HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pyrrhus

Chapitre 29

  Chapitre 29

[29] Νυκτὸς δ' μάχη διεκρίθη, καὶ κοιμώμενος Πύρρος ὄψιν εἶδε τοιαύτην. ἐδόκει βάλλεσθαι κεραυνοῖς ὑπ' ἀετοῦ τὴν Λακεδαίμονα καὶ φλέγεσθαι πᾶσαν, αὐτὸς <2> δὲ χαίρειν. ὑπὸ δὲ τῆς χαρᾶς ἐξεγρόμενος, τούς θ' ἡγεμόνας ἐκέλευεν ἐν παρασκευῇ τὸν στρατὸν ἔχειν, καὶ τοῖς φίλοις διηγεῖτο τὸν ὄνειρον, ὡς ληψόμενος κατὰ <3> κράτος τὴν πόλιν. οἱ μὲν οὖν ἄλλοι θαυμασίως ἐπείθοντο, Λυσιμάχῳ δ' οὐκ ἤρεσκεν ὄψις, ἀλλ' ἔφη δεδιέναι μή, καθάπερ τὰ βαλλόμενα τοῖς κεραυνοῖς ἀνέμβατα μένει χωρία, καὶ τῷ Πύρρῳ προσημαίνῃ τὸ θεῖον ἀνείσοδον ἔσεσθαι τὴν πόλιν. δὲ Πύρρος εἰπὼν ὅτι ταῦτα μέν ἐστι πυλαϊκῆς ὀχλαγωγίας καὶ ἀσοφίαν ἔχοντα πολλήν, ἐκεῖνο δὲ δεῖ τὰ ὅπλα διὰ χειρῶν ἔχοντας ὑποβάλλειν ἑαυτοῖς εἷς οἰωνὸς ἄριστος ἀμύνεσθαι περὶ Πύρρου, <5> ἐξανέστη καὶ προσῆγεν ἅμ' ἡμέρᾳ τὸν στρατόν. ἠμύνοντο δὲ προθυμίᾳ καὶ ἀρετῇ παρὰ δύναμιν οἱ Λακεδαιμόνιοι· καὶ παρῆσαν αἱ γυναῖκες, ὀρέγουσαι βέλη καὶ σιτία καὶ ποτὸν τοῖς δεομένοις προσφέρουσαι καὶ ἀναλαμβάνουσαι τοὺς τιτρωσκομένους. τὴν δὲ τάφρον οἱ Μακεδόνες χοῦν ἐπειρῶντο, πολλὴν συμφοροῦντες ὕλην, ὑφ' ἧς ὅπλα καὶ σώματα νεκρῶν ἐπιχεομένης ἀπεκρύπτετο. <7> καὶ πρὸς τοῦτο τῶν Λακεδαιμονίων βοηθούντων, ὤφθη παρὰ τὴν τάφρον καὶ τὰς ἁμάξας Πύρρος ἵππῳ βιαζόμενος εἰς τὴν πόλιν. κραυγῆς δὲ τῶν κατὰ τοῦτο τεταγμένων γενομένης καὶ δρόμου καὶ ἀλαλαγμοῦ τῶν γυναικῶν, ἤδη διεξελαύνοντι τῷ Πύρρῳ καὶ προσκειμένῳ τοῖς κατὰ πρόσωπον ἐξήλατο Κρητικῷ βέλει πληγεὶς ἵππος ὑπὸ τὴν γαστέρα καὶ κατέβαλε δυσθανατῶν τὸν Πύρρον <9> εἰς τόπους ὀλισθηροὺς καὶ κατάντεις. θορυβουμένων δὲ περὶ τοῦτον τῶν ἑταίρων, ἐπέδραμον οἱ Σπαρτιᾶται, καὶ <10> χρώμενοι τοῖς βέλεσιν ἐξέωσαν ἅπαντας. ἐκ δὲ τούτου καὶ τὴν ἄλλην μάχην ἔπαυεν, οἰόμενος ἐνδώσειν τι τοὺς Λακεδαιμονίους, σχεδὸν ἁπάντων κατατετρωμένων αὐτοῖς, <11> πεπτωκότων δὲ πολλῶν. δ' ἀγαθὴ τύχη τῆς πόλεως, εἴτε πεῖραν ἀρετῆς λαμβάνουσα τῶν ἀνδρῶν, εἴθ' ἑαυτῆς ὅσην ἐν ἀπόροις ἔχει δύναμιν ἀπόδειξιν διδοῦσα, μοχθηρὰς ἤδη τῶν Λακεδαιμονίων ἐχόντων τὰς ἐλπίδας, Ἀμεινίαν τε Φωκέα τῶν Ἀντιγόνου στρατηγῶν ἐκ Κορίνθου βοηθήσαντα παρεισήγαγε μετὰ ξένων, καὶ τοῦτον ἄρτι δεδεγμένων, βασιλεὺς αὐτοῖς Ἄρευς ἧκεν ἐκ Κρήτης, δισχιλίους στρατιώτας κομίζων. αἵ τε δὴ γυναῖκες εὐθὺς ἐπὶ τὰς οἰκίας ἐσκεδάσθησαν, οὐδὲν ἔτι πολυπραγμονεῖν ἀξιοῦσαι τῶν πολεμικῶν, καὶ τοὺς παρ' ἡλικίαν ἐν τοῖς ὅπλοις ὑπ' ἀνάγκης γενομένους ἀφέντες, αὑτοὺς ἐπὶ τὴν μάχην ἔταξαν. [29] XXXIX. La nuit fit cesser le combat; et Pyrrhus, pendant son sommeil, eut une vision, dans laquelle il croyait lancer des foudres sur Lacédémone et la voir toute en feu ; ce qui lui donnait une joie si vive qu'il en fut réveillé. Il mande aussitôt ses capitaines, leur ordonne de tenir l'armée prête, et raconte ce songe à ses amis, comme un présage assuré qu'il prendra la ville d'assaut. Ils applaudirent tous à cette interprétation; Lysimachus fut le seul à qui cette vision ne parut pas favorable; il dit que les endroits frappés de la foudre étant des lieux consacrés où personne ne pouvait passer, il craignait que Dieu, par ce songe, n'avertît Pyrrhus qu'il n'entrerait pas dans Lacédémone. C'est une matière, lui répondit Pyrrhus, bonne à discuter aux portes des villes et dans les assemblées populaires; ces sortes de visions étant toujours pleines d'obscurité, ce qu'il faut que chacun fasse, c'est de prendre les armes, et de se dire à soi-même : Combattre pour Pyrrhus, c'est le meilleur augure. Aussitôt il se lève, et à la pointe du jour il mène ses troupes à l'assaut. Les Lacédémoniens se défendirent avec une ardeur et un courage au-dessus de leurs forces; les femmes se tenaient auprès d'eux, leur fournissaient des traits, apportaient à boire et à manger à ceux qui en avaient besoin, et retiraient du combat les blessés. Les Macédoniens, de leur côté, cherchaient à combler le fossé en y portant du bois et d'autres matières; de sorte que les corps et les armes des morts en étaient couverts. Les Lacédémoniens redoublaient d'efforts pour les en empêcher, lorsque tout à coup ils aperçoivent Pyrrhus qui, ayant forcé le passage du côté des chariots, courait à toute bride vers la ville. Ceux qui défendaient ce poste jettent de grands cris, auxquels les femmes répondent par des hurlements, en courant de toutes leurs forces. Pyrrhus avançait toujours, et renversait tous ceux qui voulaient l'arrêter, lorsque son cheval, blessé dans le flanc d'un trait crétois, l'emporte hors de la mêlée, et en expirant le renverse sur un terrain qui, allant en pente, était très dangereux. Pendant que ses amis s'empressent à le secourir, les Spartiates accourent, et à coups de traits repoussent les ennemis au delà du fossé. Pyrrhus, persuadé que les Lacédémoniens, qui étaient presque tous blessés, et qui avaient perdu beaucoup de monde, finiraient par se rendre, fit cesser partout le combat. XL. Mais la bonne fortune de la ville, soit qu'elle n'eût voulu qu'éprouver elle-même la vertu des Spartiates, soit qu'elle eût attendu que les Lacédémoniens se vissent sans espoir, pour montrer tout ce qu'elle peut dans les situations les plus désespérées, la fortune fit venir à leur secours Aminias le Phocéen, un des généraux d'Antigonus, avec des troupes étrangères : elles étaient à peine entrées dans la ville, que le roi Aréus arriva lui-même de Crète avec deux mille Spartiates. Les femmes, voyant qu'elles n'avaient plus besoin de se mêler du combat, rentrèrent dans leurs maisons; on renvoya les vieillards à qui la nécessité avait fait prendre les armes, et les nouveaux venus prirent leur place.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007