| [17] Ἐπεὶ δὲ Ῥωμαίοις ὁ πρὸς Ἀντίοχον ἐν τῇ Ἑλλάδι 
συνέστη πόλεμος, ἦν μὲν ἰδιώτης ὁ Φιλοποίμην, ὁρῶν δὲ τὸν 
Ἀντίοχον αὐτὸν ἐν Χαλκίδι καθήμενον, περὶ γάμους καὶ 
παρθένων ἔρωτας οὐ καθ' ὥραν σχολάζοντα, τοὺς δὲ Σύρους ἐν 
ἀταξίᾳ πολλῇ καὶ χωρὶς ἡγεμόνων ἐν ταῖς πόλεσι πλαζομένους 
καὶ τρυφῶντας, ἤχθετο μὴ στρατηγῶν τότε τῶν Ἀχαιῶν, καὶ 
Ῥωμαίοις ἔλεγε φθονεῖν τῆς νίκης. "ἐγὼ γὰρ ἂν" ἔφη 
"στρατηγῶν ἐν τοῖς καπηλείοις κατέκοψα τούτους πάντας." 
ἐπεὶ δὲ νικήσαντες οἱ Ῥωμαῖοι τὸν Ἀντίοχον ἐνεφύοντο τοῖς 
Ἑλληνικοῖς μᾶλλον ἤδη, καὶ περιεβάλλοντο τῇ δυνάμει τοὺς 
Ἀχαιούς, ὑποκατακλινομένων αὐτοῖς τῶν δημαγωγῶν, ἡ δ' 
ἰσχὺς ἐπὶ πάντα πολλὴ μετὰ τοῦ δαίμονος ἐχώρει, καὶ τὸ τέλος 
ἐγγὺς ἦν εἰς ὃ τὴν τύχην ἔδει περιφερομένην ἐξικέσθαι, (3) 
καθάπερ ἀγαθὸς κυβερνήτης πρὸς κῦμα διερειδόμενος ὁ 
Φιλοποίμην, τὰ μὲν ἐνδιδόναι καὶ παρείκειν ἠναγκάζετο τοῖς 
καιροῖς, περὶ δὲ τῶν πλείστων διαφερόμενος, τοὺς τῷ λέγειν καὶ 
πράττειν ἰσχύοντας ἀντισπᾶν ἐπειρᾶτο (4) πρὸς τὴν 
ἐλευθερίαν. Ἀρισταίνου δὲ τοῦ Μεγαλοπολίτου δυναμένου μὲν 
ἐν τοῖς Ἀχαιοῖς μέγιστον, τοὺς δὲ Ῥωμαίους ἀεὶ θεραπεύοντος, 
καὶ τοὺς Ἀχαιοὺς μὴ οἰομένου (5) δεῖν ἐναντιοῦσθαι μηδ' 
ἀχαριστεῖν ἐκείνοις, ἐν τῷ συνεδρίῳ λέγεται τὸν Φιλοποίμενα 
σιωπᾶν ἀκούοντα καὶ βαρέως φέρειν, τέλος δ' ὑπ' ὀργῆς 
δυσανασχετοῦντα πρὸς τὸν Ἀρίσταινον εἰπεῖν· "ὦ ἄνθρωπε, τί 
σπεύδεις (6) τὴν πεπρωμένην τῆς Ἑλλάδος ἐπιδεῖν;" Μανίου δὲ 
τοῦ Ῥωμαίων ὑπάτου νενικηκότος μὲν Ἀντίοχον, αἰτουμένου δὲ 
παρὰ τῶν Ἀχαιῶν, ὅπως ἐάσωσι τοὺς Λακεδαιμονίων φυγάδας 
κατελθεῖν, καὶ Τίτου ταὐτὸ τῷ Μανίῳ περὶ τῶν φυγάδων 
ἀξιοῦντος, διεκώλυσεν ὁ Φιλοποίμην, οὐ τοῖς φυγάσι πολεμῶν, 
ἀλλὰ βουλόμενος δι' αὑτοῦ καὶ τῶν Ἀχαιῶν, ἀλλὰ μὴ Τίτου 
μηδὲ Ῥωμαίων χάριτι τοῦτο (7) πραχθῆναι. καὶ στρατηγῶν εἰς 
τοὐπιὸν αὐτὸς κατήγαγε τοὺς φυγάδας. οὕτως εἶχέ τι πρὸς τὰς 
ἐξουσίας ὑπὸ φρονήματος δύσερι καὶ φιλόνικον.
 | [17] XXVI. Lorsque la Grèce fut devenue le théâtre  de la guerre d'Antiochus 
contre les Romains, Philopémen, qui n'était que simple 
particulier, voyant  qu'Antiochus, oisif à Chalcis, passait le temps à  célébrer ses 
noces avec une jeune fille d'un âge  très disproportionné au sien; que les Syriens,  
éloignés de leur chef, et vivant dans la licence, se  dispersaient dans les villes, où ils 
commettaient  les plus grands désordres; Philopémen, dis-je,  regrettait de n'être pas 
général des Acheens, et  enviait aux Romains une victoire si facile. « Si je   
commandais, disait-il, j'aurais déjà taillé tous  les ennemis en pièces dans leurs 
tavernes. » Les  Romains, après avoir vaincu Antiochus, donnèrent plus d'attention 
aux affaires de la Grèce; et  déjà, avec leur armée, ils enveloppaient de tous  côtés les 
Achéens, dont les orateurs penchaient  fort pour leur parti. Leur puissance, secondée 
par  les dieux, croissait de plus en plus, et touchait  presque au plus haut terme où 
leur fortune dût s'élever. Philopémen, dans cette conjoncture, faisait  comme un bon 
pilote qui lutte contre les vagues :  forcé par les circonstances, il cédait quelquefois;  
plus souvent il se roidissait, et résistait de toutes  ses forces : il ne négligeait rien pour 
déterminer  ceux qui avaient le plus de crédit ou d'éloquence  à défendre la liberté de 
Mégalopolis. Aristenète,  qui jouissait d'une grande autorité, et qui avait toujours 
fait sa cour aux Romains, dit un jour,  dans le conseil, que les Achéens ne devaient 
pas  leur résister, ni payer leurs bienfaits d'ingratitude. Philopémen, quoique indigné 
de ce discours,  l'écouta d'abord en silence; mais enfin, ne pouvant plus retenir son 
emportement : « Eh! mon  ami, lui dit-il, pourquoi donc es-tu si pressé  de voir la fin 
malheureuse de la Grèce? » Le  consul Manius, ayant vaincu Antiochus, 
demanda aux Achéens, pour les bannis de Sparte,  la permission de retourner dans 
leur patrie, et  Flamininus appuya auprès d'eux sa demande.  Philopémen s'y opposa, 
moins par haine contre  les bannis, que par le désir de leur faire obtenir  cette grâce 
des Achéens et de lui, et non de Flamininus et des Romains. Élu général pour l'année 
suivante, il ramena lui-même les bannis dans  leur patrie : tant l'élévation de son âme 
le rendait  fier et opiniâtre contre ceux qui voulaient tout  avoir d'autorité! 
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