HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pyrrhus

Chapitre 15

  Chapitre 15

[15] Πρῶτον μὲν οὖν ἀπέστειλε τὸν Κινέαν τοῖς Ταραντίνοις, στρατιώτας ἄγοντα τρισχιλίους. ἔπειτα πολλῶν ἱππηγῶν καὶ καταφράκτων καὶ πορθμείων παντοδαπῶν ἐκ Τάραντος κομισθέντων, ἐνεβίβαζεν ἐλέφαντας εἴκοσι καὶ τρισχιλίους ἱππεῖς, πεζοὺς δὲ δισμυρίους καὶ <3> δισχιλίους τοξότας καὶ σφενδονήτας πεντακοσίους. γενομένων δὲ πάντων ἑτοίμων, ἀναχθεὶς ἔπλει· καὶ μέσον ἔχων τὸν Ἰόνιον, ἁρπάζεται βορέᾳ ἀνέμῳ παρ' ὥραν <4> ἐκραγέντι. καὶ βιασθεὶς αὐτὸς μὲν ἀρετῇ καὶ προθυμίᾳ ναυτῶν καὶ κυβερνητῶν ἐξανέφερε καὶ προσῆγε τῇ γῇ <5> πολυπόνως καὶ παραβόλως· τοῦ δ' ἄλλου στόλου συγχυθέντος καὶ τῶν νεῶν σκεδασθεισῶν, αἱ μὲν ἀποσφαλεῖσαι τῆς Ἰταλίας ἐξεώσθησαν εἰς τὸ Λιβυκὸν καὶ Σικελικὸν πέλαγος, τὰς δ' ὑπερβαλεῖν μὴ δυνηθείσας ἄκραν Ἰαπυγίαν νύξ τε κατελάμβανε, καὶ πολλὴ καὶ χαλεπὴ θάλασσα παίουσα πρὸς χωρία δύσορμα καὶ τυφλὰ πάσας διέφθειρε <6> πλὴν τῆς βασιλικῆς. αὕτη δὲ πελαγίου μὲν ἔτι ὄντος τοῦ κύματος ἠμύνετο καὶ διέφευγε μεγέθει καὶ ῥώμῃ τὰς <7> ἐπιβολὰς τῆς θαλάσσης· ἐπεὶ δὲ περιελθὸν ἀπὸ γῆς ἀπήντα τὸ πνεῦμα καὶ κίνδυνον εἶχεν ναῦς ἀντίπρῳρος ἱσταμένη πρὸς κλύδωνα πολὺν διαρραγῆναι, τὸ δ' ἐφέντας αὖθις ἠγριωμένῳ πελάγει καὶ πνεύματι τροπὰς λαμβάνοντι παντοδαπὰς φέρεσθαι φοβερώτερον ἐφαίνετο τῶν παρόντων κακῶν, ἄρας Πύρρος αὑτὸν ἀφῆκεν εἰς θάλασσαν, καὶ τῶν φίλων καὶ τῶν δορυφόρων εὐθὺς ἦν <8> ἅμιλλα καὶ προθυμία περὶ αὐτόν. δὲ νὺξ καὶ τὸ κῦμα μετὰ ψόφου μεγάλου καὶ τραχείας ἀνακοπῆς χαλεπὴν ἐποίει τὴν βοήθειαν, ὥστε μόλις ἡμέρας ἤδη μαραινομένου τοῦ πνεύματος ἐκπεσεῖν αὐτὸν ἐπὶ τὴν γῆν, τῷ μὲν σώματι παντάπασιν ἀδυνάτως ἔχοντα, τόλμῃ δὲ καὶ ῥώμῃ τῆς <9> ψυχῆς ἀνταίροντα πρὸς τὴν ἀπορίαν. ἅμα δ' οἵ τε Μεσσάπιοι, καθ' οὓς ἐξεβράσθη, συνέθεον βοηθοῦντες ἐκ τῶν παρόντων προθύμως, καὶ προσεφέροντο τῶν σῳζομένων ἔνιαι νεῶν, ἐν αἷς ἦσαν ἱππεῖς μὲν ὀλίγοι παντάπασι, πεζοὶ δὲ δισχιλίων ἐλάττους, ἐλέφαντες δὲ δύο. [15] XVII. Il commença par envoyer Cinéas à Tarente avec trois mille hommes de pied. Ensuite les Tarentins lui ayant fait passer beaucoup de vaisseaux plats ou pontés, et des bateaux de toute espèce, il embarqua vingt éléphants, trois mille chevaux, vingt mille hommes de pied, deux mille archers et cinq cents frondeurs. Quand tout fut prêt, il mit à la voile; mais il avait à peine gagné la haute mer, qu'il s'éleva, hors de la saison, un vent du nord impétueux qui emporta son vaisseau. L'habileté, les efforts des pilotes et des matelots surmontèrent la violence du vent; et, après beaucoup de peines et de dangers, il gagna les côtes d'Italie. Le reste de la flotte fut entraîné par les vagues et dispersé de côté et d'autre; une partie des vaisseaux, poussés loin de l'Italie, furent jetés dans les mers d'Afrique et de Sicile; la nuit surprit les autres avant qu'ils eussent pu doubler le promontoire Iapyx ; et la mer, qui était haute et furieuse, les poussa si violemment contre les endroits de la côte hérissés de rochers, qu'ils échouèrent tous, excepté la galère du roi. Tant qu'elle n'eut à soutenir que l'effort des vagues qui venaient de la pleine mer, sa force et sa grandeur résistèrent à leur choc; mais bientôt un vent de terre ayant soufflé avec violence, la galère, battue à la proue par les flots, fut en danger de s'entr'ouvrir. La livrer de nouveau à une mer irritée, à un vent qui variait sans cesse, de tous les maux qu'on avait à craindre, c'était le plus terrible. Pyrrhus donc ne balança pas à se jeter dans la mer; ses amis et ses gardes s'y précipitent après lui, et font à l'envi les plus grands efforts pour le sauver. Mais l'obscurité de la nuit, la violence des vagues, qui, se brisant contre la côte, en étaient repoussées avec d'affreux mugissements, rendaient tout secours difficile. Enfin le vent ayant tombé avec le jour, ce prince fut poussé sur le rivage, le corps presque épuisé, mais l'âme toujours forte, toujours supérieure aux plus grands obstacles. Les Messapiens, sur la côte desquels la tourmente l'avait jeté, accoururent aussitôt pour Iui donner tous les secours qui étaient en leur pouvoir; ils recueillirent aussi quelques vaisseaux échappés à la tempête, où il ne se trouva que peu de cavalerie et environ deux mille hommes de pied, avec deux éléphants.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007