[13] Ἐκ δὲ τούτου βοιωτάρχης αἱρεθεὶς μετὰ Μέλωνος καὶ
Χάρωνος ὁ Πελοπίδας εὐθὺς ἀπετείχιζε τὴν ἀκρόπολιν καὶ
προσβολὰς ἐποιεῖτο πανταχόθεν, ἐξελεῖν σπουδάζων τοὺς
Λακεδαιμονίους καὶ τὴν Καδμείαν ἐλευθερῶσαι πρὶν (2) ἐκ
Σπάρτης στρατὸν ἐπελθεῖν. καὶ παρὰ τοσοῦτον ἔφθασεν ἀφεὶς
ὑποσπόνδους τοὺς ἄνδρας, ὅσον ἐν Μεγάροις οὖσιν αὐτοῖς
ἀπαντῆσαι Κλεόμβροτον, ἐπὶ τὰς Θήβας ἐλαύνοντα (3) μετὰ
μεγάλης δυνάμεως. οἱ δὲ Σπαρτιᾶται, τριῶν ἁρμοστῶν
γενομένων ἐν Θήβαις, Ἡριππίδαν μὲν καὶ Ἄρκεσον ἀπέκτειναν
κρίναντες, ὁ δὲ τρίτος Λυσανορίδας χρήμασι πολλοῖς ζημιωθεὶς
αὑτὸν ἐκ τῆς Πελοποννήσου μετέστησε.
(4) Ταύτην τὴν πρᾶξιν ἀρεταῖς μὲν ἀνδρῶν καὶ κινδύνοις
καὶ ἀγῶσι παραπλησίαν τῇ Θρασυβούλου γενομένην, καὶ
βραβευθεῖσαν ὁμοίως ὑπὸ τῆς τύχης, ἀδελφὴν ἐκείνης (5)
προσηγόρευον οἱ Ἕλληνες. οὐ γὰρ ἔστι ῥᾳδίως ἑτέρους εἰπεῖν,
οἳ πλειόνων ἐλάττους καὶ δυνατωτέρων ἐρημότεροι τόλμῃ καὶ
δεινότητι κρατήσαντες, αἴτιοι μειζόνων ἀγαθῶν (6) ταῖς
πατρίσι κατέστησαν. ἐνδοξοτέραν δὲ ταύτην ἐποίησεν (7) ἡ
μεταβολὴ τῶν πραγμάτων. ὁ γὰρ καταλύσας τὸ τῆς Σπάρτης
ἀξίωμα καὶ παύσας ἄρχοντας αὐτοὺς γῆς τε καὶ θαλάττης
πόλεμος ἐξ ἐκείνης ἐγένετο τῆς νυκτός, ἐν ᾗ Πελοπίδας οὐ
φρούριον, οὐ τεῖχος, οὐκ ἀκρόπολιν καταλαβών, ἀλλ' εἰς οἰκίαν
δωδέκατος κατελθών, εἰ δεῖ μεταφορᾷ <χρησάμενον> τὸ ἀληθὲς
εἰπεῖν, ἔλυσε καὶ διέκοψε τοὺς δεσμοὺς τῆς τῶν Λακεδαιμονίων
ἡγεμονίας, ἀλύτους καὶ ἀρρήκτους εἶναι δοκοῦντας.
| [13] XIV. Pélopidas,
nommé le jour même béotarque, avec Mélon et Charon, met sur-le-champ le siège
devant la Cadmée, et l'entoure d'un mur de circonvallation, afin d'en chasser
promptement les Lacédémoniens, et de la recouvrer avant qu'il vînt de Sparte de
nouvelles troupes; il ne prévint leur arrivée que de bien peu de temps. La garnison
des Lacédémoniens, après avoir rendu la citadelle par composition, s'en retournait à
Sparte, et n'était encore qu'à Mégare, lorsqu'elle rencontra Cléombrote qui marchait
vers Thèbes avec une nombreuse armée. Des trois harmotes qui
commandaient à Thèbes, les Lacédémoniens en condamnèrent deux à mort,
Hermippidas et Arcissus; le troisième, nommé Dysaoridas, condamné à une forte
amende qu'il fut hors d'état de payer, se bannit du Péloponèse. Cet exploit, si
semblable à celui de Thrasybule, par les vertus des grands hommes qui les
exécutèrent, par les dangers qu'ils y coururent, par les combats qu'ils eurent à livrer,
et par le succès dont la fortune les couronna, fut appelé par tous les Grecs le frère du
premier. En effet, il serait difficile de citer d'autres hommes qui, avec si peu de
monde et des moyens si faibles, aient renversé une si grande puissance et qui,
n'ayant dû leur victoire qu'à leur courage et à leur habileté, aient procuré à leur
patrie de si grands avantages. Mais ce qui en fit surtout la gloire et le prix, ce fut le
changement qu'il apporta dans les affaires; car la guerre qui abattit la dignité de
Sparte, qui lui ôta l'empire de la terre et de la mer, commença cette nuit même où
Pélopidas, sans avoir pris ni ville, ni citadelle, ni fort, entra, lui douzième, dans une
maison; et, s'il est permis d'exprimer la vérité par une métaphore, délia, rompit les
chaînes de l'empire de Sparte, qui jusqu'alors avaient paru indissolubles.
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