| [19] Οἱ δ' ἐν τῇ πόλει τῇ μὲν ἀγγελίᾳ θαυμαστῶς 
ἐπαρθέντες, ἠθροίζοντο περὶ τὰς πύλας· ὡς δ' εἶδον ἑλκόμενον 
τὸν Φιλοποίμενα παρ' ἀξίαν τῆς τε δόξης καὶ τῶν ἔμπροσθεν 
ἔργων καὶ τροπαίων, ἠλέησαν οἱ πλεῖστοι καὶ συνήλγησαν, 
ὥστε καὶ δακρῦσαι καὶ τὴν ἀνθρωπίνην ἐκφλαυρίσαι δύναμιν 
ὡς ἄπιστον καὶ τὸ μηδὲν οὖσαν. (2) οὕτω δὲ κατὰ μικρὸν εἰς 
<τοὺς> πολλοὺς φιλάνθρωπος ἐχώρει λόγος, ὡς μνημονευτέον 
εἴη τῶν πρόσθεν εὐεργεσιῶν καὶ τῆς ἐλευθερίας, ἣν ἀπέδωκεν 
αὐτοῖς Νάβιν (3) ἐξελάσας τὸν τύραννον. ὀλίγοι δ' ἦσαν οἳ τῷ 
Δεινοκράτει χαριζόμενοι στρεβλοῦν τὸν ἄνδρα καὶ κτείνειν 
ἐκέλευον ὡς βαρὺν πολέμιον καὶ δυσμείλικτον, αὐτῷ τε 
Δεινοκράτει φοβερώτερον, εἰ διαφύγοι καθυβρισμένος ὑπ' 
αὐτοῦ καὶ γεγονὼς αἰχμάλωτος. οὐ μὴν ἀλλὰ κομίσαντες 
αὐτὸν εἰς τὸν καλούμενον Θησαυρόν, οἴκημα κατάγειον οὔτε 
πνεῦμα λαμβάνον οὔτε φῶς ἔξωθεν οὔτε θύρας ἔχον, ἀλλὰ 
μεγάλῳ λίθῳ προσαγομένῳ κατακλειόμενον, ἐνταῦθα 
κατέθεντο, καὶ τὸν λίθον ἐπιρράξαντες ἄνδρας ἐνόπλους 
κύκλῳ περιέστησαν.
(5) Οἱ δ' ἱππεῖς τῶν Ἀχαιῶν ἐκ τῆς φυγῆς ἀναλαβόντες 
αὑτούς, ὡς οὐδαμοῦ φανερὸς ἦν ὁ Φιλοποίμην, ἀλλ' ἐδόκει 
τεθνάναι, πολὺν μὲν χρόνον ἐπέστησαν, ἀνακαλούμενοι τὸν 
ἄνδρα καὶ διαδιδόντες ἀλλήλοις λόγον, ὡς αἰσχρὰν σωτηρίαν 
καὶ ἄδικον σῴζονται, προέμενοι τοῖς πολεμίοις τὸν (6) 
στρατηγόν, ἀφειδήσαντα τοῦ ζῆν δι' αὐτούς· ἔπειτα προϊόντες 
ἅμα καὶ πολυπραγμονοῦντες, ἐπύθοντο τὴν σύλληψιν αὐτοῦ 
καὶ διήγγελλον εἰς τὰς πόλεις τῶν (7) Ἀχαιῶν. οἱ δὲ συμφορὰν 
ποιούμενοι μεγάλην, ἀπαιτεῖν μὲν ἔγνωσαν τὸν ἄνδρα παρὰ 
τῶν Μεσσηνίων πρεσβείαν πέμψαντες, αὐτοὶ δὲ 
παρεσκευάζοντο στρατεύειν.
 | [19] XXIX. Dès que les Messéniens en eurent appris  la nouvelle, 
transportés de joie, ils coururent  en foule aux portes de la ville. 
Mais quand ils virent Philopémen traîné par des soldats et chargé  de chaînes, au 
mépris de sa dignité et de la  gloire que lui avaient acquise tant d'exploits et de  
trophés, touchés la plupart de compassion, et  partageant son infortune, ils ne purent 
s'empêcher  de verser des larmes, de déplorer la vanité et le  néant de la grandeur 
humaine. Bientôt, par un  sentiment d'humanité qui se répandit parmi ce  peuple, on 
dit généralement qu'il fallait se souvenir des bienfaits qu'on avait reçus de 
Philopémen,  et de la liberté qu'il avait donnée à Messene en  chassant le tyran Nabis. 
D'autres, en petit nombre, pour complaire à Dinocrate, voulaient qu'on l'appliquât à 
la torture, et qu'on le fît périr dans  les tourments, comme un ennemi dangereux et  
irréconciliable, qui, s'il sortait de captivité, irrité par des traitements si indignes, n'en 
serait  que plus redoutable pour Dinocrate. On le conduisit enfin dans un lieu appelé 
le Trésor, caveau  souterrain qui ne recevait du dehors ni air ni  lumière, qui n'avait 
point de porte, et n'était  fermé que par une grosse pierre qu'on roulait à  l'entrée. 
Ce fut là qu'ils le descendirent; et,  après en avoir bouché l'entrée avec cette pierre,  ils 
y placèrent des gardes. XXX. Cependant les cavaliers achéens, revenus  à eux-mêmes 
au milieu de leur fuite, et ne voyant  point Philopémen, craignent qu'il n'ait été tué. 
Ils  s'arrêtent assez longtemps, l'appellent à grands  cris, en se reprochant les uns aux 
autres de n'avoir  dû leur salut qu'à l'abandon aussi honteux qu'injuste d'un général 
qui s'était sacrifié pour eux, et  qu'ils ont livré aux ennemis. Ils courent de tous  côtés; 
et, après de longues recherches, ils apprennent enfin qu'il a été fait prisonnier, et ils  
vont en porter la nouvelle dans toutes les villes  de l'Achaïe. Les Achéens, qui 
regardaient sa captivité comme le plus grand des malheurs, arrêtent  qu'il sera 
redemandé aux Messéniens par une  ambassade : et en même temps ils se préparent  
à marcher en armes contre eux. 
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