HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pélopidas

Chapitre 28

  Chapitre 28

[28] Οἱ μὲν οὖν Θηβαῖοι ταῦτ' ἀκούσαντες ἔφερόν τε βαρέως, καὶ στρατιὰν ἐξέπεμπον εὐθύς, δι' ὀργήν τινα πρὸς τὸν Ἐπαμεινώνδαν ἑτέρους ἀποδείξαντες ἄρχοντας. (2) τὸν δὲ Πελοπίδαν εἰς τὰς Φερὰς ἀπαγαγὼν τύραννος, τὸ μὲν πρῶτον εἴα τοὺς βουλομένους αὐτῷ διαλέγεσθαι, νομίζων ἐλεεινὸν γεγονέναι καὶ ταπεινὸν ὑπὸ τῆς συμφορᾶς· (3) ἐπεὶ δὲ τοὺς μὲν Φεραίους Πελοπίδας ὀδυρομένους παρεκάλει θαρρεῖν, ὡς νῦν μάλιστα δώσοντος τοῦ τυράννου δίκην, πρὸς δ' αὐτὸν ἐκεῖνον ἀποστείλας ἔλεγεν, ὡς ἄτοπός ἐστι, τοὺς μὲν ἀθλίους πολίτας καὶ μηδὲν ἀδικοῦντας ὁσημέραι στρεβλῶν καὶ φονεύων, αὐτοῦ δὲ φειδόμενος, ὃν μάλιστα γινώσκει τιμωρησόμενον αὐτὸν ἄνπερ διαφύγῃ, (4) θαυμάσας τὸ φρόνημα καὶ τὴν ἄδειαν αὐτοῦ, "τί δὲ" φησὶ "σπεύδει Πελοπίδας ἀποθανεῖν;" κἀκεῖνος ἀκούσας "ὅπως" εἶπε "σὺ τάχιον ἀπολῇ, μᾶλλον νῦν θεομισὴς (5) γενόμενος." ἐκ τούτου διεκώλυσεν ἐντυγχάνειν αὐτῷ τοὺς ἐκτός. δὲ Θήβη, θυγάτηρ μὲν Ἰάσονος οὖσα, γυνὴ δ' Ἀλεξάνδρου, πυνθανομένη παρὰ τῶν φυλαττόντων Πελοπίδαν τὸ θαρραλέον αὐτοῦ καὶ γενναῖον, ἐπεθύμησεν ἰδεῖν (6) τὸν ἄνδρα καὶ προσειπεῖν. ὡς δ' ἦλθε πρὸς αὐτόν, ἅτε δὴ γυνὴ τὸ μὲν μέγεθος τοῦ ἤθους οὐκ εὐθὺς ἐν τοσαύτῃ συμφορᾷ κατεῖδε, κουρᾷ δὲ καὶ στολῇ καὶ διαίτῃ τεκμαιρομένη λυπρὰ καὶ μὴ πρέποντα τῇ δόξῃ πάσχειν αὐτόν, (7) ἀπεδάκρυσε. τὸ μὲν <οὖν> πρῶτον ἀγνοῶν Πελοπίδας τίς εἴη γυναικῶν, ἐθαύμαζεν· ὡς δ' ἔγνω, προσηγόρευσεν αὐτὴν πατρόθεν· ἦν γὰρ τῷ Ἰάσονι συνήθης καὶ φίλος. (8) εἰπούσης δ' ἐκείνης "ἐλεῶ σου τὴν γυναῖκα", "καὶ γὰρ <καὶ> ἐγώ σε" εἶπεν "ὅτι ἄδετος οὖσα ὑπομένεις Ἀλέξανδρον." οὗτος ἔθιγέ πως λόγος τῆς γυναικός· ἐβαρύνετο γὰρ τὴν ὠμότητα καὶ τὴν ὕβριν τοῦ τυράννου, μετὰ τῆς ἄλλης ἀσελγείας καὶ τὸν νεώτατον αὐτῆς τῶν ἀδελφῶν (10) παιδικὰ πεποιημένου. διὸ καὶ συνεχῶς φοιτῶσα πρὸς τὸν Πελοπίδαν, καὶ παρρησιαζομένη περὶ ὧν ἔπασχεν, ὑπεπίμπλατο θυμοῦ καὶ φρονήματος καὶ δυσμενείας πρὸς τὸν Ἀλέξανδρον. [28] XXX. Les Thébains n'eurent pas plutôt appris cette perfidie, qu'ils firent partir sur-le-champ une armée, dont ils donnèrent le commandement à d'autres généraux qu'Épaminondas, contre lequel ils étaient alors irrités. Le tyran ayant mené Pélopidas à Phères, laissa d'abord à tout le monde la liberté de le voir, ne doutant pas que sa captivité ne l'eût abattu et humilié. Mais au contraire il sut que Pélopidas consolait les habitants de Phères, qui venaient déplorer son malheur, et les exhortait à prendre courage, en leur disant que le tyran serait bientôt puni. Il lui envoya même dire que c'était de sa part une grande inconséquence de faire chaque jour tourmenter et mettre à mort de malheureux citoyens qui ne lui avaient fait aucun tort; et de l'épargner lui, qui, une fois échappé de ses mains, ne manquerait pas de le punir. Le tyran, étonné de sa grandeur d'âme et de sa sécurité : « Pourquoi, dit-il, Pélopidas est-il si pressé de mourir? — Afin, lui envoya dire Pélopidas à qui ce mot fut rapporté; afin que, devenu plus ennemi des dieux et des hommes, tu en périsses beaucoup plus tôt. » Dès ce moment le tyran défendit qu'on le laissât voir à personne du dehors. Mais Thébé, fille de Jason et femme d'Alexandre, instruite par ceux qui gardaient Pélopidas de son courage et de sa fierté, désira de le voir et de l'entretenir. Lorsqu'elle fut entrée dans sa prison, par une erreur assez ordinaire aux femmes, elle ne reconnut pas, dans le malheur où elle le voyait réduit, la grandeur de son caractère; et jugeant au négligé de ses cheveux et de ses habits, à la manière dure dont il était traité, qu'il devait beaucoup souffrir d'une situation qui répondait si peu à sa gloire, elle répandit des larmes. Pélopidas, qui ne la connaissait pas, fut d'abord surpris; mais quand il sut qui elle était, il la salua sous le nom de son père Jason, dont il avait été fort l'ami. «Pélopidas, lui dit-elle, je plains votre femme. — Je vous plains bien davantage, lui répondit-il, vous qui, n'étant pas prisonnière, souffrez un homme aussi méchant qu'Alexandre. » Ce mot fit sur Thébé une vive impression; elle détestait la cruauté et les violences du tyran, qui, outre tant d'autres infamies, abusait du plus jeune des frères de sa femme. Elle allait souvent voir Pélopidas, et, en lui parlant avec une entière liberté de tout ce qu'elle avait à souffrir, elle puisait auprès de lui des sentiments de colère et d'audace, avec le désir de se venger d'Alexandre.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007