[3] Πελοπίδᾳ τῷ Ἱππόκλου γένος μὲν ἦν εὐδόκιμον ἐν Θήβαις
ὥσπερ Ἐπαμεινώνδᾳ, τραφεὶς δ' ἐν οὐσίᾳ μεγάλῃ, καὶ
παραλαβὼν ἔτι νέος λαμπρὸν οἶκον, ὥρμησε τῶν δεομένων καὶ
τῶν φίλων τοῖς ἀξίοις βοηθεῖν, ἵνα κύριος ἀληθῶς φαίνοιτο
χρημάτων γεγονώς, ἀλλὰ μὴ δοῦλος. (2) τῶν γὰρ πολλῶν, ὡς
Ἀριστοτέλης φησίν, οἱ μὲν οὐ χρῶνται (αὐτῷ) διὰ μικρολογίαν,
οἱ δὲ παραχρῶνται δι' ἀσωτίαν, καὶ δουλεύοντες οὗτοι μὲν ἀεὶ
ταῖς ἡδοναῖς, (3) ἐκεῖνοι δὲ ταῖς ἀσχολίαις διατελοῦσιν. οἱ μὲν
οὖν ἄλλοι τῷ Πελοπίδᾳ χάριν ἔχοντες ἐχρῶντο τῇ πρὸς αὐτοὺς
ἐλευθεριότητι καὶ φιλανθρωπίᾳ, μόνον δὲ τῶν φίλων τὸν
Ἐπα(4)μεινώνδαν οὐκ ἔπειθε τοῦ πλούτου μεταλαμβάνειν·
αὐτὸς μέντοι μετεῖχε τῆς ἐκείνου πενίας, ἐσθῆτος ἀφελείᾳ καὶ
τραπέζης λιτότητι καὶ τῷ πρὸς τοὺς πόνους ἀόκνῳ (καὶ) (5)
κατὰ <τὰς> στρατείας (ἀδόλῳ) καλλωπιζόμενος, ὥσπερ ὁ
Εὐριπίδου Καπανεύς,
ᾧ βίος μὲν ἦν πολύς,
ἥκιστα δ' ὄλβῳ γαῦρος ἦν,
αἰσχυνόμενος εἰ φανεῖται πλείοσι χρώμενος εἰς τὸ σῶμα (6) τοῦ
τὰ ἐλάχιστα κεκτημένου Θηβαίων. Ἐπαμεινώνδας μὲν οὖν
συνήθη καὶ πατρῴαν οὖσαν αὐτῷ τὴν πενίαν ἔτι μᾶλλον
εὔζωνον καὶ κοῦφον ἐποίησε φιλοσοφῶν καὶ (7) μονότροπον
βίον ἀπ' ἀρχῆς ἑλόμενος· Πελοπίδᾳ δ' ἦν μὲν γάμος λαμπρός,
ἐγένοντο δὲ καὶ παῖδες, ἀλλ' οὐδὲν ἧττον ἀμελῶν τοῦ
χρηματίζεσθαι καὶ σχολάζων τῇ πόλει (8) τὸν ἅπαντα χρόνον,
ἠλάττωσε τὴν οὐσίαν. τῶν δὲ φίλων νουθετούντων, καὶ
λεγόντων ὡς ἀναγκαίου πράγματος ὀλιγωρεῖ, τοῦ χρήματα
<συν>άγειν, "ἀναγκαίου νὴ Δί'" <εἶπε> "Νικοδήμῳ τούτῳ,"
δείξας τινὰ χωλὸν καὶ τυφλόν.
| [3] III. Pélopidas,
fils d'Hippoclus, était, comme Épaminondas, d'une des premières familles de Thèbes.
Nourri dans l'opulence, et devenu, dans sa jeunesse, héritier d'une maison très riche,
son premier soin fut de secourir les hommes vertueux et indigents, de montrer qu'il
était véritablement le maître et non l'esclave de ses richesses. Du plus grand nombre
des hommes dit Aristote, les uns par avarice n'usent pas de leur fortune, les autres en
abusent par l'amour des plaisirs. Ceux-ci passent leur vie dans l'esclavage des
voluptés; ceux-la dans la servitude des affaires. Les Thébains acceptèrent avec
reconnaissance les offres généreuses et les bienfaits de Pélopidas; mais, de tous ses
amis, Épaminondas fut le seul qu'il ne put déterminer à partager sa fortune. Au
contraire, Pélopidas s'associa volontairement à la pauvreté de son ami; il se fit
honneur d'être vêtu simplement, d'avoir une table frugale, de supporter sans peine le
travail, et de conserver dans les emplois une grande simplicité : semblable au
Capanée d'Euripide, "Ce héros qui, vivant au sein de l'opulence, Sut toujours éviter
le faste et l'arrogance", Pélopidas aurait eu honte de dépenser, pour sa personne, plus
que le moins aisé des Thébains. Mais la pauvreté était familière à Épaminondas; il
l'avait reçue en héritage de ses pères, et il se l'était rendue plus légère et plus douce
en s'appliquant de bonne heure à la philosophie, en adoptant le genre de vie le plus
simple et le plus uni. Pélopidas fit un mariage riche, et eut plusieurs enfants; mais il
n'en devint pas plus attentif à ménager son bien : et en se livrant tout entier au
service de sa patrie, il diminua considérablement sa fortune. Comme ses amis le
blâmaient de négliger ainsi une chose si nécessaire : « Oui, leur dit-il, elle est très
nécessaire; mais c'est pour ce Nicodème que voilà; en leur montrant un homme
aveugle et boiteux.
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