| [7] Τῷ δ' Ἀλεξάνδρῳ τῶν πραγμάτων ἤδη κατάστασιν 
ἐχόντων, ὅμως ὁ Δημήτριος ἀφίκετο, καὶ δῆλος μὲν ἦν εὐθὺς 
ἥκων μὴ δεομένῳ καὶ φόβον παρεῖχεν· ὀλίγας δ' ἡμέρας 
συγγενόμενοι δι' ἀπιστίας ἐπεβούλευσαν ἀλλήλοις <2> 
ἀμφότεροι. καιρῷ δὲ χρησάμενος καὶ φθάσας ἀποκτίννυσιν ὁ 
Δημήτριος τὸ μειράκιον καὶ βασιλεὺς ἀνηγορεύθη Μακεδονίας.
<3> Ἦν μὲν οὖν καὶ πρότερον αὐτῷ πρὸς τὸν Πύρρον 
ἐγκλήματα, καὶ καταδρομαὶ τῆς Θεσσαλίας ἐγεγόνεισαν ὑπ' 
ἐκείνου, καὶ τὸ σύμφυτον νόσημα ταῖς δυναστείαις, ἡ 
πλεονεξία, τὴν γειτνίασιν αὐτοῖς ἐπίφοβον καὶ ἄπιστον 
παρεῖχε, καὶ μᾶλλον ἔτι μετὰ τὴν τῆς Δηιδαμείας τελευτήν. 
ἐπεὶ δὲ καὶ κατασχόντες ἀμφότεροι Μακεδονίας συνέπιπτον εἰς 
τὸ αὐτὸ καὶ μείζονας ἐλάμβανε προφάσεις ἡ διαφορά, 
Δημήτριος μὲν ἐπ' Αἰτωλοὺς στρατευσάμενος καὶ κρατήσας, 
Πάνταυχον αὐτόθι μετὰ πολλῆς δυνάμεως καταλιπών, αὐτὸς 
ἐβάδιζεν ἐπὶ Πύρρον, καὶ <5> Πύρρος ἐπ' ἐκεῖνον ὡς ᾔσθετο. 
γενομένης δὲ διαμαρτίας καθ' ὁδὸν ἀλλήλους παρήλλαξαν· καὶ 
Δημήτριος μὲν ἐμβαλὼν εἰς Ἤπειρον ἐλεηλάτει, Πύρρος δὲ 
Πανταύχῳ <6> περιπεσὼν εἰς μάχην κατέστη. καὶ τῶν 
στρατιωτῶν συμπεσόντων δεινὸς ἦν καὶ μέγας ἀγὼν μάλιστα 
κατὰ <7> τοὺς ἡγεμόνας. ὅ τε γὰρ Πάνταυχος ἀνδρείᾳ καὶ χειρὶ 
καὶ ῥώμῃ σώματος ἄριστος ὢν ὁμολογουμένως τῶν περὶ 
Δημήτριον στρατηγῶν, καὶ θάρσος ἔχων καὶ φρόνημα, 
προὐκαλεῖτο τὸν Πύρρον εἰς <τὰς> χεῖρας, ὅ τε Πύρρος οὐδενὶ 
τῶν βασιλέων ὑφιέμενος ἀλκῆς καὶ τόλμης, καὶ τὴν Ἀχιλλέως 
δόξαν αὑτῷ δι' ἀρετὴν μᾶλλον ἢ κατὰ γένος συνοικειοῦν 
βουλόμενος, ἐναντίος ἐχώρει διὰ τῶν <8> προμάχων ἐπὶ τὸν 
Πάνταυχον. ἦν δὲ δορατισμὸς τὸ πρῶτον, εἶτ' ἐν χερσὶ 
γενόμενοι μετὰ τέχνης ἅμα καὶ <9> βίας ἐχρῶντο τοῖς ξίφεσι. 
λαβὼν δ' ὁ Πύρρος ἓν τραῦμα, δοὺς δὲ δύο, τὸ μὲν εἰς τὸν 
μηρόν, τὸ δὲ παρὰ τὸν τράχηλον, ἐτρέψατο καὶ κατέβαλε τὸν 
Πάνταυχον· οὐ μὴν ἀνεῖλεν, <10> ἀνηρπάγη γὰρ ὑπὸ τῶν φίλων. 
οἱ δ' Ἠπειρῶται τῇ νίκῃ τοῦ βασιλέως ἐπαρθέντες καὶ 
θαυμάσαντες τὴν ἀρετήν, ἐβιάσαντο καὶ διέκοψαν τὴν 
φάλαγγα τῶν Μακεδόνων, καὶ φεύγοντας διώκοντες 
ἀπέκτεινάν τε πολλοὺς καὶ πεντακισχιλίους ζῶντας εἷλον.
 | [7] VII. Le rétablissement des affaires d'Alexandre  n'empêcha pas Démétrius de se rendre 
auprès de  lui; et il parut bientôt qu'il n'était pas venu à la  prière de ce jeune prince, à qui sa 
présence inspirait  les plus vives craintes. Ils n'eurent pas été quelques jours ensemble, que, 
se défiant l'un de l'autre, ils se tendaient réciproquement des embûches. Enfin Démétrius ayant 
saisi un moment favorable,  prévint Alexandre, le tua, et se fit déclarer roi de  
Macédoine. Il était déjà mécontent de Pyrrhus, et  lui reprochait ses courses en 
Thessalie. D'ailleurs  l'ambition de s'agrandir, cette maladie naturelle  aux princes, 
leur faisait mutuellement suspecter  et craindre leur voisinage, surtout depuis la mort  
de Déidamie. Mais lorsque, possédant chacun  une partie de la.Macédoine, ils 
eurent à disputer  le même royaume, cette rivalité leur fournit des  prétextes à de 
plus grandes divisions. Démétrius  entra avec son armée dans l'Étolie; et l'ayant  
soumise, il y laissa Pantauchus avec des troupes,  et marcha lui-même contre 
Pyrrhus, qui, informé  de sa marche, alla de son côté à sa rencontre :  mais s'étant 
trompés tous deux de chemin, ils se  manquèrent. Démétrius se jeta dans l'Épire, où  
il fit un grand butin; et Pyrrhus étant tombé sur  Pantauchus, lui livra bataille. Le 
combat fut  vif entre les deux armées, mais plus encore entre  les deux chefs. 
Pantauchus, qui, de l'aveu de tout  le monde, était le premier des généraux de 
Démétrius par son courage, sa force et son adresse,  rempli d'ailleurs de confiance et 
de fierté, provoqua Pyrrhus à un combat singulier. Pyrrhus, qui,  en valeur et en 
désir de se signaler, ne le cédait  à aucun des rois de son temps, et qui voulait 
succéder à la gloire d'Alexandre, plus encore par sa  vertu que par le titre de sa 
naissance, s'ouvre  un passage jusqu'aux premiers rangs, et vole à  Pantauchus. Après 
avoir lancé leurs javelots; ils en viennent aux mains, et se servent de leurs  épées avec 
autant d'adresse que de force. Pyrrhus  reçoit une blessure, et en fait deux à 
Pantauchus,  l'une à la cuisse, l'autre près du cou; et l'ayant  obligé de tourner la tête, 
il le renverse par terre;  mais il ne put le tuer, les amis de Pantauchus de  lui ayant 
arraché des mains. Cependant les Épirotes, excités par la victoire de leur roi, et pleins  
d'admiration pour son courage, font les plus grands  efforts, rompent la phalange des 
Macédoniens, et  se mettant à la poursuite des fuyards, ils en tuent  un grand 
nombre, et font cinq mille prisonniers. 
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