[27] Μετὰ δὲ ταῦτα πάλιν τῶν Θετταλῶν αἰτιωμένων τὸν
Φεραῖον Ἀλέξανδρον ὡς διαταράττοντα τὰς πόλεις, ἀπεστάλη
μετ' Ἰσμηνίου πρεσβεύων ὁ Πελοπίδας, καὶ παρῆν οὔτ' οἴκοθεν
ἄγων δύναμιν, οὔτε πόλεμον προσδοκήσας, αὐτοῖς δὲ τοῖς
Θετταλοῖς χρῆσθαι πρὸς τὸ (2) κατεπεῖγον τῶν πραγμάτων
ἀναγκαζόμενος. ἐν τούτῳ δὲ πάλιν τῶν κατὰ Μακεδονίαν
ταραττομένων, ὁ γὰρ Πτολεμαῖος ἀνῃρήκει τὸν βασιλέα καὶ
τὴν ἀρχὴν κατέσχεν, οἱ δὲ φίλοι τοῦ τεθνηκότος ἐκάλουν τὸν
Πελοπίδαν, βουλόμενος μὲν ἐπιφανῆναι τοῖς πράγμασιν,
ἰδίους δὲ στρατιώτας οὐκ ἔχων, μισθοφόρους τινὰς αὐτόθεν
προσλαβόμενος, μετὰ τούτων εὐθὺς ἐβάδιζεν ἐπὶ τὸν (4)
Πτολεμαῖον. ὡς δ' ἐγγὺς ἀλλήλων ἐγένοντο, τοὺς μὲν
μισθοφόρους Πτολεμαῖος χρήμασι διαφθείρας ἔπεισεν ὡς
αὐτὸν μεταστῆναι, τοῦ δὲ Πελοπίδου τὴν δόξαν αὐτὴν καὶ
τοὔνομα δεδοικώς, ἀπήντησεν ὡς κρείσσονι, καὶ δεξιωσάμενος
καὶ δεηθεὶς ὡμολόγησε τὴν μὲν ἀρχὴν τοῖς τοῦ τεθνηκότος
ἀδελφοῖς διαφυλάξειν, Θηβαίοις δὲ τὸν αὐτὸν ἐχθρὸν ἕξειν καὶ
φίλον· ὁμήρους δ' ἐπὶ τούτοις τὸν υἱὸν Φιλόξενον ἔδωκε καὶ
πεντήκοντα τῶν ἑταίρων. (5) τούτους μὲν οὖν ἀπέστειλεν εἰς
Θήβας ὁ Πελοπίδας, αὐτὸς δὲ βαρέως φέρων τὴν τῶν
μισθοφόρων προδοσίαν, καὶ πυνθανόμενος τὰ πλεῖστα τῶν
χρημάτων αὐτοῖς καὶ παῖδας καὶ γυναῖκας ἀποκεῖσθαι περὶ
Φάρσαλον, ὥστε τούτων κρατήσας ἱκανὴν δίκην ὧν
καθύβρισται λήψεσθαι, (καὶ) συναγαγὼν τῶν Θεσσαλῶν τινας
ἧκεν εἰς (6) Φάρσαλον. ἀρτίως δ' αὐτοῦ παρεληλυθότος,
Ἀλέξανδρος ὁ τύραννος ἐπεφαίνετο μετὰ τῆς δυνάμεως, καὶ
νομίσαντες οἱ περὶ τὸν Πελοπίδαν ἀπολογησόμενον ἥκειν,
ἐβάδιζον αὐτοὶ πρὸς αὐτόν, ἐξώλη μὲν ὄντα καὶ μιαιφόνον
εἰδότες, διὰ δὲ τὰς Θήβας καὶ τὸ περὶ αὐτοὺς ἀξίωμα καὶ (7)
δόξαν οὐδὲν ἂν παθεῖν προσδοκήσαντες. ὁ δ' ὡς εἶδεν
ἀνόπλους καὶ μόνους προσιόντας, ἐκείνους μὲν εὐθὺς
συνέλαβε, τὴν δὲ Φάρσαλον κατέσχε, φρίκην δὲ καὶ φόβον
ἐνειργάσατο τοῖς ὑπηκόοις πᾶσιν, ὡς μετά γε τηλικαύτην
ἀδικίαν καὶ τόλμαν ἀφειδήσων ἁπάντων, καὶ χρησόμενος οὕτω
τοῖς παραπίπτουσιν ἀνθρώποις καὶ πράγμασιν, ὡς τότε γε
κομιδῇ τὸν ἑαυτοῦ βίον ἀπεγνωκώς.
| [27] XXIX. Peu de temps après,
les Thessaliens s'étant plaints de nouveau qu'Alexandre cherchait à semer
le trouble dans leurs villes, Pélopidas y fut envoyé comme ambassadeur avec
Isménias. Comme il ne s'attendait pas à la guerre, il n'avait point amené des troupes
de Thèbes; mais des affaires pressantes, qui lui survinrent, l'obligèrent d'employer les
Thessaliens. Dans le même temps les troubles recommencèrent en Macédoine.
Ptolémée avait fait périr le roi, et s'était emparé du trône. Les amis du prince mort
appelaient Pélopidas, qui, n'ayant point de troupes, et ne voulant pas donner à
Ptolémée le temps de se fortifier, prit à sa solde quelques mercenaires, et marcha
promptement contre Ptolémée. Quand ils furent en présence, Ptolémée corrompit, à
prix d'argent, ces mercenaires, et les détermina à passer dans son armée. Mais
craignant la réputation et le nom seul de Pélopidas, il alla le trouver, le reconnaissant
par là pour son supérieur, employa les caresses et les prières, s'engagea à garder le
royaume pour les frères d'Alexandre, et à n'avoir d'amis et d'ennemis que ceux qui le
seraient des Thébains. Pour garant de ses promesses, il donna Philoxène, son fils, en
otage, avec cinquante de ses jeunes compagnons, que Pélopidas envoya tous à
Thèbes. Mais ne pouvant pardonner aux mercenaires leur perfidie, et étant instruit
que la plus grande partie de leurs richesses, avec leurs femmes et leurs enfants,
étaient déposés à Pharsale, il crut qu'en les leur enlevant il tirerait une vengeance
suffisante de l'injure qu'il avait reçue. Il rassemble donc quelques Thessaliens, et se
rend à Pharsale. A peine il y est arrivé, que le tyran Alexandre se présente avec son
armée. Pélopidas, ne doutant pas qu'il ne vînt pour se justifier, alla le trouver ; et
quoiqu'il le connût pour un scélérat à qui les crimes et les meurtres ne coûtaient rien,
il se persuada que le respect qu'il aurait pour Thèbes, et les égards qu'il croirait
devoir à sa réputation et à sa dignité, le mettraient à l'abri de ses insultes. Mais
le tyran le voyant seul et sans armes l'arrêta prisonnier, et se rendit maître de
Pharsale. Cette violence jeta la terreur dans l'âme de tous ses sujets, qui sentirent
qu'après une injustice et une audace pareilles, il n'épargnerait plus personne; et que
désormais il traiterait en toute occasion ceux qui tomberaient entre ses mains en
homme qui n'avait plus rien à ménager.
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