HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pélopidas

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Εἰ γάρ, ὡς Ἰφικράτης διῄρει, χερσὶ μὲν ἐοίκασιν οἱ ψιλοί, ποσὶ δὲ τὸ ἱππικόν, αὐτὴ δ' φάλαγξ στέρνῳ καὶ θώρακι, κεφαλῇ δ' στρατηγός, οὐχ αὑτοῦ δόξειεν ἂν ἀποκινδυνεύων παραμελεῖν καὶ θρασυνόμενος, ἀλλ' ἁπάντων, οἷς σωτηρία γίνεται δι' αὐτοῦ καὶ τοὐναντίον. (2) ὅθεν Καλλικρατίδας, καίπερ ὢν τἆλλα μέγας, οὐκ εὖ πρὸς τὸν μάντιν εἶπε· δεομένου γὰρ αὐτοῦ φυλάττεσθαι θάνατον, ὡς τῶν ἱερῶν προδηλούντων, ἔφη (3) μὴ παρ' ἕν' εἶναι τὰ Σπάρτας. μαχόμενος γὰρ εἷς ἦν καὶ πλέων καὶ στρατευόμενος Καλλικρατίδας, στρατηγῶν δὲ τὴν ἁπάντων εἶχε συλλαβὼν ἐν αὑτῷ δύναμιν, (4) ὥστ' οὐκ ἦν εἷς τοσαῦτα συναπώλλυτο. βέλτιον δ' Ἀντίγονος γέρων, ὅτε ναυμαχεῖν περὶ Ἄνδρον ἔμελλεν, εἰπόντος τινὸς ὡς πολὺ πλείους αἱ τῶν πολεμίων νῆες (5) εἶεν, "ἐμὲ δ' αὐτὸν" ἔφη "πρὸς πόσας ἀντιστήσεις;" μέγα τὸ τῆς ἀρχῆς, ὥσπερ ἐστίν, ἀξίωμα ποιῶν μετ' ἐμπειρίας καὶ ἀρετῆς ταττόμενον, ἧς πρῶτον ἔργον ἐστὶ σῴζειν (6) τὸν ἅπαντα τἆλλα σῴζοντα. διὸ καλῶς Τιμόθεος, ἐπιδεικνυμένου ποτὲ τοῖς Ἀθηναίοις τοῦ Χάρητος ὠτειλάς τινας ἐν τῷ σώματι καὶ τὴν ἀσπίδα λόγχῃ διακεκομμένην, "ἐγὼ δ'" εἶπε "καὶ λίαν ᾐσχύνθην, ὅτι μου πολιορκοῦντος Σάμον ἐγγὺς ἔπεσε βέλος, ὡς μειρακιωδέστερον ἐμαυτῷ χρώμενος κατὰ στρατηγὸν καὶ ἡγεμόνα (7) δυνάμεως τοσαύτης." ὅπου μὲν γὰρ εἰς τὰ ὅλα μεγάλην φέρει ῥοπὴν τοῦ στρατηγοῦ κίνδυνος, ἐνταῦθα καὶ χειρὶ καὶ σώματι χρηστέον ἀφειδῶς, χαίρειν φράσαντα τοῖς λέγουσιν, ὡς χρὴ τὸν ἀγαθὸν στρατηγὸν μάλιστα (8) μὲν ὑπὸ γήρως, εἰ δὲ μή, γέροντα θνῄσκειν· ὅπου δὲ μικρὸν τὸ περιγιγνόμενον ἐκ τοῦ κατορθώματος, τὸ δὲ πᾶν συναπόλλυται σφαλέντος, οὐδεὶς ἀπαιτεῖ στρατιώτου πρᾶξιν κινδύνῳ πραττομένην στρατηγοῦ. (9) Ταῦτα δέ μοι παρέστη προαναφωνῆσαι γράφοντι τὸν Πελοπίδου βίον καὶ τὸν Μαρκέλλου, μεγάλων ἀνδρῶν (10) παραλόγως πεσόντων. καὶ γὰρ χειρὶ χρῆσθαι μαχιμώτατοι γενόμενοι, καὶ στρατηγίαις ἐπιφανεστάταις κοσμήσαντες ἀμφότεροι τὰς πατρίδας, ἔτι δὲ τῶν βαρυτάτων ἀνταγωνιστῶν, μὲν Ἀννίβαν ἀήττητον ὄντα πρῶτος ὡς λέγεται τρεψάμενος, δὲ γῆς καὶ θαλάττης ἄρχοντας Λακεδαιμονίους ἐκ παρατάξεως νικήσας, ἠφείδησαν ἑαυτῶν σὺν οὐδενὶ λογισμῷ, προέμενοι τὸν βίον ὁπηνίκα μάλιστα τοιούτων καιρὸς ἦν ἀνδρῶν σῳζομένων καὶ ἀρχόντων. (12) διόπερ ἡμεῖς ἑπόμενοι ταῖς ὁμοιότησι παραλλήλους ἀνεγράψαμεν αὐτῶν τοὺς βίους. [2] II. Dans la division qu'Iphicrate faisait des différentes parties d'une armée, il comparait les troupes légères aux mains de l'homme, la cavalerie aux pieds, l'infanterie pesamment armée à la poitrine, et le général à la tête; le chef d'armée qui s'expose témérairement, et s'abandonne sans raison au danger, ne néglige donc pas seulement sa propre vie, mais celle de toutes les personnes dont le salut dépend du sien; comme en veillant à sa propre conservation il assure la leur. Ainsi Callicratidas, homme d'ailleurs d'un très grand mérite, exhorté par le devin de prendre garde à lui, parce que les victimes le menaçaient de la mort, eut tort de répondre que Sparte ne tenait pas à un seul homme. Sans doute Callicratidas, lorsqu'il combattait sur terre ou sur mer comme simple soldat, n'était qu'un seul homme; mais, quand il commandait, il réunissait en sa personne la puissance de toute une armée : celui donc qui, par sa perte, entraînait celle de tant d'autres, n'était plus un seul homme. J'aime bien mieux la réponse du vieil Antigonus, lorsque, sur le point de combattre près de l'île d'Andros, quelqu'un lui dit que la flotte ennemie était plus nombreuse que la sienne. « Et moi, lui dit ce prince, pour combien de vaisseaux me comptez-vous ? « Il attachait avec raison une grande influence à la dignité de général, surtout lorsqu'elle est accompagnée de cette expérience et de ce courage dont le premier devoir est de conserver celui qui sauve tous les autres. Charès montrait un jour aux Athéniens les blessures qu'il avait reçues, et son bouclier percé d'un coup de javeline. « Et moi, lui dit Timothée, lorsqu'au siége de Samos un trait vint tomber auprès de moi, je fus bien honteux de m'être ainsi exposé en jeune homme, et plus qu'il ne convenait à un général qui commandait une si grande armée." Quand le danger du général peut décider du succès d'une affaire, il doit payer de sa personne, et braver hardiment tous les périls, sans écouter ceux qui disent qu'un général, s'il ne meurt pas de vieillesse, doit au moins mourir vieux. Si la victoire n'offre qu'un avantage médiocre, tandis que sa défaite perdrait tout, alors personne n'exige de lui une bravoure de soldat, qui mettrait sa vie en danger. J'ai cru devoir faire précéder par ces réflexions les vies de Pélopidas et de Marcellus, deux grands généraux qui périrent par leur témérité. Pleins de bravoure l'un et l'autre, ils avaient honoré leur patrie par de glorieux exploits contre les ennemis les plus redoutables; l'un fut, dit-on, le premier qui vainquit cet Annibal jusqu'alors invincible; l'autre défit en bataille rangée les Lacédémoniens, maîtres de la terre et de la mer. Mais ils prodiguèrent tous deux leur vie, et se firent tuer sans nécessité dans un temps où leur patrie avait le plus besoin de généraux habiles. C'est d'après ces traits de ressemblance qu'ils ont entre eux, que j'ai écrit leurs vies parallèles.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007