Σύλλα πρὸς τὴν 
Χαιρώνειαν ὁ τεταγμένος ἐν τῇ πόλει χιλίαρχος, 
ἐξωπλισμένους ἄγων τοὺς στρατιώτας, ἀπήντησε στέφανον 
δάφνης κομίζων. ὡς δὲ δεξάμενος ἠσπάσατο τοὺς στρατιώτας 
καὶ παρώρμησε πρὸς τὸν κίνδυνον, ἐντυγχάνουσιν αὐτῷ δύο 
τῶν Χαιρωνέων ἄνδρες, ῾Ομολόϊχος καὶ ᾿Αναξίδαμος, 
ὑφιστάμενοι τοὺς τὸ Θούριον κατασχόντας ἐκκόψειν, ὀλίγους 
στρατιώτας παρ’ ἐκείνου λαβόντες· ἀτραπὸν γὰρ εἶναι τοῖς 
βαρβάροις ἄδηλον, ἀπὸ τοῦ καλουμένου Πετράχου παρὰ τὸ 
Μουσεῖον ἐπὶ τὸ Θούριον ὑπὲρ κεφαλῆς ἄγουσαν, ᾗ 
πορευθέντες οὐ χαλεπῶς ἐπιπεσεῖσθαι καὶ καταλεύσειν 
ἄνωθεν αὐτοὺς ἢ συνώσειν εἰς τὸ πεδίον. τοῦ δὲ Γαβινίου τοῖς 
ἀνδράσι μαρτυρήσαντος ἀνδρείαν καὶ πίστιν, ἐκέλευσεν 
ἐπιχειρεῖν ὁ Σύλλας· αὐτὸς δὲ συνέταττε τὴν φάλαγγα καὶ 
διένειμε τοὺς ἱππότας ἐπὶ κέρως ἑκατέρου, τὸ δεξιὸν αὐτὸς 
ἔχων, τὸ δ’ εὐώνυμον ἀποδοὺς Μουρήνᾳ. Γάλβας δὲ καὶ 
῾Ορτήσιος οἱ πρεσβευταὶ σπείρας ἐπιτάκτους ἔχοντες ἔσχατοι 
παρενέβαλον ἐπὶ τῶν ἄκρων φύλακες πρὸς τὰς κυκλώσεις· 
ἑωρῶντο γὰρ οἱ πολέμιοι κατασκευάζοντες ἱππεῦσι πολλοῖς 
καὶ ψιλοῖς ποδώκεσιν εἰς ἐπιστροφὴν τὸ κέρας εὐκαμπὲς καὶ 
κοῦφον, ὡς μακρὰν ἀνάξοντες καὶ κυκλωσόμενοι τοὺς 
῾Ρωμαίους.
 | [17] XXIV. Cependant les Romains recevaient chaque  jour de Lébadie 
et de l'antre de Trophonius  des rapports favorables, et des oracles qui 
leur  annonçaient la victoire. Les habitants du lieu en racontent encore aujourd'hui 
plusieurs; mais Sylla,  dans le Xe livre de ses Commentaires, dit seulement  qu'après 
qu'il eut gagné la bataille de Chéronée,  Quintus Titius, un des négociants les plus 
considérables de la Grèce, vint le trouver, et lui annonça que Trophonius lui 
promettait dans peu de  jours, et au même endroit, une seconde bataille  et une 
seconde victoire. Il ajoute qu'un soldat légionnaire, nommé Salvénius, vint lui prédire 
de la  part du dieu le succès qu'auraient ses affaires d'Italie. Ils assuraient tous deux 
ne parler que d'après la  voix divine même qu'ils avaient entendue, et avoir  vu une 
figure dont la grandeur et la beauté ressemblaient à celles de Jupiter Olympien. Sylla 
donc  ayant passé la rivière d'Assus, s'avança jusqu'au  mont Édylium, et campa près 
d'Archélaüs, qui  avait assis et fortifié son camp entre cette montagne et celle 
d'Acontium, près de la ville des Assiens : l'endroit où il campa porte encore de  
nos jours le nom d'Archélaüs. Sylla y passa le jour  entier; après quoi laissant 
Muréna avec une légion  et deux cohortes, pour harceler l'ennemi qui était  en 
désordre, il alla lui-même offrir un sacrifice  sur les bords du Céphise, d'où ensuite il 
se rendit  à Chéronée, pour prendre les troupes qu'il y avait  laissées, et en même 
temps pour reconnaître un  lieu nommé Thurium, que les ennemis avaient  
précédemment occupé. C'est la cime d'une montagne très-roide, et qui se termine en 
pointe comme  une pomme de pin ; nous lui donnons le nom d'Orthopagus. Au 
pied de la montagne coule un ruisseau appelé Morius, sur le bord duquel est  le 
temple d'Apollon Thurien, surnom que ce dieu  a pris de Thuro, mère de Chéron, le 
fondateur de  Chéronée. D'autres disent que la génisse qui fut  donnée pour guide à 
Cadmus par Apollon Pythien  se présenta à lui dans ce lieu, qui prit de cet animal le 
nom de Thurium; car les Phéniciens donnent  à la génisse le nom de Thor. XXV. Sylla 
approchait de Chéronée, lorsque le  tribun qu'il y avait envoyé pour la défendre vint  
au-devant de lui à la tête des troupes, portant à  la main une couronne de laurier. 
Sylla l'ayant reçue, salua les soldats, et les exhorta à faire preuve  de courage dans le 
danger auquel ils allaient être  exposés. Pendant qu'il leur parlait, deux Chéronéens, 
nommés Homoloïcus et Anaxidamus, l'abordèrent, et lui offrirent de chasser les 
ennemis  du Thurium, s'il leur donnait seulement un petit  nombre de soldats ; ils lui 
dirent qu'il y avait un  sentier inconnu aux Barbares, lequel, d'un lieu  appelé 
Pétrochus, menait, le long du temple des  Muses, à la pointe du Thurium, au-dessus 
des ennemis; que de là il leur serait facile de fondre sur eux, et de les accabler de 
pierres, ou de les forcer  à descendre dans la plaine. Gabinius ayant rendu  
témoignage à la fidélité et au courage de ces deux  hommes, Sylla leur dit d'aller 
exécuter leur dessein; et en même temps il range son infanterie en  bataille, distribue 
la cavalerie sur les deux ailes,  garde pour lui la droite, et donne la gauche à Muréna. 
Gallus et Hortensius, ses lieutenants,  placés à la queue avec le corps de réserve, 
occupaient  les hauteurs pour empêcher que les ennemis ne  vinssent, par les 
derrières, envelopper les Romains; car on les voyait déployer déjà leur cavalerie et 
leurs troupes légères sur les ailes, afin de  se replier ensuite, et de pouvoir, en faisant 
un long  circuit, enfermer les ennemis. 
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