HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pyrrhus

Chapitre 27

  Chapitre 27

[27] Ἐκ τούτου κατέβαινεν ἐπὶ τὴν Λακεδαίμονα, καὶ τοῦ Κλεωνύμου κελεύοντος ἐξ ἐφόδου προσβαλεῖν, φοβηθεὶς Πύρρος, ὡς λέγεται, μὴ διαρπάσωσιν οἱ στρατιῶται τὴν πόλιν ἐν νυκτὶ προσπεσόντες, ἐπέσχεν, εἰπὼν <2> ὅτι ταὐτὸ ποιήσουσι μεθ' ἡμέραν. αὐτοί τε γὰρ ἦσαν ὀλίγοι καὶ ἀπαράσκευοι διὰ τὸ αἰφνίδιον, τ' Ἄρευς οὐκ ἐτύγχανε παρών, ἀλλ' ἐν Κρήτῃ Γορτυνίοις πολεμουμένοις βοηθῶν. καὶ τοῦτο δὴ μάλιστα τὴν πόλιν ἔσωσε, δι' ἐρημίαν καὶ ἀσθένειαν καταφρονηθεῖσαν. μὲν γὰρ Πύρρος οὐδένα μαχεῖσθαι νομίζων κατηυλίσατο, τοῦ δὲ Κλεωνύμου τὴν οἰκίαν οἵ τε φίλοι καὶ εἵλωτες οὕτως ἐκόσμησαν καὶ παρεσκεύασαν, ὡς δειπνήσοντος τοῦ Πύρρου <4> παρ' αὐτῷ. γενομένης δὲ νυκτός, οἱ Λακεδαιμόνιοι πρῶτον μὲν ἐβουλεύσαντο τὰς γυναῖκας εἰς Κρήτην ἀποστέλλειν· αἱ δ' ἀντέστησαν, Ἀρχιδαμία δὲ καὶ ξίφος ἔχουσα πρὸς τὴν γερουσίαν ἦλθεν, ἐγκαλοῦσα τοῖς ἀνδράσιν ὑπὲρ τῶν γυναικῶν, εἰ ζῆν αὐτὰς ἀξιοῦσι τῆς Σπάρτης <5> ἀπολομένης. ἔπειτα τῷ στρατοπέδῳ τῶν πολεμίων παράλληλον ἔγνωσαν ἐμβαλόντες τάφρον ἔνθεν καὶ ἔνθεν αὐτῆς στῆσαι τὰς ἁμάξας, μέχρι τοῦ μέσου τῶν τροχῶν καταχώσαντες, ὅπως ἕδραν ἔχουσαι δυσεκβίαστον ἐμποδὼν ὦσι τοῖς θηρίοις. ἀρχομένοις δὲ ταῦτα πράττειν ἧκον αὐτοῖς τῶν παρθένων καὶ γυναικῶν αἱ μὲν <ἐν> ἱματίοις καταζωσάμεναι τοὺς χιτωνίσκους, αἱ δὲ μονοχίτωνες, συνεργασόμεναι τοῖς πρεσβυτέροις. τοὺς δὲ μάχεσθαι μέλλοντας ἐκέλευον ἡσυχάζειν, καὶ λαβοῦσαι μέτρον αὐταὶ καθ' αὑτὰς ἐξειργάσαντο τῆς τάφρου τὸ τρίτον μέρος. ἦν δὲ τὸ μὲν πλάτος αὐτῆς πήχεων ἕξ, τὸ δὲ βάθος τεσσάρων, τὸ δὲ μῆκος ὀκτάπλεθρον, ὡς ἱστορεῖ Φύλαρχος, ὡς δ' Ἱερώνυμος ἔλαττον. ἅμα δ' ἡμέρᾳ κινουμένων τῶν πολεμίων, τὰ ὅπλα τοῖς νέοις ὀρέγουσαι καὶ παραδιδοῦσαι τὴν τάφρον, ἀμύνειν καὶ φυλάττειν ἐκέλευον, ὡς ἡδὺ μὲν νικᾶν ἐν ὀφθαλμοῖς τῆς πατρίδος, εὐκλεὲς δὲ θνῄσκειν ἐν χερσὶ μητέρων καὶ γυναικῶν, ἀξίως τῆς Σπάρτης πεσόντας. <10> δὲ Χιλωνὶς ἐκποδὼν οὖσα καθ' ἑαυτὴν βρόχον εἶχεν ἐνημμένον, ὅπως ἐπὶ τῷ Κλεωνύμῳ μὴ γένοιτο τῆς πόλεως ἁλούσης. [27] Pyrrhus continua sa route, et arriva devant Lacédémone, que Cléonyme lui conseilla d'attaquer sur-le-champ. Mais Pyrrhus craignant, dit-on, que ses soldats, s'ils entraient la nuit dans la ville, ne la missent au pillage, fut d'avis de différer, et dit qu'il serait assez temps le lendemain. Il savait que la ville avait peu de défenseurs, qui même, ne s'attendant pas à cette irruption soudaine, n'avaient pas eu le temps de se préparer. Le roi Aréus lui-même était absent; il était allé en Crète au secours des Gortyniens, qui avaient la guerre dans leur pays. Le mépris qu'eut Pyrrhus pour la faiblesse de Sparte, et pour le petit nombre de ses défenseurs, fut ce qui la sauva : persuadé qu'il ne s'y trouverait personne en état de combattre, il assit son camp devant la ville, où les amis de Cléonyme avec ses Ilotes avaient préparé et orné sa maison, comptant que Pyrrhus viendrait y souper le soir même. XXXVII. Quand la nuit fut venue, les Lacédémoniens délibérèrent d'envoyer leurs femmes en Crète; mais elles refusèrent d'y aller. Archidamie, l'une d'entre elles, se rendit au sénat, tenant une épée dans sa main; et prenant la parole, elle se plaignit au nom de toutes les femmes qu'on les crût capables de survivre à la ruine de Sparte. On résolut donc de creuser un fossé parallèle au camp des ennemis, d'en fermer les deux bouts avec des chariots qu'on enfoncerait jusqu'au moyeu des roues, et dont l'assiette ferme et solide empêcherait les éléphants de passer. L'ouvrage ne fut pas plutôt commencé, que les femmes et les filles, les unes avec leurs robes relevées, les autres en simple tunique, vinrent partager le travail des plus âgés. Elles obligèrent ceux qui devaient combatre de se reposer la nuit; et, mesurant la longueur que devait avoir le fossé, elles se chargèrent d'en faire le tiers. Il avait six coudées de largeur, quatre de profondeur et huit plèthres de longueur, selon Philarque, ou un peu moins, suivant Hiéronyme. Les ennemis s'étant mis en mouvement à la pointe du jour, les femmes présentèrent les armes aux jeunes gens, et, leur laissant la défense du fossé, elles les exhortèrent à le garder, en leur représentant combien il est doux de vaincre sous les yeux de sa patrie, et quelle gloire c'est de recevoir entre les bras de ses mères et de ses femmes une mort digne de Sparte. Pour Chélidonide, elle s'était retirée à part, et tenait un cordon pour s'étrangler, afin de ne pas tomber entre les mains de son mari, si la ville était prise.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007