HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pélopidas

Chapitre 26

  Chapitre 26

[26] Ἐπεὶ δ' Ἀλεξάνδρου τοῦ Φερῶν τυράννου πολεμοῦντος μὲν ἐκ προδήλου πολλοῖς Θεσσαλῶν, ἐπιβουλεύοντος δὲ πᾶσιν, ἐπρέσβευσαν εἰς Θήβας αἱ πόλεις, στρατηγὸν αἰτούμεναι καὶ δύναμιν, ὁρῶν Πελοπίδας τὸν Ἐπαμεινώνδαν τὰς ἐν Πελοποννήσῳ πράξεις διοικεῖν, αὐτὸς ἑαυτὸν ἐπέδωκε καὶ προσένειμε τοῖς Θεσσαλοῖς, μήτε τὴν ἰδίαν ἐπιστήμην καὶ δύναμιν ἀργοῦσαν περιορᾶν ὑπομένων, μήθ' ὅπου πάρεστιν Ἐπαμεινώνδας ἑτέρου (2) δεῖσθαι στρατηγοῦ νομίζων. ὡς οὖν ἐστράτευσεν ἐπὶ Θεσσαλίαν μετὰ δυνάμεως, τήν τε Λάρισσαν εὐθὺς παρέλαβε, καὶ τὸν Ἀλέξανδρον ἐλθόντα καὶ δεόμενον διαλλάττειν ἐπειρᾶτο καὶ ποιεῖν ἐκ τυράννου πρᾷον (3) ἄρχοντα τοῖς Θεσσαλοῖς καὶ νόμιμον. ὡς δ' ἦν ἀνήκεστος καὶ θηριώδης, καὶ πολλὴ μὲν ὠμότης αὐτοῦ, πολλὴ δ' ἀσέλγεια καὶ πλεονεξία κατηγορεῖτο, τραχυνομένου τοῦ Πελοπίδου πρὸς αὐτὸν καὶ χαλεπαίνοντος, ἀποδρὰς ᾤχετο (4) μετὰ τῶν δορυφόρων. δὲ Πελοπίδας ἄδειάν τε πολλὴν ἀπὸ τοῦ τυράννου τοῖς Θεσσαλοῖς ἀπολιπὼν καὶ πρὸς ἀλλήλους ὁμόνοιαν, αὐτὸς εἰς Μακεδονίαν ἀπῆρε, Πτολεμαίου μὲν Ἀλεξάνδρῳ τῷ βασιλεύοντι τῶν Μακεδόνων πολεμοῦντος, ἀμφοτέρων δὲ μεταπεμπομένων ἐκεῖνον, ὡς διαλλακτὴν καὶ δικαστὴν καὶ σύμμαχον καὶ βοηθὸν τοῦ (5) δοκοῦντος ἀδικεῖσθαι γενησόμενον. ἐλθὼν δὲ καὶ διαλύσας τὰς διαφορὰς καὶ καταγαγὼν τοὺς φεύγοντας, ὅμηρον ἔλαβε τὸν ἀδελφὸν τοῦ βασιλέως Φίλιππον καὶ τριάκοντα παῖδας ἄλλους τῶν ἐπιφανεστάτων καὶ κατέστησεν εἰς Θήβας, ἐπιδειξάμενος τοῖς Ἕλλησιν, ὡς πόρρω διήκει τὰ Θηβαίων πράγματα τῇ δόξῃ τῆς δυνάμεως καὶ τῇ (6) πίστει τῆς δικαιοσύνης. οὗτος ἦν Φίλιππος τοῖς Ἕλλησιν ὕστερον πολεμήσας ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας, τότε δὲ παῖς (7) ὢν ἐν Θήβαις παρὰ Παμμένει δίαιταν εἶχεν. ἐκ δὲ τούτου καὶ ζηλωτὴς γεγονέναι <τισὶν> ἔδοξεν Ἐπαμεινώνδου, τὸ περὶ τοὺς πολέμους καὶ τὰς στρατηγίας δραστήριον ἴσως (8) κατανοήσας<ιν μικρὸν ἦν τῆς τοῦ ἀνδρὸς ἀρετῆς μόριον· ἐγκρατείας δὲ καὶ δικαιοσύνης καὶ μεγαλοψυχίας καὶ πρᾳότητος, οἷς ἦν ἀληθῶς μέγας ἐκεῖνος, οὐδὲν οὔτε φύσει Φίλιππος οὔτε μιμήσει μετέσχε. [26] XXVII. Dans ce même temps, Alexandre, tyran de Phères, ayant déclaré la guerre à plusieurs peuples de Thessalie, et cherchant par des voies secrètes à les asservir tous, les villes de cette contrée députèrent à Thèbes, pour demander un général et des troupes. Comme Épaminondas était occupé à régler les affaires du Péloponèse, Pélopidas, qui ne voulait pas laisser dans l'inaction la capacité et les talents qu'il avait pour la guerre, s'offrit lui-même pour général aux Thessaliens; il savait d'ailleurs que partout où était Épaminondas, on n'avait pas besoin d'un autre commandant. A peine entré dans la Thessalie, il se rendit maître de Larisse; et Alexandre étant venu se jeter à ses pieds, il essaya de le changer, et de faire d'un tyran injuste un prince doux et humain. Mais comme son caractère cruel et féroce le rendait incorrigible, et que chaque jour on venait se plaindre de ses débauches et de son avarice, Pélopidas irrité lui parla d'un ton si ferme, que le tyran, effrayé, s'enfuit précipitamment avec ses gardes. XXVIII. Pélopidas, laissant les Thessaliens hors de toute crainte de la part du tyran, et parfaitement d'accord entre eux, passa en Macédoine, où Ptolémée faisait la guerre à Alexandre, roi des Macédoniens : ils l'avaient appelé tous deux pour être l'arbitre et le juge de leurs différends, ou pour défendre et secourir celui qui aurait éprouvé des injustices. Pélopidas ne fut pas plutôt arrivé, qu'il mit fin à leurs divisions, fit rappeler les exilés des deux partis, et prit pour otage Philippe, frère du roi, et trente autres jeunes gens des plus illustres maisons de la Macédoine, qu'il conduisit à Thèbes, pour faire voir aux Grecs à quel point de grandeur les Thébains étaient parvenus, l'opinion qu'on avait de leur puissance, et la confiance qu'inspirait leur justice. C'est ce Philippe qui, dans la suite, fit la guerre aux Grecs pour leur enlever leur liberté, et qui, alors encore enfant, fut élevé à Thèbes dans la maison de Pamménès; ce qui a fait croire qu'il avait pris Épaminondas pour modèle. Peut-être avait-il imité de lui son activité dans tout ce qui avait rapport à la guerre; mais ce n'était là qu'une bien petite partie de la vertu de ce grand homme : pour sa tempérance, sa justice, sa magnanimité, sa douceur, vertus qui faisaient sa véritable grandeur, Philippe ne les eut jamais naturellement ni par imitation.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007