| [3] Τοῦ δ' ἤθους τὸ φιλότιμον οὐκ ἦν παντάπασι φιλονικίας 
καθαρὸν οὐδ' ὀργῆς ἀπηλλαγμένον, ἀλλὰ καίπερ 
Ἐπαμεινώνδου βουλόμενος εἶναι μάλιστα ζηλωτής, τὸ <μὲν> 
δραστήριον καὶ συνετὸν αὐτοῦ καὶ ὑπὸ χρημάτων ἀπαθὲς 
ἰσχυρῶς ἐμιμεῖτο, τῷ δὲ πρᾴῳ καὶ βαθεῖ καὶ φιλανθρώπῳ παρὰ 
τὰς πολιτικὰς διαφορὰς ἐμμένειν οὐ δυνάμενος δι' ὀργὴν καὶ 
φιλονικίαν, μᾶλλον ἐδόκει στρατιωτικῆς ἢ πολιτικῆς ἀρετῆς 
οἰκεῖος εἶναι. (2) καὶ γὰρ ἐκ παίδων εὐθὺς ἦν φιλοστρατιώτης, 
καὶ τοῖς πρὸς τοῦτο χρησίμοις μαθήμασιν ὑπήκουε προθύμως, 
(3) ὁπλομαχεῖν καὶ ἱππεύειν. ἐπεὶ δὲ καὶ παλαίειν εὐφυῶς 
ἐδόκει, καὶ παρεκάλουν αὐτὸν ἐπὶ τὴν ἄθλησιν ἔνιοι τῶν φίλων 
καὶ τῶν ἐπιτρόπων, ἠρώτησεν αὐτούς, μή τι πρὸς τὴν 
στρατιωτικὴν ἄσκησιν ὑπὸ τῆς ἀθλήσεως βλαβήσοιτο. τῶν 
δὲ φαμένων, ὅπερ ἦν, ἀθλητικὸν στρατιωτικοῦ σῶμα καὶ βίον 
διαφέρειν τοῖς πᾶσι, μάλιστα δὲ δίαιταν ἑτέραν καὶ ἄσκησιν 
εἶναι, τῶν μὲν ὕπνῳ τε πολλῷ καὶ πλησμοναῖς ἐνδελεχέσι καὶ 
κινήσεσί <τε> τεταγμέναις καὶ ἡσυχίαις αὐξόντων τε καὶ 
διαφυλαττόντων τὴν ἕξιν, ὑπὸ πάσης ῥοπῆς καὶ παρεκβάσεως 
τοῦ συνήθους ἀκροσφαλῆ πρὸς μεταβολὴν οὖσαν, τὰ δὲ πάσης 
μὲν πλάνης ἔμπειρα καὶ πάσης ἀνωμαλίας προσῆκον εἶναι, 
μάλιστα δὲ φέρειν (5) ῥᾳδίως μὲν ἔνδειαν εἰθισμένα, ῥᾳδίως δ' 
ἀγρυπνίαν, ἀκούσας ὁ Φιλοποίμην οὐ μόνον αὐτὸς ἔφυγε τὸ 
πρᾶγμα καὶ κατεγέλασεν, ἀλλὰ καὶ στρατηγῶν ὕστερον 
ἀτιμίαις καὶ προπηλακισμοῖς, ὅσον ἦν ἐπ' αὐτῷ, πᾶσαν 
ἄθλησιν ἐξέβαλλεν, ὡς τὰ χρησιμώτατα τῶν σωμάτων εἰς τοὺς 
ἀναγκαίους ἀγῶνας ἄχρηστα ποιοῦσαν.
 | [3] Il était naturellement ambitieux ; et cette  passion n'était pas en lui 
entièrement exempte  d'emportement et d'opiniâtreté. II avait pris Épaminondas 
pour modèle, et avait très bien imité  son activité, sa prudence, et son mépris des 
richesses; mais il se laissait maîtriser par l'entêtement et la colère, et ne sut pas, dans 
les différends  qui sont la suite de toute administration publique,  conserver la 
gravité, la douceur et l'humanité de  cet illustre Thébain. Aussi le jugeait-on plus 
propre aux exploits guerriers qu'aux vertus politiques. En effet, dès son enfance il 
recherchait la  société des gens de guerre, et montrait la plus  grande ardeur pour les 
exercices qui pouvaient le  former à l'art militaire; il aimait à combattre  tout armé, et 
à faire manoeuvrer un cheval. Ses  amis et ses maîtres, voyant qu'il était 
naturellement adroit à la lutte, lui conseillaient de s'y  appliquer. Il leur demanda si 
les exercices du gymnase ne nuiraient pas à ceux des armes. Ils lui répondirent (ce 
qui est vrai) que le corps et le régime  d'un athlète différaient en tout de ceux d'un 
homme de guerre; que leur manière de vivre et leurs  exercices ne se ressemblaient 
en rien; que les  athlètes, par un long sommeil, une nourriture  très abondante, des 
alternatives réglées de travail  et de repos, augmentaient et conservaient leur 
embonpoint; ce qui les exposait à des variations dans  leur santé, pour peu qu'ils 
s'écartassent de leur régime ordinaire; mais que les gens de guerre devaient 
s'accoutumer à toutes sortes de changements  et d'inégalités, à souffrir la faim, la soif 
et l'insomnie. Sur cette réponse, Philopémen rejeta la  lutte avec dédain; et, dans la 
suite, lorsqu'il  commanda les armées, il proscrivit, autant qu'il  lui fut possible, tous 
les exercices du gymnase; il  les voua même au mépris et à l'opprobre, parce  qu'ils 
rendaient inutiles aux véritables combats  les corps qui naturellement y étaient le 
mieux  disposés. 
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