HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Phocion

Chapitre 28

  Chapitre 28

[28] Οὕτω μὲν ἐδέξαντο φρουρὰν Μακεδόνων Ἀθηναῖοι καὶ Μένυλλον ἡγεμόνα, τῶν ἐπιεικῶν τινα καὶ τοῦ Φωκίωνος ἐπιτηδείων. ἐφάνη δ' ὑπερήφανον τὸ πρόσταγμα καὶ μᾶλλον ἐξουσίας ὕβρει χρωμένης ἐπίδειξις (2) πραγμάτων ἕνεκα γιγνομένη κατάληψις. οὐ μικρὸν δὲ τῷ πάθει προσέθηκεν καιρός. εἰκάδι γὰρ φρουρὰ Βοηδρομιῶνος εἰσήχθη μυστηρίων ὄντων, τὸν Ἴακχον ἐξ ἄστεος Ἐλευσινάδε πέμπουσιν, ὥστε τῆς τελετῆς συγχυθείσης ἀναλογίζεσθαι τοὺς πολλοὺς καὶ τὰ πρεσβύτερα τῶν θείων (3) καὶ τὰ πρόσφατα. πάλαι μὲν γὰρ ἐν τοῖς ἀρίστοις εὐτυχήμασι τὰς μυστικὰς ὄψεις καὶ φωνὰς παραγενέσθαι σὺν ἐκπλήξει καὶ θάμβει τῶν πολεμίων, νῦν δὲ τοῖς αὐτοῖς ἱεροῖς τὰ δυσχερέστατα πάθη τῆς Ἑλλάδος ἐπισκοπεῖν τοὺς θεούς, καὶ καθυβρίζεσθαι τὸν ἁγιώτατον τοῦ χρόνου καὶ (4) ἥδιστον αὐτοῖς, ἐπώνυμον τῶν μεγίστων κακῶν γενόμενον. πρότερον μὲν οὖν ὀλίγοις ἔτεσι χρησμὸν ἐξήνεγκαν αἱ Δωδωνίδες τῇ πόλει τὰ ἀκρωτήρια (5) τῆς Ἀρτέμιδος φυλάσσειν, ὅπως ἄλλοι μὴ λάβωσι· τότε δὲ περὶ τὰς ἡμέρας ἐκείνας αἱ ταινίαι μὲν αἷς περιελίττουσι τὰς μυστικὰς κίστας, βαπτόμεναι θάψινον ἀντὶ φοινικοῦ χρῶμα καὶ νεκρῶδες ἀνήνεγκαν· δὲ μεῖζον ἦν, (6) τὰ παραβαπτόμενα τῶν ἰδιωτικῶν πάντα τὸ προσῆκον ἄνθος ἔσχε. μύστην δὲ λούοντα χοιρίδιον ἐν Κανθάρῳ λιμένι κῆτος συνέλαβε, καὶ τὰ κάτω μέρη τοῦ σώματος ἄχρι τῆς κοιλίας κατέπιε, προδεικνύντος αὐτοῖς τοῦ θεοῦ προφανῶς, ὅτι τῶν κάτω καὶ πρὸς θαλάσσῃ στερηθέντες τὴν ἄνω πόλιν διαφυλάξουσιν. (7) μὲν οὖν φρουρὰ διὰ Μένυλλον οὐδὲν ἠνίασε τοὺς ἀνθρώπους· τῶν δ' ἀποψηφισθέντων τοῦ πολιτεύματος διὰ πενίαν, ὑπὲρ μυρίους καὶ δισχιλίους γενομένων, οἵ τε μένοντες ἐδόκουν σχέτλια καὶ ἄτιμα πάσχειν, οἵ τε διὰ τοῦτο τὴν πόλιν ἐκλιπόντες καὶ μεταστάντες εἰς Θρᾴκην, Ἀντιπάτρου γῆν καὶ πόλιν αὐτοῖς παρασχόντος, ἐκπεπολιορκημένοις ἐῴκεσαν. [28] XXXI. Les Athéniens reçurent donc une garnison macédonienne, commandée par Ményllus, homme modéré et ami de Phocion. Cette condition parut aux Athéniens d'une fierté insultante et inspirée plutôt par le désir de montrer insolemment l'abus du pouvoir, que dictée par une précaution nécessaire à la sûreté des affaires. La circonstance dans laquelle la garnison prit possession du port ajouta encore au ressentiment des Athéniens : ce fut précisément le vingt du mois de Boédromion, pendant la célébration des mystères et le jour qu'on conduit en pompe le dieu Iacchus d'Athènes à Éleusis. Aussi le trouble qui en résulta pendant cette cérémonie donna-t-il lieu au plus grand nombre des citoyens de comparer les fêtes d'alors avec celles des anciens temps. « Autrefois, disaient-ils, dans les jours brillants de nos prospérités, ces fêtes étaient marquées par des visions mystérieuses, par des voix extraordinaires qui frappaient nos ennemis de terreur. Aujourd'hui, dans ces mêmes solennités, les dieux voient avec indifférence le plus grand malheur qui pût arriver à la Grèce : la sainteté du jour qui nous était le plus cher souillée par un affreux événement, qui en fixera désormais la date dans les âges suivants. XXXII. Quelques années auparavant, on avait apporté aux Athéniens un oracle de Dodone qui leur ordonnait de garder avec soin les promontoires de Diane, de peur que les étrangers ne vinssent s'en emparer; et dans ces derniers jours, les bandelettes sacrées dont on entoure les berceaux mystiques d'Iacchus ayant été trempées dans l'eau, prirent, au lieu de la couleur de pourpre qu'elles avaient, une couleur jaunâtre et pâle comme celle d'un mort; et ce qu'il y eut de plus extraordinaire, les linges des particuliers qu'on lava dans la même eau conservèrent tout l'éclat de leur couleur naturelle. Pendant qu'un des ministres du temple lavait un pourceau dans le port de Cantharus, un énorme poisson vint le saisir et en dévora la partie de derrière jusqu'au ventre. Le dieu leur faisait entendre clairement par là qu'ils seraient privés des parties basses de la ville, de celles qui touchaient à la mer, et qu'ils ne conserveraient que la ville haute. XXXIII. Les Athéniens n'eurent pas à se plaindre de cette garnison que Ményllus, son commandant, savait contenir; mais plus de douze mille citoyens ayant été exclus, à cause de leur pauvreté, du gouvernement populaire, une partie resta dans Athènes, et se plaignit du traitement injuste qu'elle éprouvait; les autres, abandonnant la ville, se retirèrent en Thrace, où Antipater leur assigna une ville, et des terres qu'ils habitèrent : semblables à des gens qui, forcés dans une ville assiégée, auraient été bannis de leur patrie.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007