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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Phocion

Chapitre 1

  Chapitre 1

[0] ΦΩΚΙΩΝ [0] PHOCION.
[1] Δημάδης ῥήτωρ, ἰσχύων μὲν ἐν ταῖς Ἀθήναις διὰ τὸ πρὸς χάριν πολιτεύεσθαι Μακεδόνων καὶ Ἀντιπάτρου, πολλὰ δὲ γράφειν καὶ λέγειν ἀναγκαζόμενος παρὰ τὸ ἀξίωμα τῆς πόλεως καὶ τὸ ἦθος, ἔλεγε συγγνώμης ἄξιος εἶναι, πολιτευόμενος τὰ ναυάγια τῆς πόλεως. (2) τοῦτο δ' εἰ καὶ τῷ ῥήτορι θρασύτερον εἴρηται, δόξειεν ἂν ἀληθὲς εἶναι (3) μετενεχθὲν ἐπὶ τὴν Φωκίωνος πολιτείαν. Δημάδης μὲν γὰρ αὐτὸς ἦν ναυάγιον τῆς πόλεως, οὕτως ἀσελγῶς βιώσας καὶ πολιτευσάμενος, ὥστ' Ἀντίπατρον εἰπεῖν ἐπ' αὐτοῦ γέροντος ἤδη γεγονότος, ὅτι καθάπερ (4) ἱερείου διαπεπραγμένου γλῶσσα καὶ κοιλία μόνον ἀπολείπεται. τὴν δὲ Φωκίωνος ἀρετήν, ὥσπερ ἀνταγωνιστῇ βαρεῖ καὶ βιαίῳ καιρῷ συλλαχοῦ(5)σαν, αἱ τύχαι τῆς Ἑλλάδος ἀμαυρὰν καὶ ἀλαμπῆ πρὸς δόξαν ἐποίησαν. οὐ γὰρ Σοφοκλεῖ γε προσεκτέον, ἀσθενῆ ποιοῦντι τὴν ἀρετὴν ἐν οἷς φησιν· ἀλλ' οὐ γὰρ ὦναξ οὐδ' ὃς ἂν βλάστῃ μένει νοῦς τοῖς κακῶς πράξασιν, ἀλλ' ἐξίσταται· (6) τοσοῦτον δὲ τῇ τύχῃ δοτέον ἀντιταττομένῃ πρὸς τοὺς ἀγαθοὺς ἄνδρας ἰσχύειν, ὅσον ἀντὶ τῆς ἀξίας τιμῆς καὶ χάριτος ἐνίοις ψόγους πονηροὺς καὶ διαβολὰς ἐπιφέρουσαν, τὴν πίστιν ἀσθενεστέραν ποιεῖν τῆς ἀρετῆς. [1] L'orateur Démade, qui dans l'administration des affaires publiques ne cherchait qu'à plaire à Antipater et aux Macédoniens, jouissait d'un grand crédit dans Athènes. Mais, obligé de proposer et de prendre des résolutions contraires à la dignité et aux coutumes de la ville, il disait que sa conduite était excusable, parce qu'il gouvernait les naufrages de la république : parole trop arrogante dans la bouche de cet orateur, mais qui pourrait être vraie si on l'appliquait au gouvernement de Phocion. Car Démade était lui-même un de ces naufrages d'Athènes, lui dont la conduite et l'administration étaient si honteuses, qu'Antipater disait de lui, quand il fut devenu vieux, que semblable à une victime immolée, il ne lui restait plus que la langue et le ventre. Mais la vertu de Phocion ayant eu à lutter contre un temps orageux, qui fut pour elle le plus terrible adversaire, se vit, par un effet des malheurs de la Grèce, condamnée à l'obscurité, et privée de l'éclat et de la gloire qu'elle méritait. Il ne faut pas en croire Sophocle, lorsque, supposant la vertu trop faible, il dit : "L'homme le plus sensé, dans le sein du malheur, De son esprit bientôt voit flétrir la vigueur". Tout ce qu'on peut accorder de pouvoir à la fortune sur les gens de bien, dont elle se déclare l'ennemie, c'est qu'au lieu des honneurs et des récompenses qui leur sont dus, elle attire à quelquesuns d'entre eux des calomnies et des reproches injustes, qui affaiblissent la confiance qu'on avait en leur vertu.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007